Dans l’ombre des mastodontes, certaines équipes avancent masquées, prêtes à saisir les opportunités quand elles se présentent. A ce petit jeu, l’équipe Trek aura su mettre à profit ses atouts sur les classiques pavées pour garnir l’armoire à trophées ou décrocher un podium sur le Tour avec le vétéran Richie Porte. Un bilan satisfaisant, qui ne saurait faire oublier les contre-performances de Vincenzo Nibali, fraîchement arrivé dans l’équipe.
Le top : Stuyven et Pedersen
L’année 2020 aura eu raison de nombreuses épreuves, notamment certaines classiques flandriennes. Seulement quatre classiques pavées World Tour ont eu lieu cette saison. Mais deux d’entre elles ont été remportées par les coureurs de l’équipe Trek : le Het Nieuwsblad par Jesper Stuyven et Gand-Wevelgem raflé par Mads Pedersen. S’imposant au nez et à la barbe des grands favoris, le Belge et le Danois ont su manœuvrer à merveille. En s’isolant dans un trio d’audacieux sur le Nieuwsblad pour Stuyven, et en réglant le groupe des favoris à Wevelgem pour Pedersen. Deux succès de prestige, montrant qu’il ne s’agit pas de porter un maillot Deceuninck-Quick Step ou de s’appeler Van Aert ou Van Der Poel pour s’imposer sur les pavés. Stuyven a confirmé son statut d’outsider sur les flandriennes. Pour Pedersen, c’était l’occasion de faire taire une partie des critiques après son titre mondial de 2019 dévalué.
Le flop : Vincenzo Nibali
Pendant que Richie Porte enregistrait l’un de ses plus grands résultats en terminant sur le podium du Tour de France, pour l’autre vétéran de Trek, l’Italien Vincenzo Nibali, la saison aura été bien plus amère. Aucune victoire à son actif et un Tour d’Italie, son grand objectif de l’année, globalement raté. Le Requin de Messine était là sans être là. Septième du général à Milan, à plus de huit minutes de Tao Geoghegan Hart, il n’aura jamais réussi à peser sur la course, ne laissant apparaître qu’une impression de résignation et d’impuissance à laquelle on n’est pas habitué. Face à une concurrence relative, il avait pourtant un coup à jouer. Bien évidemment, à 36 ans, le temps joue contre le Sicilien. Trek, pour qui le recrutement de leaders vieillissants est devenu une marque de fabrique, connaît des fortunes diverses. Contador dans le passé avait apporté quelques succès, et Porte a largement rempli son contrat cette année. Mais le pari Nibali n’est pas encore gagnant.
La stat : 1
2020 a été une année particulière pour un coureur historique de Trek, Julien Bernard. Le Français de 28 ans, passé professionnel chez Trek en 2016, a décroché sa première victoire au sommet du Mont Faron, lors du Tour des Alpes-Maritimes et du Var.
Perso, les classer au dessus de Barhain me paraît surévalué.
Un podium sans panache pour Porte mais un podium tout de même sur le Tour, je suis d’accord mais le reste est bien famélique. Totalement inexistants sur la Vuelta c’est à peine si on pouvait juger de leur présence (péniblement un top 10 sur une étape pour Elissonde). Nibali était en dessous de tout sur un Giro au plateau guère relevé (aucun top 5 sur les étapes pour lui), aucune victoire d’étape non plus sur les 3 GT pour l’équipe.
Hormis un top 5 en Lombardie, ils n’ont aucunement pesé sur les monuments. Par rapport au noyau de base comportant quelques noms ronflants (Pedersen, Mollema, Porte, Nibali, Ciccone, Stuyven), je trouve leur saison très légère malgré le podium au Tour et 2 belles classiques.
Chacun son avis bien entendu, celui-ci n’engage que moi.
C’est marrant les destins croisés de Richie Porte et Vincenzo Nibali. Ils ont le même âge mais ont vécu des saisons bien différentes.Premier podium dans un grand tour pour Porte que plus personne n’attendait, et premier Giro hors du podium pour Nibali depuis plus de 10 ans après en avoir cumulé 6 entre 2010 et 2019 (11 podiums sur les grands tours la décennie précédente).
Le seul “haut fait” de Nibali cette année c’est d’avoir fait tomber Evenepoel dans un ravin…
Jusqu’à preuve du contraire, c’est Evenepoel qui a raté son virage et pas Nibali qui l’a balancé dans le ravin. Si les coureurs les plus adroits doivent attendre ceux qui le sont moins, autant neutraliser les descentes ou se contenter de montées chronométrées ! Evenepoel va devoir progresser techniquement parce qu’il est évident que ses adversaires ne feront pas les descentes à son rythme par souci de ne pas le mettre en difficulté. C’est à lui de ralentir, quitte à perdre du temps, si la vitesse est trop élevée.