C’est le retour du Top 50 de la Chronique du Vélo. En 2018, la rédaction avait lancé ce format bien connu dans les sports américains en l’adaptant au peloton cycliste. Un classement qui se doit d’évoluer annuellement et après un an d’absence, le Top 50 de janvier 2021 ne ressemble que très peu au dernier en date, réalisé en janvier 2019.

Pour mettre en place ce classement, nous avons tous tenté de répondre à une question : si nous avions à constituer une équipe pour la saison 2021, quel leader prendrions-nous ? Cette hiérarchie n’est donc pas un classement de la saison 2020, même si les performances récentes sont un critère important. Bien sûr, notre Top 50 portera à débat, comme les précédents. Au sein même de la rédaction, où nous avons pris un long moment pour établir notre classement de manière individuelle, il y a eu des désaccords. Mais au terme de plusieurs tours de votes, voici notre verdict.

Retrouvez tous nos articles sur le Top 50.

  • 10e Jakob FUGLSANG

    417 pts
    + 41 places / 35 ans / Danois / Astana

    A l’heure où le cyclisme s’apparente de plus en plus à un sport de jeunes prodiges, la trajectoire de Fuglsang fait presque figure d’anomalie. A bientôt 36 ans, il se glisse dans le Top 10 de notre classement (avec un point d’avance sur le 11e, Arnaud Démare), là où la moyenne d’âge dépasse à peine les 26 ans. C’est que le Danois fait partie de ces rares coureurs qui continuent à se bonifier, une fois la trentaine passée. Dans son cas, on peut même parler d’explosion.

    Après avoir longtemps souffert d’une image d’éternel perdant, il s’est depuis deux ans mué en redoutable chasseur de classiques et de courses par étapes. Plus puissant que rapide, plus endurant qu’explosif, il a su faire à merveille avec les qualités qui vont à son âge. Avec deux monuments en 2019-2020, il n’a pas d’égal dans le domaine. Aujourd’hui, il n’y a guère que sur les grands Tours que son manque de constance paraît lui interdire les sommets.

  • 9e Marc HIRSCHI

    449 pts
    Entrée dans le top 50 / 22 ans / Suisse / UAE Emirates

    Il n’a qu’une grosse saison dans les jambes, et alors ? Marc Hirschi a tout simplement ébahi son monde en 2020. Son talent était connu, mais il a réellement explosé sur le seul mois de septembre, sur le Tour de France puis lors des Ardennaises. Polyvalent et doté d’une caisse physique impressionnante, le jeune coureur de 22 ans doit désormais confirmer sur la durée.

    Mais qu’on ne s’y trompe pas, le Suisse n’a rien d’un feu de paille : il semble au contraire avoir progressé entre sa deuxième place à Nice sur le Tour à son podium sur Liège-Bastogne-Liège. La manière dont il gagne éblouit et montre tout le talent du coureur. Mais la manière dont il perd est sans doute plus instructive, et lui laisse encore une marge de progression que l’expérience lui apportera. Le mauvais scénario de Lavaur lui a déjà donné une bonne leçon qu’il saura réutiliser. Sauf accident, Hirschi sera indéniablement parmi les grands noms de la saison 2021.

  • 8e Richard CARAPAZ

    463 pts
    + 33 places / 27 ans / Equatorien / Ineos

    Encore jeune coureur prometteur il y a deux ans, l’Equatorien est devenu une solide référence des courses par étapes, surtout des grands Tours, et a grimpé dans notre classement, passant ainsi d’une lointaine 41e place à une probante 8e position. Quand il est leader, désormais, c’est presque un podium assuré sur les courses par étapes. Parmi les coureurs de classements généraux, seuls Roglic et Pogacar sont aussi réguliers sur les deux dernières années. Costaud.

    Grimpeur reconnu, Carapaz souffre toutefois d’un déficit d’image, retranscrit ici dans les votes de la rédaction : certains le placent dans les cinq premiers, alors que pour d’autres il n’a pas sa place dans le Top 15. Son niveau intrinsèque et son palmarès ne sont pas à remettre en cause, mais l’Equatorien manque peut-être d’aura et de charisme, contrairement à un Bernal par exemple. Au-delà de notre Top 50, ce pourrait être un frein au moment de réclamer de fortes responsabilités au sein de la pléthorique équipe Ineos.

  • 7e Egan BERNAL

    467 pts
    + 16 places / 24 ans / Colombien / Ineos

    A quel point une mauvaise année peut vous faire reculer dans la hiérarchie ? Egan Bernal a gagné des places par rapport à notre dernier classement, mais c’est bien parce que nous avions fait l’impasse sur ce Top 50 au début de l’année 2020. Sinon, le Colombien aurait inévitablement dégringolé. Après une année où Ineos a gagné le Giro et terminé deuxième de la Vuelta avec d’autres coureurs, il reste toutefois le coureur le mieux placé de l’équipe britannique.

    Le grimpeur prodige profite en partie d’une saison tronquée qui joue pour certains coureurs décevants comme une circonstance atténuante. Près de la moitié de nos rédacteurs (6 sur 13) ont placé Bernal en 6e ou 7e position, preuve d’un certain consensus. Le Colombien n’est pas le patron qu’il semblait être il y a un an, après sa victoire finale sur le Tour de France, mais il garde un certain crédit. Ses belles années 2018 et 2019 pèsent encore dans notre esprit.

  • 6e Remco EVENEPOEL

    473 pts
    Entrée dans le top 50 / 21 ans / Belge / Deceuninck-Quick Step

    Il n’est pas le meilleur belge, ni le meilleur nouvel entrant ou même le meilleur Deceuninck-Quick Step de notre classement, mais Remco Evenepoel en est assurément le plus jeune, rendant plus de 18 mois à tous les autres membres de notre sélection. Génie précoce de son sport, le coureur de 21 ans débutera en 2021 sa troisième saison chez les professionnels, celle qui marquera normalement sa découverte des courses de trois semaines avec une participation attendue sur le Tour d’Italie.

    Le talentueux belge aurait pu y faire son baptême dès l’automne dernier, mais sa lourde chute au Tour de Lombardie – sa première participation à un monument du cyclisme – a mis fin prématurément à sa saison qui était jusque là exceptionnelle avec une victoire au général sur les quatre courses à étapes auxquelles il avait pris part. Si sa progression n’est pas trop entravée par l’accident subi dans la descente du mur de Sormano, on peut s’attendre à quelques performances bluffantes cette année.

LA MÉTHODE

Treize de nos rédacteurs ont établi une liste de 50 noms, qu'ils considéraient comme les meilleurs coureurs du peloton, sans avoir à les classer précisément. Nous avons conservé tous les coureurs cités au moins cinq fois (56 au total) pour un deuxième tour. Il revenait alors à chacun de classer les 50 meilleurs coureurs parmi ces sélectionnés. Cinquante points allaient au premier, un au cinquantième, puis nous avons exclu, pour chaque coureur, le meilleur et le moins bon score pour livrer notre classement final.

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