On l’avait présenté, ce samedi, comme la menace principale pour Julian Alaphilippe. Sur Liège-Bastogne-Liège, Jakob Fuglsang a finalement été le bourreau de tout le peloton, sans concurrence. Le Danois y a décroché son premier monument au terme d’un printemps exceptionnel.
La juste récompense
Il tournait autour depuis le début de l’année, cette fois-ci il est allé jusqu’au bout. Troisième à l’Amstel, second sur la Flèche Wallonne, la suite coulait de source, finalement. Jakob Fuglsang a gagné, à Liège, et il ne restait plus qu’à ajouter la manière, ce qu’il a fait. La course, malgré un nouveau parcours prometteur sur le papier, a mis du temps à se décanter, et sans le Danois, on aurait pu s’ennuyer encore bien longtemps. Mais quand le garçon a compris que Julian Alaphilippe ne pouvait prendre sa roue, dans la côte de la Roche-aux-Faucons, il n’a plus jamais regardé derrière lui. Il aurait peut-être dû, pour constater l’avance qu’il avait et s’éviter une énorme frayeur, dans une descente humide, à seulement quelques kilomètres de l’arrivée. Mais la réussite était du côté de Fuglsang, chanceux de ne pas finir au tapis et auteur d’un récital qui a essoré chacun de ses adversaires.
Peu de monde l’aurait prédit il y a encore quelques semaines, mais Fuglsang a couru ce Liège-Bastogne-Liège comme un patron. Jamais inquiété. À l’image de ses chevauchées sur les Strade Bianche ou l’Amstel, il a su partir de loin, sans tout saboter dans le final, cette fois. Moins rapide, il a pris ses responsabilités et a fait la sélection sans attendre un hypothétique sprint en petit comité. Le Danois transpirait la confiance. D’abord, car emmené par une impressionnante équipe Astana, ensuite car il savait avoir les plus belles jambes de sa carrière. Plus qu’à l’Amstel, c’est sur la Flèche Wallonne que l’on s’en est rendus compte. Ce n’était pas son terrain, mais il avait été capable de faire douter jusqu’au bout Julian Alaphilippe. Un rival qu’il n’a pas eu, aujourd’hui. « À un moment donné dans la Redoute, Alaphilippe était à côté de moi et il a compris qu’il ne pourrait pas gagner aujourd’hui, expliquait Fuglsang au micro de la télé danoise. Donc il m’a dit : ‘J’espère que tu vas gagner.’ »
Discret, pas tant que ça
Fuglsang a donc pris le temps de s’épancher, à l’arrivée. Pourtant, il n’a jamais été un grand bavard. Discret dans la vie, il expliquait, en 2017 que le peloton le trouvait « mystérieux ». Sa justification ? Il n’était en rien obligé de parler de lui. Cette même année, il décrochait le plus grand succès de sa carrière en s’imposant sur le Critérium du Dauphiné. Visiblement perturbé par un métier qui fait part belle à « l’égoïsme », c’est sa médaille d’argent aux Jeux de Rio qui lui a donné une reconnaissance inattendue dans son pays. C’est après ça que Jakob Fuglsang a mieux compris pourquoi il faisait ce métier. Libéré, il s’est mis à gagner de plus en plus, jusqu’à remporter, donc, le premier monument de sa carrière à 34 ans.
Voir le Danois vainqueur à Liège, pourtant, n’est pas non plus une hérésie. Fuglsang, jusqu’à maintenant, n’était pas vraiment un homme de classiques. Mais il était déjà, en quelque sorte, un homme de Liège-Bastogne-Liège. Il avait déjà pris le départ de l’épreuve à neuf reprises, avant ce matin, c’est plus que pour n’importe quelle autre course. Et en vérité, il n’avait pas non plus attendu 2019 pour briller sur ces épreuves d’un jour : quatrième de l’Amstel en 2011 et du Tour de Lombardie en 2010. C’est en revanche très loin de l’Italie, un peu moins des Pays-Bas, que le Danois aura donc construit le plus grand succès de sa carrière. Il n’a jamais paru aussi fort, dans la tête comme dans les jambes.
Printemps définitivement impressionnant pour Jakob Fuglsang ! Dans sa carrière, le solide Danois a tout de même plus d’une fois accroché le groupe pour la gagne à Liège, mais l’arrivée en sprint réduit ne pouvait lui correspondre. Astana a très bien géré ses forces, en évitant de s’épuiser à contrôler le peloton, et rarement à l’avant sauf au moment décisif de l’approche de la Roche-aux-Faucons, sans s’affoler, en toute confiance. Fuglsang a alors pu terminer le travail en patron du peloton, étalant sa forme et sa force physique sans concurrence en ce moment sur ce genre de parcours. Encore ne fallait-il pas tergiverser quand Woods a décidé d’y aller aussi loin du sommet, et le leader d’Astana a compris que le Canadien était la bonne roue à prendre avant de continuer son effort en écrémant le groupe au forceps, avec, peut-être dans un coin de la tête, la pensée persistante et douloureuse d’un Amstel en partie gâché qui lui tendait déjà peut-être les bras… Finalement, l’équipe la plus impressionnante aujourd’hui n’était ni Astana (il faut aller chercher un Gorka Izagirre à plus de 2 mn derrière Fuglsang), ni Quick-Step, mais bien Bora, qui a placé 2 coureurs sur le podium… Lire la suite »
Stybar peu en verve ? On a pas vu les mêmes flandriennes alors !!! Regarde le het newsblad et le gp e3 !
Mais pr faire un résumé global on a eu une grande campagne de classique magnifique, avec 1 équipe au dessus du lot (Quick step) et des individualités très fortes (Van der pool, van Arte, fuglsang..)
Bettiol je le mets à part car je pense qu on ne le reverra pas de sitôt
il n’empêche que Stybar est resté en retrait sur les deux monuments (peut-être pour des raisons différentes sur Roubaix par rapport à sa méforme du Ronde, d’ailleurs) et qu’il a su tirer les marrons du feu sur le E3. Mais bon, on l’attend bien au rendez-vous l’an prochain !
Fuglsang énorme, qui gagne par ko contre Alaphilippe le dernier round de ce début de saison.
L’équipe qui m’impressionne est Bora. Petite formation inconnue qu’avait choisie Sagan et qui explose cette année , paradoxalement avec son leader en méforme. Peut être aussi, cette absence du leader a un effet libérateur sur le reste de l’équipe?
On savait le potentiel de Bora solide et particulièrement interessant depuis leurs derniers mercato; la méforme de Sagan semble effectivement etre un mal pour un bien pour les meilleurs éléments de cette formation souvent contraint à des roles d´equipié. Par ailleur le slovaque a bien gagné le droit de se ressourcer et de se libérer d´un peu de pression aprés ses nombreuses saisons au top . Ceci dit Bora est passée bien près de l´exploit hier; la glissade de Fuglsang en aurait envoyée plus d´un au tapis; sa maitrise reflexe sur la roue avant à 20 cm du trottoir tient quasiment du miracle .
les coureurs qui gagnent en ce moment chez Bora , ne sont pas les équipiers de Sagan en temps ,normal . donc ils ne sont pas cantonnées au rôles d’équipiers; A part Formolo qui a couru un peu avec Sagan en début d’année, les autres ne l’ont pas croisés souvent sur la route ! c’est normal ce sont plutôt des coureurs de classement général, de format grimpeur.
Comme higlander je dirais que la recrutement de Bora à été intelligent, et leur performances m’épatent plus que celles d’ Astana.
Il serait temps que le cyclisme se débarasse des anciens coureurs qui se trimbalent des casseroles et qui fait que l’on doute des performances de leurs coureurs, aussi honnêtes qu’ils puissent être.
En fait il faudrait dire encadrement aussi, regardez la liste des medecins de certaines équipes.. c’est édifiant, certains oeuvraient déja chez la Saunier Duval ….
je ne vois pas en quoi il y a un effet libérateur étant donné qu’il gagne quand il n’est pas sur la course. et que ceux qui gagnent ne sont en général pas ses équipiers sur les épreuves flandriennes. A ma connaissance schachman a du courir une course avec Sagan depuis le début de saison. quand au sprinter Bennett il a été aidé par Sagan dans les sprints de début de saison
Les adversaires principaux furent autant la météo que la distance; quand j´ai vu qu´Alaph tardait autant à tomber l´imper tandis que DQS vissait d´aussi loin, je me suis dit oups …
Routes glissantes qui nous ont offert d´admirer à pleine vitesse le reflexe, la virtuosité et le sens pointu de l´equilibre de l´ancien spécialiste du VTT Jakob Fuglsang .
Rien à dire sur Fuglsang et sa supériorité manifeste, ce que tous les commentaires soulignent. Cela dit la course a été un peu décevante du fait des conditions météo (mais ce n’était pas la première fois) et du marquage entre grands favoris. Quand on voit qu’il ne se passe rien dans Stokeu ou la Redoute, véritables petits cols c’est un peu triste d’un point de vue spectacle. Quand on voit ce qui s’est passé dans l’Amstel il y a 8 jours, le contraste est saisissant. En fait ce qui me déçoit le plus c’est la façon dont s’est jouée la course, dans la dernière bosse, inéluctablement. Et là on voit un coureur sans faire de démarrage fulgurant d’ailleurs, accélérer et déposer tous les autres, incapables d’avoir la moindre réaction. Il y en a bien deux qui se sont accrochés à ses basques, mais il les a lâchés au train, sans crier gare, avec une apparente facilité. C’est cette facilité de l’un et les limites de tous les autres qui finalement me déconcerte. En tout cas chapeau au Danois qui s’est bien rattrapé de son erreur de jugement d’il y a 8 jours et qui mérite bien le titre de roi… Lire la suite »