On a décidé de remettre ça. Il y a un an, nous publiions pour la première fois notre top 50. Un projet qui nous titillait depuis un moment. Nous voulions établir une hiérarchie du peloton actuel, à la manière de ce qui se fait régulièrement dans les sports américains. Mais ce classement se doit d’évoluer, et celui de 2018 ne peut pas être celui de 2019. En ce début d’année, il est donc temps de vous proposer notre deuxième édition.

Pour mettre en place ce classement, nous avons tous tenté de répondre à une question : si nous avions à constituer une équipe pour la saison 2019, quel leader prendrions-nous ? Cette hiérarchie n’est donc pas un classement de la saison 2018. Bien sûr, notre top 50 portera à débat, comme le précédent. Au sein même de la rédaction, où la plupart d’entre nous ont passé plusieurs heures à définir leur hiérarchie, il y a eu des désaccords. Mais au terme de plusieurs tours de votes, voici notre verdict.

Retrouvez tous nos articles sur le Top 50.

  • 20e Nairo QUINTANA

    162 pts
    - 10 places / 28 ans / Colombien / Movistar

    Au regard des promesses de ses premières années de carrière , la chute de Nairo Quintana dans notre top 50 est tout sauf une surprise. Impossible, aujourd’hui, de ne pas le juger sur les attentes qu’un vainqueur du Giro à 24 ans est capable de susciter. Ces vingt-quatre derniers mois sont loin d’avoir été catastrophiques pour le Colombien, avec une régularité dans les dix premiers de la plupart des courses par étapes. Mais le natif de Tunja doit faire beaucoup mieux que des accessits. Alors qu’il devrait être dans ses meilleures années, il est loin, aujourd’hui, du niveau qu’il affichait au moment de son éclosion.

  • 19e Steven KRUIJSWIJK

    162 pts
    Entrée dans le top 50 / 31 ans / Néerlandais / Lotto-Jumbo

    C’est une étrange carrière que mène le Néerlandais. Son terrain de chasse a toujours été les grands tours, mais il n’a jamais su y être régulier. Huitième du Giro en 2011, année de sa révélation, il s’est fait discret, ensuite, puis était tout proche de ramener le maillot rose en 2016. De nouveau en retrait l’année suivante, il a terminé dans les cinq premiers du Tour de France puis de la Vuelta la saison passée. Le potentiel est là. Manque cependant la fiabilité pour s’imposer comme un vrai leader. C’est pour ça qu’il n’est pas toujours l’option n°1 de son équipe.

  • 18e Michael MATTHEWS

    164 pts
    - 1 place / 28 ans / Australien / Team Sunweb

    Si son année 2018 a été plus discrète que la précédente, la faute en partie à un abandon précoce sur le Tour. Mais l’Australien s’est – un peu – rattrapé en fin de saison, ajoutant les deux classiques canadiennes à un palmarès trop injustement dépourvu de courses d’un jour. Résultat, Matthews conserve presque sa place dans notre classement. Vainqueur sur les trois grands tours, il pourrait bien cette saison tenter d’aller chercher une victoire sur une classique printanière, histoire de montrer un peu plus sa polyvalence.

  • 17e Niki TERPSTRA

    194 pts
    Entrée dans le top 50 / 34 ans / Néerlandais / Direct Energie

    Le Néerlandais est un flandrien d’exception, l’un des rares vainqueurs du Tour des Flandres (2018) et de Paris-Roubaix (2014). Son départ chez Direct Energie a probablement été le transfert de l’intersaison. Une recrue prestigieuse pour la structure française, qui ajoute à son effectif le seul coureur en activité à cumuler six podiums sur les deux monuments pavés. De l’autre côté, Terpstra gagne une équipe entière à son service. A bientôt 35 ans, l’ancien de la Quick-Step a encore quelques belles courses à donner. Souvent victime de sa réputation de coureur froid et individualiste, Terpstra reste un coureur incontournable du peloton. Quick-Step pourrait le regretter.

  • 16e Fernando GAVIRIA

    203 pts
    - 4 places / 24 ans / Colombien / UAE Emirates

    Depuis son éclosion, on l’annonce comme le futur patron du sprint. Il n’est pas loin de l’être devenu, à seulement 24 ans. Dans notre classement, cette année, il n’est devancé que par un seul pur sprinteur : son ancien coéquipier Viviani, une place devant lui. Mais il est incontestablement celui qui doit dominer la discipline ces prochaines années, à condition de ne pas sombrer en quittant le navire Quick-Step. Quasiment imbattable dans un sprint classique, le Colombien rêve de classiques qu’il n’a pas encore totalement pu découvrir. Ses limites restent donc inexplorées.

  • 15e Elia VIVIANI

    216 pts
    Entrée dans le top 50 / 29 ans / Italien / Deceunink - Quick Step

    Lors de notre précédent classement, Viviani avait été un cas épineux. Cité en bonne place par certains et boudés par d’autres, il avait échoué aux portes de notre classement (54e). Mais 2018 a nettement modifié la donne. Son transfert chez Quick-Step lui a permis de changer de dimension. Vainqueur à 18 reprises (record de la saison), l’Italien a magnifié le train de l’équipe belge. Mis à l’écart des grands tours chez Sky, Viviani a rattrapé le temps perdu avec sept victoires d’étapes sur le Giro (4) et la Vuelta (3), de quoi mettre en appétit avant le Tour qui devrait logiquement s’inscrire dans son calendrier de courses.

  • 14e Thibaut PINOT

    221 pts
    + 7 places / 28 ans / Français / Groupama-FDJ

    Thibaut Pinot est un coureur à part dans le cyclisme moderne, un « comme on n’en fait plus ». Coureur romantique, semblant marcher à l’instinct, capable du pire comme du meilleur sur son vélo, le Franc-Comtois séduit autant qu’il désespère. Pourtant, son palmarès parle pour lui : à son compteur, un monument (le Tour de Lombardie 2018), un podium sur le Tour de France (2014), des top 10 au général et des victoires d’étape sur chacun des trois grands tours. Mais on ne peut s’empêcher de croire que Pinot peut viser plus haut. Sa saison 2018 en montagnes russes a peut-être débloqué quelque chose pour la suite.

  • 13e Greg VAN AVERMAET

    224 pts
    - 9 places / 33 ans / Belge / CCC Team

    Après une saison 2017 quasi-parfaite, le Flamand avait manqué le podium de notre précédent palmarès pour un petit point. Cette année, la différence avec les trois premiers est bien plus nette, la faute à une saison sans victoire majeure que son périple en jaune, en juillet, n’a su compenser. Le n°1 belge de notre classement a néanmoins multiplié les places d’honneur ces douze derniers mois et semble encore en mesure de s’offrir un nouveau succès de prestige. Unique tête d’affiche de la nouvelle CCC Team, la crédibilité de son équipe sur le World Tour dépendra de ses performances à venir en 2019.

  • 12e Michal KWIATKOWSKI

    228 pts
    - 7 places / 28 ans / Polonais / Team Sky

    Le Polonais, homme à tout faire de la Sky, capable à la fois de gagner un monument ou une course montagneuse d’une semaine, se classe douzième, soit sept places de moins que l’an dernier. Et pourtant, Michal Kwiatkowski semble toujours aussi fort, à la fois quand il doit faire l’équipier pour ses leaders sur les grands tours et lorsqu’il doit jouer sa carte personnelle. En 2019, l’ancien champion du monde visera les ardennaises avant de se muer en gregario de luxe pendant l’été. Mais l’ensemble du peloton sait qu’il pourrait être un leader toute l’année partout ailleurs que chez Sky.

  • 11e Vincenzo NIBALI

    231 pts
    - 8 places / 34 ans / Italien / Bahrain-Merida

    Il est celui qui, année après année, sait nous procurer des émotions parmi les plus fortes. Qu’il gagne, comme sur le Tour de Lombardie ou plus récemment sur Milan-Sanremo, ou qu’il perde, comme sur Liège-Bastogne-Liège il y a quelques années, ou en Lombardie, encore, en fin de saison dernière. L’âge commence à peser de tout son poids sur les courses de trois semaines, même s’il n’a pas vraiment eu l’opportunité de se battre jusqu’au bout en juillet dernier. Mais sur les courses d’un jour, le Squale demeure une référence, un cador aux dents aiguisées, jamais avare d’un coup de panache et régulièrement efficace.

LA MÉTHODE

Huit de nos rédacteurs ont établi une liste de 50 noms, qu'ils considéraient comme les meilleurs coureurs du peloton, sans avoir à les classer précisément. Nous avons conservé tous les coureurs cités au moins trois fois (56 au total) pour un deuxième tour. Il revenait alors à chacun de classer les 50 meilleurs coureurs parmi ces sélectionnés. Cinquante points allaient au premier, un au cinquantième, puis nous avons exclu, pour chaque coureur, le meilleur et le moins bon score pour livrer notre classement final.

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