Habituellement sur le devant de la scène grâce à Alejandro Valverde et Nairo Quintana, l’équipe Movistar n’a pas pu compter autant que d’habitude sur ses deux leaders historiques. Heureusement, un leader inattendu, Richard Carapaz, a sauvé la saison de la formation espagnole avec sa victoire sur le Tour d’Italie.
Le top : Le Tour d’Italie
Une victoire sur un grand tour n’arrive pas chaque année, même chez Movistar. Car malgré le nombre important, parfois trop, de leaders engagés sur les épreuves de trois semaines, la formation d’Eusebio Unzué n’avait remporté ces dernières années qu’un Giro et une Vuelta, en 2014 et 2016, à chaque fois grâce à Nairo Quintana. Le Colombien en retrait, on attendait la relève, et elle est venue du surprenant Richard Carapaz. Arrivé au plus haut niveau sur le Tour d’Italie 2018, l’Équatorien a surpris les favoris Nibali et Roglic, trop focalisés l’un sur l’autre, en faisant des différences lorsqu’on ne l’attendait pas. Vainqueur de deux étapes, le futur co-leader d’Ineos a passé la dernière semaine en rose et fut d’une solidité à toute épreuve en haute montagne. Bien aidé par un Mikel Landa reconverti une fois de plus – malgré lui – en équipier de luxe, il a apporté à son pays son premier grand tour et a été accueilli en héros à Quito, quelques jours après son succès. Dommage pour Movistar, Carapaz a décidé de changer de crèmerie quelques mois seulement après son avènement, et de remettre ainsi en question son statut de cador nouvellement acquis.
Le flop : Les classiques de Valverde
Impossible de parler d’année noire et de malédiction de champion du monde pour Alejandro Valverde. Deuxième de la Vuelta en fin de saison, l’Espagnol a accumulé les places d’honneur toute l’année, levant même cinq fois les bras. Pourtant, on attendait mieux du Murcian sur les courses qu’il affectionne, les classiques. S’il n’a aucune victoire sur les grandes courses d’un jour cette saison, il fut surtout loin de la bagarre, si l’on excepte les monuments italiens où il était dans le coup. En Lombardie, il était sûrement le plus fort mais a mal manœuvré, au contraire de la campagne des ardennaises où c’est un Valverde sans rythme qui a été écarté du top 10 sur l’Amstel, et surtout sur la Flèche et Liège, où il a ses habitudes. Un telle disette (aucun top 10), c’est une première depuis 2012. La question est désormais de savoir si à bientôt 40 ans, le champion d’Espagne pourra retrouver la victoire sur une grande classique.
La stat : 7
Depuis 1981 et les débuts de la formation Reynolds dans le peloton, ancêtre de la Movistar, Richard Carapaz est le septième coureur a remporté un grand tour. Ses prédécesseurs sous les ordres d’Eusebio Unzué étaient Pedro Delgado (Tour 1988, Vuelta 1989), Miguel Indurain (Tour de 1991 à 1995, Giro 1992 et 1993), Abraham Olano (Vuelta 1998), Oscar Pereiro (Tour 2006), Alejandro Valverde (Vuelta 2009) et Nairo Quintana (Giro 2014, Vuelta 2016).
Valverde passe au travers de ses ardennaises (méforme ou maladie ? ) mais il fait top 10 au Ronde, un monument qu’il découvrait et termine la saison en beauté (deuxième de la Vuelta, une belle campagne de classiques italiennes ponctuée par une seconde place en Lombardie). C’était bien de votre part de le souligner dans l’article pour ne pas rester sur l’idée d’une saison peu convaincante. En effet, ils seraient très nombreux à vouloir afficher pareil sur la saison 2019.
Oui, chapeau pour le T des Flandres ! Pour un coureur au gabarit de grimpeur. Pour les ardennaises, il a l’excuse d’avoir chuté à Liège. Quant à sa capacité à gagner de nouveau une classique majeure, quand on voit ce qu’il a fait à la Lombardie, ça semble réalisable avec un peu de réussite.
Comme anecdote, j’ajouterais que la Movistar a remporté le classement par équipe des 3 grands Tours en 2019 même si tout le monde se fout généralement de ce classement
Disons que ça résume bien la Movistar cette année (sauf sur le Giro) et en général (sauf Valverde) : une grosse force de frappe, mais rarement employée à bon escient. Une armée mexicaine avec bien trop de colonels, pas assez de porteurs d’eau, et des généraux souvent défaillants quand ça compte.
Je trouve quant à moi que la saison des Movistar est réussie.
Meilleur collectif sur les trois tours, un giro dans la poche,un Champion du Monde qui a honoré son maillot tout au long de l’année, sur les classiques de printemps,deux grands tours et les classiques d’automne et de surcroit champion d Espagne à 40 ans, un Quintana auteur de belles victoires d’étape, un Landa incisif, pour moi c’est autrement plus parlant que les saisons d’Astana ou Bora.
Belle saison en effet avec ce Giro magistral qui en a surpris plus d´un depuis la baisse de regime du leader Colombien .
Le recrutement de Landa semble fonctionner; par contre la perte de Carapaz est un beau flop pour l´equipe .
Landa est un gros flop pour moi, d’ailleurs il quitte l’équipe. Je doute fort des capacités de Carapaz a réitérer ses performances. Il a gagné grâce aux erreurs tactiques de Roglic et Nibali, mais il n’aura plus jamais ce genre de liberté. De toute façon à la Sky il remplacera Poels et Kwiato comme dernier relai dans la montagne et n’aura aucune liberté pour jouer les classements généraux derrière Bernal, Froome et Thomas.
Oups j´avais zappé le depart de Landa; par contre je pense qu´íl a été trés utile à la reussite du Giro dans le sens où la plupart des autres leaders l´ont logiquement marqués davantage que Carapaz .
HS, mais la meilleure nouvelle du mois, c’est la décision de Bardet de faire l’impasse sur le Tour de France, pour ce concentrer sur les deux autres GT, les JO et les mondiaux !
Sinon, je trouve que la saison de Quintana est meilleure que l’an passé, même si ça reste moins bien que ce qu’il faisait jusqu’en 2017. A voir ce qu’il fera chez Arkéa-Samsic. Je continue quand même de penser que c’était une erreur de sa part – sauf si c’est Movistar qui n’a pas voulu le prolonger – de quitter cette équipe. Il faudra voir aussi ce que ça implique pour Barguil. A mon sens, vu que Quintana est bien plus fiable pour les classementrs généraux, Barguil doit viser plutôt les classiques vallonnées et un rôle de franc-tireur les grandes courses à étapes (éventuellement en visant le CG quand Quintana n’est pas là).
Quintana chez Arkea c’est le coup du siècle pour l’équipe. Déjà c’est au moins une victoire d’étape et un top 10 en GT assurés, ce qui pour une équipe conti est déjà énorme. Un grimpeur a besoin de beaucoup moins d’accompagnement qu’un sprinteur pour gagner, donc la faiblesse de l’équipe ne sera pas un obstacle (pour jouer la victoire sur un GT sans doute, mais pas pour des victoires d’étapes et des top 10-top 5). Et Barguil aura moins de pression et pourra faire ce qu’il sait bien faire en franc tireur.
C’était hélas ! pas la bonne année pour faire le Giro. 60 bornes de chrono quand il n’y en a presque pas sur le Tour… Il va prendre cher sur des rouleurs. S’il y est Dumoulin pourrait lui coller 6 minutes qu’il ne reprendra jamais en montagne.
1 victoire + 1 podium sur les GTs, ça fait de la saison de Movistar un exercice tout à fait réussi. En effet plus convaincant que Bora et Astana (qu’on attendait davantage sur ce terrain) où les leaders ont davantage failli sur 3 semaines.