Si le contingent français n’a pas manqué de talents, ni d’exploits au cours de la saison, Julian Alaphilippe reste une évidence quand il s’agit de désigner le meilleur coureur tricolore de l’année. Le puncheur de l’équipe Quick-Step Floors, auteur d’un exercice 2018 grandiose, succède à Romain Bardet au palmarès de la Chronique du Vélo.
Démonstration de force
Que dire de plus sur Julian Alaphilippe ? Depuis le mois de février, il y a toujours une bonne raison de narrer ses exploits. À chaque reprise, le coureur de 26 ans nous épate par son audace, son énergie débordante et sa capacité à jouer les premiers rôles sur la majorité des courses auxquelles il participe. Enfin épargné par les pépins physiques et les faits de courses malheureux, le jeune loup de la Quick-Step a possiblement réalisé la saison la plus accomplie du cyclisme français au 21e siècle jusqu’à présent : 12 victoires dont 7 sur le World Tour – parmi lesquelles la Flèche Wallonne et la Clasica San Sebastian. Outre la statistique flatteuse, Alaphilippe a aussi conquis le cœur du grand public en s’imposant à deux reprises sur les routes du Tour de France tout en exposant le maillot de meilleur grimpeur sur l’Avenue des Champs-Élysées.
Au-delà du prestige des victoires, Alaphilippe a prouvé qu’il pouvait être le meilleur sur ses courses de prédilection, les classiques ardennaises. Sur la Flèche Wallonne, le coureur a dompté le mur de Huy avec pour seul objectif de tenir à distance Alejandro Valverde car, au moment de franchir la ligne, le Français pensait que Vincenzo Nibali était allé au bout de son échappée et qu’il allait finir deuxième pour la troisième fois en autant de participations. Sur Liège-Bastogne-Liège, Alaphilippe s’est mué en faiseur de roi en s’évertuant à contrecarrer les plans de ceux voulant se mettre sur la route de son camarade Bob Jungels. Malgré la débauche d’énergie pour favoriser la victoire du Luxembourgeois, il a arraché une quatrième place un brin anecdotique, certes, mais évocatrice de la forme affichée au cours du mois d’avril.
Trajectoire ascendante
Cette première saison « pleine » est également une formidable promesse pour la suite. Julian Alaphilippe a l’embarras du choix au moment de définir ses objectifs et un bon nombre d’années pour tous les planifier. L’horizon est encore flou, mais aucun obstacle infranchissable ne semble se dresser sur sa route. Son principal Némésis jusqu’à présent, c’est Alejandro « El Imbatido » Valverde, mais le Murcian, aussi étincelant soit-il, se trouve au crépuscule de sa carrière alors celle d’Alaphilippe se situe quelque part près de son zénith. Certaines courses sont même encore à découvrir à l’image des Strade Bianche et de Tirreno-Adriatico qui figureront en 2019 pour la première fois au programme du Français.
C’est donc en toute logique que Julian Alaphilippe s’empare du titre de Français de l’année. La concurrence était pourtant bien rude. Il y a encore cinq ans, une médaille d’argent aux Championnats du monde ou un triomphe au Tour de Lombardie auraient largement suffi à décrocher cette récompense. Il y a encore dix ans, une victoire au sprint sur le Tour ou sur la Vuelta auraient peut-être même fait l’affaire. Désormais, les coureurs français peuvent envisager davantage et s’affranchir des barrières subies par leurs aînés, Julian Alaphilippe en est la plus parfaite illustration.
Julian Alaphilippe
Thibaut Pinot
Romain Bardet
Julian ALAPHILIPPE
26 ans, Français, Quick-Step Floors
12 en 2018
Classement UCI : 5
Flèche WallonneVainqueur
2Le Français avait terminé à chaque fois 2e, avant cette année, au sommet du Mur de Huy (en 2015 et 2016)
Tour de FranceVainqueur deux 2 étapes et du maillot à pois
5Cette année, Alaphilippe a terminé 5 des 20 étapes du Tour (hors chrono par équipes) dans les cinq premiers
Clasica San SebastianVainqueur
1C'est la première fois qu'un Français remporte deux épreuves World Tour la même année
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Rien à dire super saison, maintenant il faut gagner à Liège et San Remo et être champion du monde.
Pout Pinot, si il avait ramené ce podium du giro je crois qu’il aurait mérité le titre :) !
Sur le tour de Lombardie, sa très belle vuelta et sa victoire au tour des Alpes devant Froome et compagnie on pouvait le lui donner !
a noter que Pinot a été élu coureur français par vélo magazine. Effectivement les résultats de Pinot et Alaphilippe sont finalement très proches, difficile de les départager. Pas d’accord donc pour dire qu’Alaphilippe etait une évidence…
Concernant Velo Magazine, il y a quand même une subtilité. Pinot a été élu Velo d’Or français, mais Alaphilippe est sur le podium du Vélo d’Or mondial.
oui c’est exact, pour le velo d’or, mais je voulais essentiellement mettre en avant qu’entre Alaphilippe et Pinot, c’est très serré, pour ma part, j’aurai d’ailleurs plutôt voté Alaphilippe, , mais on ne peut pas dire que c’est si évident que cela!
Je profite de l’occasion pour vous dire un grand merci pour la grande qualité de vos articles!
Pas de problème, d’ailleurs la rédaction a eu du mal à départager les deux, un seul vote différent aurait inversé les rôles.
Et merci pour votre fidèle soutien !
Pour ma part, il n’y a pas photo ! J’aime beaucoup Pinot, c’est un grand coureur avec un sacré tempérament de gagnant et tellement humain ! Mais bon… Alaphilippe, cette année, c’est quand même tout simplement grandiose ! Si l’on s’en tient de façon formelle au “palmarès”, Alaphilippe, c’est 12 victoires dont 7 en WT et 7 podiums dont 5 en WT alors que Pinot malgré toute mon admiration, c’est 5 victoires dont 3 en WT et 10 podiums dont 7 en WT…
A part ça, je me joins à “henri” pour les félicitations !… Et ce serait le “nirvana” si vous parliez aussi du cyclo-cross (depuis quelques années, les saisons sont passionnantes avec le “duel” Van der Poel / Van Aert) et de la piste, mais bon, j’en demande beaucoup !
HS aussi, mais allez, tant qu’à mettre les pieds dans le plat : et le cyclisme féminin ?
La question du cyclo-cross, du cyclisme féminin, de la piste et même du VTT s’est déjà posée et elle se posera encore. Mais nous n’avons pas la même expertise sur ces sujets et c’est toujours plus délicat d’en parler.
Or nous ne voulons pas prendre le rôle de spécialistes que nous ne sommes pas – pour la plupart, car certains maîtrisent très bien les sujets, mais n’ont pas forcément le temps d’en assurer un suivi régulier. Et vous en parler sans pouvoir traiter le sujet assez en profondeur ne vous apporterait pas grand chose si vous êtes calés dessus.
C’est pour ça que ces sujets sont abordés au compte-goutte et que cela risque de perdurer dans ce sens. Même si nous prenons en compte vos remarques et on saisira peut-être davantage l’occasion de vous en parler.
Merci pour votre réponse !
Oui mais Pinot c’est un monument donc un aller simple pour les livres d’histoires du cyclisme.
Pinot à fait aussi un exelent Giro; le podium lui tendait les bras avant que la bronchite ne le terrasse . Une magnifique saison pour ces 2 garcons .