Au fil des années, l’équipe AG2R et Romain Bardet ont fait du Tour de France une vraie obsession. C’est une philosophie à double tranchant. Le bilan, logiquement, est conditionné par le résultat du mois de juillet – et cette année, Romain Bardet est passé à côté. Par chance, le toujours régulier Oliver Naesen et la jeunesse d’AG2R ont, tant bien que mal, sauvé les meubles.

Le top : la jeune garde

Oliver Naesen n’a pas fait une mauvaise saison, mais dire qu’il a porté son équipe serait exagéré. Les jeunes coureurs de la formation chambérienne, en revanche, ont donné le sourire au groupe dans une saison morose. Le plus jeune d’entre eux, Benoît Cosnefroy, a confirmé les promesses que son titre de champion du monde espoir avaient fait naître. Son punch a fait des dégâts sur les courses du calendrier français, mais mieux encore, le Normand a prouvé au niveau supérieur qu’il pouvait jouer de la jambe avec les meilleurs, à Plouay, sur la Flèche Wallonne ou à Québec. Autre motif de satisfaction chez les jeunes, la gnaque de Nans Peters, qui est allé chercher une victoire prestigieuse, sur le Giro, au sommet de la montée d’Antholz. Mention bien également pour Geoffrey Bouchard, qui s’est offert le classement de la montagne sur la Vuelta pour sa première année pro, et pour Pierre Latour, qui après un début de saison galère, la faute à une blessure, a bien fini l’année.

Le flop : Romain Bardet

Après des années à porter seul les espoirs tricolores, Romain Bardet n’a pu qu’observer les autres faire vibrer la France, au mois de juillet. L’Auvergnat, bagarreur, est allé chercher le maillot à pois. Une distinction qui manque de saveur, juste là pour rappeler la force de caractère du bonhomme dans une saison qui a mis en lumière les failles de l’enfant de Brioude, à titre personnel ainsi que dans le collectif d’AG2R. Il a été inquiétant de voir le peu d’intérêt accordé par Bardet au contre-la-montre, en témoigne son manque de progrès dans l’exercice. Plus problématique encore, en montagne, il n’a jamais été en mesure de faire mal aux cadors. Par moments, on a pu avoir la désagréable impression que Romain Bardet se perdait lui-même dans sa minutie et ses calculs. Les interrogations au sujet du matériel d’AG2R, en particulier sur les chronos, n’ont pas aidé non plus. La remise en question, à tous les niveaux, est nécessaire. Nul doute qu’elle aura lieu, car ni Bardet ni l’encadrement de l’équipe savoyarde n’ont pour habitude de fuir leurs responsabilités.

La stat : 20

C’est le nombre de top 10 d’Oliver Naesen en 2019. Dans le lot, des podiums prestigieux (Milan-Sanremo, Gand-Wevelgem, étape de Paris-Nice, Paris-Tours), mais une seule victoire, sur le Binck Bank Tour.

La note des lecteurs : 9,7

Les notes 2019 (sur 20)

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