Du costume du miraculé à celui de l’outsider, Primoz Roglic multiplie les changements de tenue depuis ses débuts fracassants en World Tour, en 2016. Vainqueur de deux étapes en grand tour, le Slovène s’est taillé en début d’année une stature de coureur d’une semaine, remportant successivement Tour du Pays Basque, Tour de Romandie et Tour de Slovénie. De là à créer la surprise sur le Tour de France ?
Un tube improbable
Le modèle du coureur complet, d’abord à l’aise dans l’exercice du contre-la-montre avant de progresser en montagne, est un classique de ces dernières années. Wiggins et Dumoulin font ainsi office de meilleurs exemples. A première vue, le Slovène pourrait avoir pris exemple sur Dumoulin en courant dans une équipe néerlandaise. À cela, on peut ajouter des capacités de puncheur intéressantes, et l’appétence progressive pour les longues épreuves. Mais pour le reste, il n’y a vraiment rien de commun. L’ancien sauteur à ski est un coureur hors concours, un fuoriclasse d’un style nouveau. Il n’y a qu’à regarder ses différents points de passage pour s’apercevoir que le garçon est plus que jamais un tout terrain. Et ce à sa grande surprise. À chaque interview d’après course, la rengaine est pratiquement similaire. Lorsqu’un journaliste lui demande sa recette du jour, Roglic décline simplement s’être entraîné normalement, où s’être bien senti. Les grandes phrases, elles, servent plutôt à se justifier de ne pas avoir réussi à faire encore plus.
Auteur d’un numéro dans le Col du Galibier l’été dernier, Roglic, 28 ans, avait ajouté à ses qualités des incroyables facultés de descendeur sur des lignes droites extrêmement roulantes pour résister aux candidats pour le maillot jaune lancés à sa poursuite. Surtout, en remportant l’étape à Serre-Chevalier, il rejoignait le cercle des rookies du Tour vainqueurs d’étapes. Cette fois, le garçon remet le couvert, fort d’incroyables sensations acquises entre autre sur le Tour de Romandie, face à quelqu’un qui pourrait redevenir son adversaire en cas de révolution interne chez Sky, Egan Bernal. Les deux hommes s’étaient rendu coup pour coup dans les Alpes Valaisannes, ringardisant des champions de la trempe de Richie Porte. Mais le Slovène, révélé sur le Tour d’Algarve, sa course hivernale favorite, s’extasie plutôt à l’idée de croiser Froome et Dumoulin dans les cols, un an après avoir partagé avec eux le podium des championnats du monde chronométrés de Bergen.
Une palette illimitée
De son propre aveu, c’est bien au sommet du Mont Floyen que le natif de Trbovjle s’est décidé à jouer pleinement le coup sur trois semaines. Le nouvel amoureux de la Petite Reine visait auparavant les succès d’étapes, dans une approche de gestion au jour le jour. C’en est désormais terminé, bien que son caractère d’attaquant persiste. Un avantage de plus, pourrait-on dire, pour celui à qui il demeure difficile de trouver de sérieux défauts au moment de dresser un portrait. Sans doute que son expérience très faible sur trois semaines, combinée à une entrée tardive dans le circuit, constitue un vrai obstacle dont il sera difficile de se dépêtrer en cas de course tactique. Pour le reste, Roglic semble pouvoir essayer de créer des différences n’importe où. La première semaine, si redoutée par les Movistar et si attendue par les BMC, n’est pas pour lui déplaire.
Comme à l’accoutumée, son tempérament devrait ressortir nettement à condition que son état de forme soit à la hauteur de l’évènement. D’une régularité métronomique, Roglic déçoit rarement sur ses objectifs. Preuve en est, son premier Giro où on l’attend parmi les possibles surprises en altitude, largement validé par un prologue sensationnel et un contre-la-montre archi-dominé. L’attitude attentiste de certains challengers de Froome pourrait se payer plus cher cette année si Roglic reste dans le coup. Solide sur les chronos dépourvus de difficultés, “Rogla” s’estime encore meilleur sur les profils vallonnés. De Saint-Pée sur Nivelle à Espelette, le garçon devrait se régaler et coiffer au poteau bon nombre des cramés de la troisième semaine. À moins qu’il ne prenne en personne la course en main bien plus tôt. Le surestimer serait une grossière erreur. Malgré tout, impossible de fixer au successeur de la génération des Valjavec et Brajkovic un objectif fixe et précis. Car plus que jamais, ses limites sont encore inconnues de tous.
Je sais, je me répète, mais j’en ai fait mon favori pour ce Tour… J’aime le coureur et le bonhomme, son tempérament, sa classe, son parcours, son enthousiasme, sa fraîcheur, sa sincérité, sa discrétion aussi… Tout cela ne suffit pas pour gagner le Tour, bien sûr, mais j’y crois !
A bientôt 29 ans, son meilleur résultat en grand tour est une 38ème place au général. Difficile donc d’en faire un favori du Tour. Un candidat au TOP10 voire TOP5, oui ; mais pour le maillot jaune, ça paraît peu probable. A surveiller néanmoins. Peut-être que ce sera la surprise de l’année ?
C’est typiquement le genre de coureur qui peut perde le tour en première semaine selon moi. Sur les courses d’une semaine qu’il gagne, on a rarement la tension qu’il y’a sur les étapes de sprinter. IL n’a jamais joué le général d’un grand tour, il n’a donc jamais passé une semaine a rester placé quand les meilleurs sprinter du monde frotte pour jouer la gagne.
Pour bien connaitre la région, sur la première étape par exemple gros gros gros risque de bordure d’entrée de jeux. il faudra vite rentré dans la course, au risque de perdre rapidement du temps.
L’avantage pour lui, c’est d’être dans une équipe qui a une vrai culture de ce type de course.