Seizième sur dix-huit au classement UCI, l’équipe professionnelle CCC n’a pas été en mesure de porter l’héritage de BMC qui s’était arrêtée sur un exercice convaincant, orné de 23 succès. Le titre canadien de Greg van Avermaet et la régularité de Patrick Bevin auront été les seules éclaircies d’une saison 2019 qui semblait biaisée d’office.
Le top : L’actuel mercato
Systématiquement défaillante dès que la route s’élevait et loin de pouvoir épauler un quelconque leader dès lors que les mouvements de course s’emballèrent, la seule équipe polonaise du World Tour a vite compris qu’il fallait être agressif sur le marché des transferts, et ce dès le 1er août. Annoncé en fanfare avant qu’il ne brille encore en fin de saison, Matteo Trentin devra décharger Greg van Avermaet d’un costume trop encombrant et ramener davantage de victoires à un collectif qui en a cruellement besoin. Ilnur Zakarin plafonnait pour sa part dans une équipe Katusha en bien mauvais état. La bande à Jim Ochowicz, qui s’était séparée de Richie Porte et Damiano Caruso, tient enfin un homme de référence pour trois semaines ou moins, et des coureurs offensifs comme Fausto Masnada et Jan Hirt pour exister dans les échappées. Enfin, le prometteur autrichien Georg Zimmermann, récent cinquième du Tour de l’Avenir, pourrait apporter de bonnes surprises et un peu d’imprévisibilité. Il fallait bien ça pour recoller sur le papier aux effectifs concurrents.
Le flop : Alessandro De Marchi
Plutôt que de parler de flop, on aurait pu mettre en évidence les trop nombreuses lacunes d’une équipe qui aurait obtenu un meilleur bilan si Greg van Avermaet avait respecté ses standards de 2017. Avec le Flamand et le Néo-Zélandais Bevin, De Marchi était l’un de ces coureurs d’expérience sur qui CCC comptait beaucoup pour indiquer la marche à suivre. Très entreprenant, le « Rosso di Buja » était trop surveillé, et il était bien trop téléphoné que les seuls espoirs de victoire d’étape sur les Grands Tours reposeraient sur sa personne. Écœuré par Thomas de Gendt sur Paris-Nice et le Tour de France, devancé par Julian Alaphilippe au Dauphiné, l’Italien n’aura pas levé les bras pour la première fois de sa carrière depuis sept ans. Barré par Adam Yates au Pays Basque alors qu’il pensait ramener le maillot du meilleur grimpeur, il n’a pu faire mieux que septième durant l’Amstel Gold Race, avant d’abandonner sur les routes de Brioude en raison d’une mauvaise chute. Touché au poumon et à la clavicule, le grimpeur-baroudeur n’a pas pu s’illustrer sur les classiques transalpines d’automne puisque sa saison était d’ores et déjà terminée.
La stat : 17
Vous ne rêvez pas, CCC a bien remporté 17 succès en 2019. Malheureusement, il s’agit de sa petite sœur, la CCC Devlopment.
Heureusement qu’il y eut GVA car sans lui, je pense que deux mains suffiraient amplement pour compter les Top 10 individuels de la saison
Dommage pour le cyclisme polonais que cette équipe sponsorisée par une société polonaise ne recrute pas un Majka ou un Kwiatkowsky comme porte drapeau.
GVA fait une super saison, sans grandes victoires certes.. mais une WT quand même. sans lui cc serait derrière la cofidis et TDE au classement UCI
Super saison peut-être pas. Un coureur du standing de Van Avermaet, champion olympique et vainqueur de monument, on attend de lui plus que des Top 10 sur les classiques WT et 2-3 victoires de rang intermédiaire (hormis Montréal, vous avez raison). On l’attend surtout sur les deux monuments flandriens, et là les résultats n’étaient clairement pas au rendez-vous (10e en Flandre, 12e à Roubaix). En revanche, saison solide, c’est certain : podium à E3, Saint-Sébastien, Québec ; top 10 aux Strade, à Plouay, aux Mondiaux et en Flandre. Mais ça reste quand même loin de ses standards de 2017. GVA a donc très largement porté son équipe en 2019, mais en étant peut-être un peu dur, lui-même n’a pas pleinement assumé son statut non plus (peut-être commence-t-il tout simplement à sentir le poids des ans).