On attendait le collectif d’Astana sur les grands tours, où le bilan est finalement très maigre. Mais la formation d’Alexandre Vinokourov s’est muée, de façon assez inattendue, en machine à gagner, avec en point d’orgue une campagne de classiques ardennaises de haute volée pour son leader, Jakob Fuglsang.
Le top : le printemps de Fuglsang
L’année d’Astana a démarré à un rythme effréné. Vingt-trois des trente-sept victoires de l’équipe kazakhe ont été décrochées avant la fin du mois d’avril. Et au cœur de cette armada qui gagnait alors sur tous les terrains, c’est Jakob Fuglsang qui a pris la lumière un peu plus que les autres. Sur les classiques, un terrain où on ne l’attendait pas spécialement, le Danois s’est imposé comme le seul rival de Julian Alaphilippe. Deuxième des Strade Bianche et de la Flèche Wallonne, chaque fois devancé par le Français, et troisième de l’Amstel Gold Race, où les deux adversaires se sont enterrés pour laisser Van der Poel leur chiper la victoire, Fuglsang a finalement conclu sa campagne par la plus belle victoire possible, sur Liège-Bastogne-Liège. En solitaire, il a décroché le premier monument de sa carrière, avec l’admiration d’Alaphilippe, incapable de le suivre. Une des grosses surprises de l’année, qui demandera à être confirmée. Mais la quatrième place du Danois en Lombardie, au mois d’octobre, tend à démontrer que son amour pour les classiques devrait durer.
Le flop : les grands tours
On attendait beaucoup et on n’a rien eu. Avec Miguel Angel Lopez, sur le podium du Giro et de la Vuelta l’an dernier, Astana devait poursuivre son retour au premier plan sur les grands tours. Mais le Colombien s’est loupé et on a compris, en partie, pourquoi Alexandre Vinokourov se refusait pour le moment à l’envoyer sur le Tour de France. Le grimpeur sud-américain n’est pas prêt. Septième du Giro, cinquième de la Vuelta, son bilan est bien moins bon que douze mois plus tôt et la malchance ne peut pas tout expliquer. Pour la première année depuis son arrivée chez les professionnels, Lopez ne progresse pas. Au contraire. Une déception qui s’ajoute à celle de Jakob Fuglsang, vainqueur du Dauphiné, homme de confiance de « Vino » et qui devait enfin saisir sa chance sur le Tour. Une chute le premier jour, une autre sur l’étape de Nîmes, et voilà le Danois rentré à la maison sans avoir pu montrer grand-chose. Le même scénario qu’il y a deux ans. Sauf qu’à 34 ans, le garçon n’aura plus beaucoup d’opportunités.
La stat : 37
Avec 37 victoires cette saison, Astana a réalisé le meilleur score de son histoire. Depuis sa création en 2006, l’équipe kazakhe n’avait jamais fait mieux que 34 succès en une saison (en 2015 et 2016).
Très bel article qui, en quelques mots, résume parfaitement la saison de l’équipe et notre très juste. Rien à redire.
J’ai été plus généreux que vous, je leur ai mis 17 (moins que Deceuninck-Quick Step et juste devant Bora-Hansgrohe)
Ce que vous dîtes sur Lopez est intéressant.
Comme Quintana, Uran et Chaves avant lui, il semble plafonner à un niveau certes tout à fait honorable, mais atteint tellement précocement qu’il en semblerait presque décevant.
C’est ce qui me fait penser, en partie, que Bernal a peut-être déjà atteint son niveau maximal. Et quoi qu’on en dise, il n’était pas impérial l’été dernier. De quoi espérer pour ses rivaux ces prochains étés ?
Lopez a 25 ans, il faut arrêter avec cette culture de l’instant. Une année de moins bien ne présage pas de l’avenir.
Lopez a aussi remporté le Tour de Catalogne cette année, c’est pas si mal. On va attendre un peu avant de l’enterrer…
Plutôt que la malchance cette année, c’est plutôt la chance l’année dernière qui explique la différence de résultats de Lopez…