L’an dernier, on écrivait que Trek-Segafredo ne s’en sortait pas si mal, avec un jeune espoir en train de prendre le pouvoir, Mads Pedersen. Le Danois est désormais champion du monde et l’équipe américaine a vu éclore Giulio Ciccone, quasiment aussi jeune. Avec l’arrivée en 2020 de son aîné Vincenzo Nibali, l’Italien apprendra au côté d’un cador. De quoi prendre petit à petit de plus en plus de place.
Le top : Giulio Ciccone
Souvenez-vous : 16e étape du Giro, Giulio Ciccone s’impose devant Jan Hirt dans des conditions dantesques. À l’arrivée, le jeune homme de 24 ans en faisait 40 tant la pluie et le froid avaient abîmé sa gueule d’ange. Mais peu importe, il venait de décrocher sa deuxième victoire sur un grand tour, chez lui en Italie. Au fil de l’année, le garçon s’est imposé comme l’un des meilleurs coureurs de l’équipe Trek. Après avoir dominé le classement de la montage sur les routes italiennes, il s’est aventuré pour la première fois sur le Tour de France, récompensé par un maillot jaune qu’il a endossé à la Planche des Belles Filles et gardé deux jours. De quoi lui donner des idées pour la suite, notamment concernant ses capacités sur trois semaines. Ciccone semble avoir les qualités pour y briller : il grimpe, il récupère bien et se débrouille en chrono. Son aîné Vincenzo Nibali, fraîchement débarqué au sein de la formation américaine, saura sans doute l’aiguiller. Après des années à miser sur des cadors vieillissants pour les grands tours, Trek pourrait donc bien avoir trouvé son futur leader.
Le flop : Richie Porte
Trek cherche désespérément, depuis plusieurs années, un coureur capable de gagner sur trois semaines. Encore plus depuis le départ d’Alberto Contador. Alors l’année dernière, les Américains avaient misé sur Richie Porte. Un pari risqué mais qui pouvait s’avérer gagnant si la sorcière aux dents vertes avait lâché le coureur australien. Sauf que rien n’a fonctionné comme prévu. A 34 ans, le bonhomme n’est plus aussi souverain qu’avant, dominé même dans les courses d’une semaine où il régnait autrefois. Arrivé sur le Tour de France sans références solides, il a sombré, incapable de peser sur la course, seulement d’aller échouer aux portes des dix premières places en troisième semaine. Richie Porte, vraisemblablement, a laissé passé sa chance il y a quelques années – en 2017, peut-être – et Trek n’a pas misé sur le bon cheval l’hiver dernier. Même l’historique Bauke Mollema, trop juste pour jouer la victoire sur trois semaines, a fait mieux cette année, avec une cinquième place sur le Giro – et un monument en fin d’année.
La stat : 11
Avec onze victoires cette année, l’équipe Trek a achevé le pire exercice de son histoire depuis sa création en 2011. Jusque-là, l’équipe avait toujours gagné au moins quinze fois au cours d’une saison (en 2012).
Le top me paraît être la fin de saison, avec un Lombardie et un maillot de Championnat du Monde à la clé !
Quelle note?
12,2, on avait oublié de le préciser.
Avec un champion du monde dans leurs rangs le meilleur grimpeur du giro et maillot jaune sur le tour et le vainqueur du Tour de Lombardie , leur note est inférieure à Groupama…..
Pour le coup, le titre de Pedersen n’est pas vraiment à mettre au crédit de Trek.
L’équipe a décroché de bons résultats, que vous citez, mais ses leaders (Porte, Degenkolb, Stuyven) ont été transparents. Difficile d’en faire abstraction.
Comme toujours, ces notes sont liées aux attentes que l’on avait de ces équipes, aux budgets respectifs, aussi. Les mêmes résultats ne valent pas la même note selon que vous ayez l’effectif d’Ineos ou celui de CCC, pourtant on parle de deux équipes World Tour.
Si on se contente de lister les résultats pour faire la hiérarchie, alors il suffit de regarder le classement par équipes UCI ou celui de ProCyclingStats.
Je ne partage pas ce point de vue sur les championnats du Monde, car si c’est un danois qui gagne c’est aussi un coureur de Trek et le titre rejailit sur son équipe directement, comme vous le dites ce n’est pas l’unique bilan de points qui fait le classement. C’est pour cela que je ne considère pas Total comme la meilleure équipe Conti pro de l’année et que les rares mais percutantes victoires des Ineos valent bien mieux que les nombreux succès de Bora. Mais franchement autant dire que nous français aurions tellement aimé voir enfin un compatriote gagner le Tour qu’on récompense plus le grand rêve avorté que le triste bilan final.
Certe l´equipe Danoise a su jouer un role determinant dans la course au podium; mais comment de ne pas considérer que l´equipe Trek a aussi eu un role majeur dans le coatching, la préparation et dans la progression de Pedersen ??
Celui ci n´est pas quand méme pas arrivé avec cette condition sur la course en sortant de nulle part; il a été sélectionné en fonction de résultats réalisés chez Trek.
Quoi qu´on veuille en penser, sa victoire est tout d´abord le fruit de l´enorme travail à long terme fait au sein de son equipe.
Le maillot est chez Trek; les sponsors, l´encadrement et l´equipe peuvent etre fier du travail accompli .