La transition avait été opérée avec la victoire d’Egan Bernal sur le Tour 2019, elle s’est poursuivie avec celle de Tao Geoghegan Hart sur le Giro, cette année. Les expérimentés Froome et Thomas n’ont plus les clés chez Ineos, mais les jeunes ont pris la main avec brio. Pour Bernal, malgré tout, la remise en question est sévère cette année.

Le top : le Giro

Jamais, dans son histoire, Ineos avait autant gagné sur une course de trois semaines. Sept victoires sur le Giro, en plus du maillot rose, c’est inédit. Le précédent record des Britanniques datait du Tour 2012, une époque où Froome et Wiggins se baladaient en montagne mais où Cavendish, aussi, faisait le plein de bouquets. Cette fois, le serial vainqueur s’appelait Filippo Ganna, quatre étapes dans la poche, intouchable sur les chronos et surprenant à Camigliatello Silano. Il y a aussi eu Narvaez, vainqueur d’une étape, Dennis, impressionnant en dernière semaine, Puccio et Swift, souvent échappés. Mais le grand bonhomme, insoupçonné avant le départ de Sicile, restera Tao Geoghegan Hart. Venu pour épauler Geraint Thomas, rapidement mis hors course par une chute, le Britannique n’a finalement compris qu’il pouvait gagner le Giro que dans les derniers jours. Onzième du général à une semaine de l’arrivée à Milan, il a fait des sauts au classement en même temps qu’il décrochait ses deux étapes, jusqu’à remporter le Giro lors du dernier jour, sans jamais avoir porté le maillot rose.

Le flop : le Tour de France

En juillet 2019, on promettait à Egan Bernal un règne aussi long qu’il le voudrait sur le Tour de France. Mais le Colombien, à l’heure de défendre son titre, a semblé redevenir un coureur normal. Il n’a pas seulement été battu, ce qui aurait pu être nuancé tant la saison, et la sienne en particulier, a été spéciale : il a été relégué au rang de faire-valoir. Pendant deux semaines, Bernal a entretenu l’illusion, jusqu’à craquer complètement au Grand Colombier, avant un abandon en catimini. Ineos avait décidé de tout miser sur lui et pour la première fois depuis 2012, c’est un échec sportif. Sans leader de rechange, Geraint Thomas ayant été laissé à la maison, Richard Carapaz parachuté à Nice sans préparation digne de ce nom et Pavel Sivakov malchanceux, il n’y a pas eu de miracle. Ineos a tenté de prendre toutes les échappées de la dernière semaine, sauvant son Tour à La Roche-sur-Foron, où Kwiatkowski et Carapaz sont arrivés bras dessus, bras dessous. On reste malgré tout très loin des standards habituels.

La stat : 11

Onzième au classement UCI, Richard Carapaz, deuxième du Tour d’Espagne en fin de saison, est le meilleur coureur d’Ineos en 2020.

La note des lecteurs : 14,7

Les notes 2020 (sur 20)

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