Il n’y aura pas eu de miracle pour l’équipe CCC, déjà souffrante de la comparaison vis-à-vis des grosses cylindrées du World Tour l’an passé. Malgré un mercato prometteur, l’héritière de la grande BMC ne s’est pas extirpée de sa spirale négative, entraînant son sponsor polonais vers la sortie, le tout par la petite porte.
Le top : Josef Černý
Le Tchèque n’était certainement pas le coureur le plus connu de l’effectif, mais n’en demeure pas moins la principale source de victoires, ex-aequo avec l’énigmatique Jakub Mareczko. Ce spécialiste du contre-la-montre a d’abord continué de progresser dans le domaine, en s’adjugeant l’exercice solitaire du Tour du Poitou-Charentes, manquant de peu la victoire finale au prix des bonifications. Venu découvrir le Giro en 2019, où il avait pris la sixième place du chrono terminal de Vérone, Černý a cette fois brillé sur plusieurs tableaux. Dans les chronos, signant trois top 10 de Palerme à Milan. Puis dans les échappées. Prouvant ses excellentes facultés de récupération, il ne s’est pas posé de question au matin de la dix-neuvième étape, lorsque la majorité du peloton fit grève afin de ne pas disputer l’intégralité des 250 kilomètres prévus sous la pluie. Meilleur des baroudeurs de cette étape tronquée, Černý a remporté ce jour-là la plus belle victoire de sa carrière, négociant dans la foulée un contrat chez Deceuninck-Quick Step pour 2021. Une juste récompense pour un garçon qui ne compte pas ses efforts.
Le flop : Les coureurs d’expérience
Si les maillots orange raccrochent au terme de quatorze saisons, les piètres performances de leurs leaders n’y sont pas étrangères. Pour la première fois depuis 2012, Greg Van Avermaet n’a rien gagné, et à bientôt 35 ans, il semble dépassé par la nouvelle génération de classicmen. Venu en fanfare après une superbe saison 2019, Matteo Trentin n’a pas été épargné par les chutes, mais s’est quand même planté sur la Grande Boucle et le Tour des Flandres, là où il était attendu au tournant. Quant à Ilnur Zakarin, ses performances ont clairement montré qu’il n’était plus du standing de l’homme qui grimpait sur le podium du Tour d’Espagne en 2017, et battait Chris Froome sur le Tour de Romandie. Largué dans la course aux classements généraux, il n’a pas réussi à accrocher d’étapes, ni sur le Tour de France, ni sur le Giro, surclassé par Nans Peters et Ben O’Connor. Alessandro de Marchi, Patrick Bevin et Jan Hirt ont aussi déçu, et la seule recrue efficace, Fausto Masnada, a préféré rompre son contrat en août pour filer che Deceuninck-Quick Step.
La stat : 3
En deux ans, la formation CCC de Jim Ochowicz n’a réussi à décrocher que trois succès en World Tour. Un chiffre forcément famélique, illustrant le raté d’une aventure qui devait son existence à la seule fidélité du champion olympique, Greg Van Avermaet.
TDE toujours dernier…
En gros, la DQS a récupéré ce qu’il y avait de meilleur dans cette équipe.
Concernant les transferts des coureurs de CCC, je me demande si le recrutement de Van Avermaet par AG2R est judicieux. Ils auraient plutôt dû s’intéresser à Masnada quand il était temps. Esperons que ça ne fasse pas comme Greipel chez Arkea. C’est comme Total qui recrute le veteran Delaparte plutôt qu’un Barta ou un Cerny. Les équipes francaises ont tendance à recruter des anciens qui ont leur carrière derrière eux.
Pour Van Avermaert, je pense que c était aussi un moyen pour AG2R de garder Naesen car ils s entraînent ensembles et Van Avermaert vient avec BMC et Naesen aurait mis comme condition à sa prolongation un changement de sponsor vélo. Après je ne sais pas encore qui va épauler qui en course mais ça pourrait être le moyen d en avoir un en forme pour les Flandre et juste avant et un pile pour Roubaix…
La note est tout de même dure pour une équipe qui se savait condamnée et dont les coureurs se sont bien battus sur les grands tours. Cerny gagne sur le Giro, Barta frôle l’exploit pour une seconde dans le clm de la Vuelta, Zakarin échoue contre un Nans Peters sur le Tour. N’oublions pas que l’équipe a dû transférer Masnada pour raisons budgétaires avant le Giro où il joue le Top 10 et par ailleurs Nizzolo devient champion d’Europe. Dans ces conditions, pour moi, un petit 10 n’aurait pas été abusif.
Concernant Zakarin c’est justement le problème, qu’il échoue contre Nans Peters. Sans faire offense au Français qui est prometteur et gravit les échelons depuis l’année dernière et son beau Giro, le CV de Zakarin reste quand même bien supérieur, on parle d’un coureur qui est monté sur le podium d’une Vuelta, a fini 4ème d’un Giro et aurait déjà fait 4ème sans sa chute dans la descente de l’Agnel en 2016. Nizzolo évolue chez NTT et non chez CCC !