On fait rarement deux années de suite la meilleure saison de son histoire, pourtant l’équipe de Patrick Lefevere est passée pas loin. Après les 73 victoires de l’an dernier, le compteur de Deceuninck-Quick Step a atteint les 68 succès cette année, menée par ses deux leaders, Julian Alaphilippe et Philippe Gilbert, qui n’ont cessé de briller.
Le top : Julian Alaphilippe
Philippe Gilbert ou Remco Evenepoel, pour ne citer qu’eux, ont réalisé une saison remarquable. Mais comment ne pas mettre en avant, encore davantage, l’exercice de Julian Alaphilippe ? Le Français avait ouvert son compteur sur les classiques en 2018, s’imposant sur la Flèche Wallonne notamment. Il était alors entré, pour de bon, dans la cour des grands, avant de conquérir le cœur du public au mois de juillet avec le maillot à pois. Il a fait encore mieux cette année, et de loin. Un premier monument avec Milan-Sanremo au mois de mars, puis un festival pendant l’été, il n’en fallait pas plus. Maillot jaune pendant quatorze jours, deuxième au sommet du Tourmalet, plein de panache dans les Alpes, il termine cinquième à Paris après avoir fait vibrer le public tricolore. On en oublierait presque tout le reste, ses victoires sur les Strade Bianche, sur la Flèche Wallonne, ses étapes sur Tirreno et le Dauphiné. Numéro deux mondial, le Français banalise des victoires qu’on aurait ressassé pendant plusieurs mois il y a peu.
Le flop : Enric Mas
Parmi les leaders de l’équipe belge, Enric Mas est le seul qui ait vraiment manqué à l’appel cette année. Après sa deuxième place sur la Vuelta, il y a un peu plus d’un an, on attendait beaucoup de lui. Patrick Lefevere pensait enfin tenir un coureur capable de jouer la gagne, ou pas loin, sur trois semaines. Finalement, c’est comme si les observateurs, unanimement, revoyaient leurs positions d’un coup. L’Espagnol n’offre encore aucune garantie ou presque. Il a gagné deux fois dans la saison, mais c’était fin octobre au Tour de Guangxi, où le grimpeur s’est offert une étape et le classement général. Autant dire que c’est anecdotique. Sur le Tour de France, en revanche, on ne l’a jamais vu autrement que dans un rôle de coéquipier pour Julian Alaphilippe. Sur les courses d’une semaine, il n’a pas fait mieux, aux alentours de la dixième place en Catalogne, au Pays-basque et en Suisse, mais sans jamais peser. Résultat, quand Enric Mas a demandé un meilleur salaire, la direction s’est dit qu’elle pouvait le laisser filer sans le regretter.
La stat : 11
Avec onze succès « seulement » cette année, Elia Viviani n’est même pas le plus efficace de son équipe (Alaphilippe a gagné 12 fois). Il s’est loupé, aussi, sur le Giro (0 victoire), et sauve son Tour de France de justesse avec son succès à Nancy.
Tout cela est très cohérent.
Un dernier article de remise en perspective est prévu ? Je serais notamment intéressé pas l’évolution des notes depuis l’an passé, voire avec encore davantage de recul.
C’est prévu en effet !
Ce qui est fou avec leur saison c’est qu’on parle de top sans évoquer Philippe Gilbert à Roubaix ou la belle campagne de classique de Stybar. Ca situe le niveau d el’équipe.
Et Delko Marseille ?
Cette équipe a le mérite d’exister et est une conti pro.
Pourquoi ne pas en parler? Ils n’ont pas fait le Tour mais Vital non plus
C’est un peu discriminatoire envers cette équipe qui ne mérite pas ça.
Ce n’est pas contre Delko Marseille, c’est simplement qu’il nous faut faire des choix. Que nous le traitions ou pas, ce n’est pas neutre.
Mais si nous avons décidé de ne pas le faire, c’est parce que le calendrier de l’équipe était trop différent de celui des autres que nous notions. Il n’est déjà pas évident de noter les plus grosses équipes de Continental Pro en même temps que les World Tour, alors faire le bilan de Delko Marseille, c’était une grosse contrainte supplémentaire.
C’est vrai, Delko est une belle équipe de battants avec quelques jolies performances, qui n’a rien à envier à Vital Concept (par exemple), si ce n’est la présence d’un “leader” charismatique et médiatique… J’ajouterai “Corendon Circus” (comme je l’avais déjà dit dans un précédent commentaire) qui, rien qu’avec les performances de Van der Poel entrait à mon avis dans les dix premières équipes du classement…
a mon sens l’équipe Delko n’a pas d’âme et ressemble à une équipe de mercenaires, au delà des resultats, cela explique aussi pourquoi personne, même chez les passionnés de cyclisme ne parle de cette équipe
Voilà un jugement que je trouve bien sévère… “pas d’âme”, vraiment ? C’est malheureusement leur “statut” de petite équipe (comme celui d’Auber ou de Roubaix) et de “petits” coureurs qui luttent pour garder leur place dans le peloton qui leur impose, pour exister, de se montrer et de courir en “mercenaires” et cela parfois avec succès… Avouons quand même que leur présence rend souvent quelques courses un peu moins soporifiques. Nous leur devons au moins ça… Bien sûr, aux antipodes du sujet du jour et Deceuninck… (à laquelle j’avais carrément mis 20 ! Même si on peut toujours mieux faire !)
ce n’est pas vraiment à mon sens une question de “petites” ou “grandes” equipes. D’ailleurs, certaines equipes WT n’ont a mon sens aucune âme, d’autres oui ( Deceuninck, movistar, AG2R par exemple ). en conti pro, on sent bien un vrai esprit dans certaines equipes (par exemple TDE en France, Andronie, Wanty…) mais aussi chez les petits que sont AUber ou Roubaix. Mais par contre, chez Delko (mais ce n’est pas un cas isolé il y a eu de cela chez cofidis à mon sens il y a quelques années) il y a un vrai soucis d’identité, de communauté, de manque d’esprit d’équipe, c’est en cela que j’ai utilisé l’expression “pas d’ame”, cette expression est peut être un peu sévère effectivement, mais tout de même il y a quelque chose comme cela.
Quelle est la seule équipe contipro francaise à avoir signé un top 10 sur un des 5 monuments en 2019?
Par ailleurs,un coureur pro francais n’est pas un mercenaire je pense même s’il court pour une équipe étrangère comme Alaphilippe, Martin ou Offredo, par contre le roumain Grosu ou le rwandais Areruya seraient des mercenaires?
J’ai en fait l’impression qu’une équipe sudiste n’est pas acceptée aussi facilement par exemple qu’une equipe bretonne dans le petit monde de la France cycliste.