Pour mettre en place ce classement, nous avons tous tenté de répondre à une question : si nous avions à constituer une équipe pour la saison 2019, quel leader prendrions-nous ? Cette hiérarchie n’est donc pas un classement de la saison 2018. Bien sûr, notre top 50 portera à débat, comme le précédent. Au sein même de la rédaction, où la plupart d’entre nous ont passé plusieurs heures à définir leur hiérarchie, il y a eu des désaccords. Mais au terme de plusieurs tours de votes, voici notre verdict.
10e Miguel Angel LOPEZ
234 pts+ 19 places / 24 ans / Colombien / AstanaLe Colombien est désormais une référence sur les grands tours, et ses deux podiums l’an dernier sur le Giro et la Vuelta (deux fois 3e du général) en sont la preuve. À 24 ans, Lopez est encore un espoir du cyclisme mondial, mais il peut écrire l’histoire dès 2019. En ne l’envoyant pas sur le Tour de France cette année, son équipe Astana cherche certainement à le protéger de la pression de la Grande Boucle. Le Colombien se concentrera donc sur le Tour d’Italie.
Il essaiera de profiter d’un parcours supposé plus adapté à ses qualités, avec une dernière semaine très compliquée. Ensuite, Lopez ira peut-être au départ de Bruxelles en juillet. Une découverte du Tour de France, sans pression et uniquement pour aider le leader déjà désigné d’ Astana, le Danois Jakob Fuglsang. Sous contrat jusqu’en 2020 avec l’équipe kazakhe, « Superman » a le temps de prendre son envol.
9e Romain BARDET
242 pts+ 2 places / 28 ans / Français / AG2R La MondialeCandidat à la succession de Sky sur le Tour de France, d’une rare fiabilité sur trois semaines, de plus en plus à l’aise sur les courses d’un jour : Romain Bardet, tout en gardant ses acquis, élargit son horizon. Son été 2018 a été une déception (6e du Tour) qui ne saurait effacer les deux précédents, terminés sur le podium. Ses lacunes en chrono sont un handicap sévère qui pourtant ne suffit pas à tuer l’espoir de le voir en jaune. Si la France tient dans sa génération actuelle un successeur à Bernard Hinault, c’est vers l’Auvergnat qu’il faut regarder.
Et sur les classiques, le Français se découvre non pas des qualités mais des ambitions légitimes. Strade Bianche, Liège-Bastogne-Liège, Mondiaux, il a impressionné presque partout en 2018 – sans gagner pour l’instant. Son profil hybride, méticuleux mais instinctif, qui peut rappeler celui d’un Vincenzo Nibali, doit rapidement le mener aux victoires que son talent lui laisse présager.
8e Primoz ROGLIC
245 pts+ 23 places / 29 ans / Slovène / Lotto-JumboIl est l’une des plus belles progressions de notre classement. Le Slovène, attendu au tournant, a passé un cap important sur la dernière saison, remportant notamment quatre courses par étapes, dont trois en World Tour. Sur le Tour de France, son grand objectif de l’année, il a joué les premiers rôles pendant trois semaines, terminant au pied du podium et s’offrant même une belle victoire d’étape après une descente fulgurante vers Laruns à deux jours de l’arrivée.
L’ancien sauteur à skis sera donc, dans quatre mois, l’un des favoris du Giro. Sans effet de surprise, car tout le monde, désormais, le prend très au sérieux. Sans avoir à confirmer, non plus, parce qu’il l’a fait en juillet dernier. Mais en ayant un statut à assumer, à présent. Chez Lotto-Jumbo, il a obtenu de son équipe de ne plus être un co-leader sur ses objectifs. Tout le monde sera à son service quand il visera le général. Et ça peut faire mal.
7e Geraint THOMAS
270 pts+ 19 places / 32 ans / Britannique / SkyLe bond au classement est énorme. Parce qu’en un an, Geraint Thomas est devenu un vainqueur du Tour de France, lui qui n’avait jusque-là jamais connu le top 10 sur une course de trois semaines. La progression est fulgurante et on a même eu du mal à y croire. Tout le mois de juillet, la même question était sur beaucoup de lèvres : le Britannique pouvait-il vraiment tenir jusqu’au bout ? Il l’a fait et il est devenu un autre coureur.
Anciennement à l’aise sur les classiques, le voici grimpeur presque intouchable, vainqueur à l’Alpe d’Huez devant Froome ou Bardet. Ca vous classe un homme. Mais si Thomas n’est pas arrivé plus haut dans notre classement, c’est parce que beaucoup de questions subsistent. La plus importante : comment va-t-il s’adapter à ce nouveau statut ? Selon qu’il suive la voie de Froome ou de Wiggins, ses prédécesseurs chez Sky, la suite de sa carrière sera très différente.
6e Julian ALAPHILIPPE
272 pts+ 7 places / 26 ans / Français / Deceuninck - Quick StepLe Français de l’année 2018 selon la Chronique du Vélo est le n°1 français du top 50 de la Chronique du Vélo. Ce n’était pas une évidence, compte tenu des critères de ce classement. Mais le garçon fait de plus en plus l’unanimité. Artisan majeur de l’impressionnante saison de Quick-Step l’an passé, Julian Alaphilippe a franchi un cap dans sa jeune et prometteuse carrière, gagnant en régularité sans compromettre sa fabuleuse explosivité.
Avec douze victoires sur la saison passée, dont la Flèche Wallonne et deux étapes du Tour de France (ça fait toujours du bien de le répéter), sa présence à ce niveau dans le classement n’a pas fait l’ombre d’un doute dans la rédaction : aucun votant ne l’a placé au-delà de la 8e place, seul les coureurs sur le podium font mieux en termes de consensus. Un membre de l’équipe a même osé placer le puncheur tricolore en première position de son vote. Chauvinisme ou anticipation de la saison à venir : faites vos jeux.
LA MÉTHODE
Huit de nos rédacteurs ont établi une liste de 50 noms, qu'ils considéraient comme les meilleurs coureurs du peloton, sans avoir à les classer précisément. Nous avons conservé tous les coureurs cités au moins trois fois (56 au total) pour un deuxième tour. Il revenait alors à chacun de classer les 50 meilleurs coureurs parmi ces sélectionnés. Cinquante points allaient au premier, un au cinquantième, puis nous avons exclu, pour chaque coureur, le meilleur et le moins bon score pour livrer notre classement final.
Mon prono de Top 5
5.Froome
4.Dumoulin
3.Valverde
2.S.Yates
1.Sagan
Réponse demain !
Si la saison 2018 n’est pas la seule prise en compte, Simon Yates est pour moi 5e. Ensuite, Valverde. Ensuite Froome ou Dumoulin c’est du kiffkiff. Enfin, Sagan.
Comment est il possible de considérer la saison de Bardet meilleure de celle de Pinot?
Le premier n à rien gagné, et échoué sur son objectif principal.
Sa deuxième place a Innsbruck est le seul grand résultat, avec Strade Bianche.
Pinot sur le Giro a joué beaucoup mieux, jusq à la dernière étape, et fait une fin de saison fulgurante!
Je suis italien d origine français et je trouve que en France Bardet bénéficie d un crédit trop élevé par rapport e ses résultats obtenues jusqu’ici. Probablement c est dû aux 33 ans d abstinence du maillot jaune, car à mon avis Pinot est bien plus intéressant en perpective.
Sa place à votre classement je la trouve injuste: en plus il a gagné à Covadonga, un endroit mythique de la Vuelta!
Bardet a aussi terminé sur le podium à Liège cette année. Ce n’est pas anecdotique.
Et puisque vous parlez de ses résultats passés, il a terminé à deux reprises sur le podium du Tour. Combien de coureurs peuvent en dire autant, surtout parmi ceux de sa génération ?
J’ apprécie énormément Pinot malgré tout. Il a une classe naturelle que n’a peut-être pas Bardet mais son manque de régularité et sa fragilité physique et émotionnelle l’ont souvent privé de grands résultats.
Je ne discute pas la classe et l importance de Bardet: je suis surpris du choix de le mettre avant Pinot, qui a été un protagoniste du Giro (alors que B. A fait un tour anonyme pour quelq´ un qui aurai du se battre pour le maillot jaune) a gagné un Monument (alors que B. A fait troisième sur LBL), gagne deux étape à la vuelta (dont covadonga qui est l équivalent, en proportion, de l alpe d huez ou du mortirolo), plus Milano-TorIno (et en plus j étais la!!). Strade bianche, autre bon résultat, est un belle course, mais ne vaut pas une classique se San Sebastian.
La deuxième place de B. à Innsbruck est son résultat meilleure: comparant les deux saison, celle de pinot est plus satisfaisante.
Après, évidement, nos préférence intimes sur le type de coureur nous font voir de manière différente la même situation.
Le tour 2019 sera très intéressant pour pouvoir confronter ces deux grands coureurs
Podium sur les Strade, Liège, le Dauphiné et les championnats du monde, plus une sixième place sur le Tour. Je ne dirai pas que c’est nettement mieux que Pinot, mais c’est au minimum une excellente saison.
Oui des podiums qui restent des podiums et des espoirs qui restent des espoirs saison aprés saison.
Comparés aux victoires WT de Roglic ( 3 point de plus) et de Pinot; ca reste une généreuse surcote qui illustre bien, a mon sens, que Bardet beneficie indéniablement d´un sympatique favoritisme au sein de la rédaction et d´une partie du public .
Quoi qu´on en discute, Il existe clairement pour les coureurs une enorme différence de valeur entre un podium et une victoire; les deuxiémes places restent la place du meilleur des perdants et l´emotion de la joie du vainqueur est unique .
Par ailleur le podium aux mondiaux; c´est bien Pinot qui fut sacrifié pour l´essorage final malgrés sa grande condition confirmée par sa victoire du monument de Lombardie . il a lui aussi fait une grande course ce jour là .
J´aurais franchement tendance à dire que le classement de Bardet souffre de contestations qui n´auraient pas lieu d´etre s´il plantait en WT. La marche restant enorme entre un podium et une victoire .
Je vais tenter de répondre point par point pour justifier la place de Bardet. Ça faisait déjà débat l’an dernier, ça n’a pas changé, de toute façon faire un choix entre Bardet et Pinot a toujours été un sujet clivant. Mais les deux sont Français, il n’y a pas de raison qu’au sein de la rédaction notamment, il y ait un favoritisme envers Bardet. Certains ont une préférence pour lui, mais d’autres ont une préférence pour Pinot. Il n’y a aucun critère pour que la masse préfère Bardet, vraiment. Mais passons sur les points du débat. Bardet est 5 places devant Pinot. N’y a-t-il pas des arguments qui peuvent l’expliquer ? Bardet a décroché deux podiums de suite sur le Tour, a même été en mesure de croire au maillot jaune en 2017. Ça n’a jamais été le cas de Pinot, qui certes fait 3e en 2014, mais sur une édition un peu particulière vous en conviendrez (Froome et Contador out, Péraud 2e, ce n’est pas tous les ans), et qui remonte à 4 ans. Difficile de le prendre en compte, c’est une référence lointaine. Globalement, Bardet est donc un coureur fiable sur trois semaines. Quand il se rate, comme… Lire la suite »
Il me semble un peu particulier de vouloir absolument articulés son classement principalement sur sa fiabilité à décrocher des podiums . Je reste sur ma faim quand je compare vos exelents résumé sur Roglic/Pinot/Bardet avec la qualitée de leurs victoires .
Roglic et Pinot ont de grandes victoires cette saison et ont confirmés indéniablement leurs status de leader avec un large succès et devant d´autres grands noms (Tour des Alpes Froome par ex ) .
Nous attendons toujours et avec patience les grandes victoires de Bardet; elles restent engluer dans des espoirs qui se confirment saisons aprés saison et dont la tramme risque de s´user s´il continu a stagner dans les meilleurs des perdants ou chez les meilleurs des suiveurs . D´autres exelents coureurs l´ont déjas bousculés sur le dernier Tour; sa fiabilité sur le Tour en à pris un coup .
Pour finir ce pavé, méme si le registre et les qualités de ces 3 cadors sont differentes, Je pense que la place de Pinot est au moins égale à celle de Bardet . Roglic est lui déjas un bon cran au dessus des 2 francais .
Si vous n’avez retenu que l’argument de la fiabilité, c’est que j’ai mal expliqué le reste. Mais j’ai quand même bien l’impression que vous appréciez particulièrement Pinot, dites-moi si je me trompe. Parce que restons sur les faits. Pinot a gagné le Tour de Lombardie, et ça le distingue de Bardet sur ce point. 1 Monument à 0. Mais sur le reste, on est quand même d’accord qu’il est loin d’avoir les références de Bardet, non ? On ne va quand même pas considérer le Tour des Alpes comme une course de renom, bien qu’elle soit chaque année plus intéressante. Sur les grands tours, le comparatif est sans appel. Sur les courses par étapes, c’est au mieux similaire, voire à l’avantage de Bardet (2e du Dauphiné, par exemple). Ensuite, quand vous parlez de Roglic, vous ne cessez de mettre en avant les courses d’une semaine qu’il a remporté. Mais il faut analyser ça avec un peu de lucidité. Roglic a des qualités de rouleur qui lui permettent de briller sur une semaine, parce dans ces épreuves, il y a trop peu d’étapes de montagne pour que cela compense les kilomètres contre-la-montre. C’est pour ça qu’un garçon comme Porte, lui aussi,… Lire la suite »
Non je n´ai evidement pas retenu que l´argument de la fiabilité et je pense que vous vous exprimez surement assez clairement .
C´est plutot qu´un debat defendant tous les arguments ou vice versa les demontant ne menerai finalement ni a changer votre point de vue et ceux qui s´y rangent et ni à changer le mien .
Disons que ce n´est pas nouveau que les avis divergent sur la surcote (ou non soyons fairplay) de Romain Bardet et que ses echeccs à remporter une belle epreuve n´ont pas encore trouvés de solution .
Si notre désaccord est profond, oui, il y a peu de chances pour que l’un d’entre nous change d’avis. Mais on n’est jamais à l’abri de se rendre compte qu’on avait oublié tel ou tel aspect dans sa réflexion.
Et surtout, j’essayais de vous expliquer pourquoi Bardet se retrouve à cette place, en mettant de côté mon avis personnel parce que ça ne relève pas que de moi, mais de l’ensemble de la rédaction – sans que cela fasse complètement l’unanimité, car deux des huit votants ont placé Pinot plus haut que Bardet dans leur classement.
Nibali paie aussi sa chute sur le Tour qui l’oblige à l’abandon et le pénalise ensuite sur sa fin de saison (Vuelta et Mondial). Il n’a retrouvé son niveau qu’en octobre au Tour de Lombardie.
Il n’est écrit nulle part que la saison de Bardet est meilleure que celle de Pinot. D’ailleurs, dans nos récompenses de fin d’année 2018, Pinot n’était pas loin d’être élu français de l’année (finalement, nous avons élu Alaphilippe) alors que Bardet est arrivé troisième mais bien plus loin.
Je le répète, ce Top 50 n’est pas un classement de la saison 2018. Il répond à une question : qui prendrions-nous comme leader dans notre équipe si nous en avions la possibilité ?
Si pinot fait une fin de saison fulgurante comme tu dis, c’est en grande partie “grâce” à sa défaillance sur le giro. Il n’a pas couru pendant 2 mois, personnellement je pense que ça a joué, parce que si on regarde sur le lombardie, pinot gagne devant des nibali, roglic, bernal, martin … beaucoup de coureurs qui étaient sur le tour en juillet. Donc, certes sa fin de saison est exceptionnelle, mais elle est aussi à relater en regardant le contexte. Pinot à eté présent réellement présent un peu en mai et beaucoup en fin de saison, Bardet lui à été présent de mars à septembre, presque sans fosse note,si l’on considère qu’une place de 6 sur le tour en est une.
Beaucoup d’entrées cette année… Donc beaucoup de sorties : pourriez-vous nous en faire un récap svp ? Histoire qu’on ne les oublie pas trop vite !!
C’est en cours de préparation ;). On vous présentera tout cela d’ici la fin de la semaine.
5 Yates
4 Dumoulin
3 Froome
2 Valverde
1 Sagan
mon classement perso