Cette saison marque un tournant dans l’histoire d’AG2R. Les résultats obtenus en 2020 sont venus conforter l’idée selon laquelle les classiques étaient désormais le terrain de chasse privilégiés des terre et ciel. La politique de recrutement, illustrée par le départ de Romain Bardet vers Sunweb, appuie cette volonté d’une nouvelle ère.
Le top : Benoît Cosnefroy
L’adage dit que l’année de la confirmation est souvent difficile. Pour Benoît Cosnefroy, qui a franchi un nouveau palier en 2020, c’est comme s’il n’y avait pas eu l’ombre d’un problème. Ses victoires au GP La Marseillaise puis à l’Etoile de Bessèges en début de saison n’ont rien d’anodines, mais c’est face au gratin qu’on l’attendait. Il a répondu présent. En levant les bras à Rocamadour, sur la Route d’Occitanie, devant Mollema, Pinot et Bernal, Cosnefroy annonçait de belles choses pour la suite. Pendant l’été, il s’est octroyé un bon bain de popularité en portant le maillot à pois pendant 15 jours sur le Tour de France, avant l’heure de vérité, sur son terrain favori dans les Ardennes. Si le Français n’a pas eu le plaisir de lever les bras, il s’est fait une place tout en haut de la hiérarchie en terminant deuxième de la Flèche Wallonne. Malchanceux sur Liège-Bastogne-Liège, il s’est rattrapé lors de la Flèche Brabançonne en jouant la victoire à Julian Alaphilippe et Mathieu Van der Poel, prouvant au passage que les pavés pouvaient également lui convenir.
Le flop : Le Tour malchanceux de Romain Bardet
Au départ de Nice, on espérait tous voir Romain Bardet finir en beauté son histoire de 8 ans avec AG2R. Les résultats obtenus depuis la reprise en août laissaient peu d’espoir sur ses chances au classement général. Pourtant au lendemain des Pyrénées, l’Auvergnat, discret, pointait en quatrième position avec une condition physique semblant s’améliorer au fil des jours. La victoire de Nans Peters à Loudenvielle et le maillot à pois de Benoît Cosnefroy dispersait les regards et retirait de la pression. Romain Bardet attendait son heure. Elle devait arriver lors de l’étape du Puy-Mary, sur ses routes d’entraînement. Mais le cyclisme est parfois cruel, et une chute est venue tout compromettre. Romain Bardet s’est relevé, vacillant comme les espoirs qu’il avait fait naître. Meurtri, il est remonté sur son vélo et au courage a terminé l’étape avec une commotion cérébrale. L’histoire avec AG2R aurait pu se finir là-dessus, mais Bardet en devait une à ses coéquipiers et c’est en gregario de luxe pour Naesen et Cosnefroy qu’il a conclu le chapitre avec classe, à l’automne.
La stat : 0
En sept participations au Tour de France, Romain Bardet n’avait jamais abandonné. Sa huitième et dernière participation avec AG2R a tristement mis fin à cette belle série, preuve s’il en fallait de sa régularité.
A part Cosnefroy il n’y a vraiment rien à garder de cette saison chez Ag2r. Naesen et Latour ont été transparents. A voir si le virage classique entrevu au mercato payera.
J’aurais également plus mis Naesen ou Latour en flop que le Tour de Bardet car même si les 2 ont eu des souci physiques ou chutes juste avant les flandriennes pour Naesen, ils ont quand même montré de grosses limites dans la lecture de la course (alors qu’il avait l’air fort mais quasiment tout le temps à contre-temps). Je n’arrive pas à savoir si l’arrivée de Sarreau est une bonne chose ou pas, AG2R a aussi recruté un train ou pas trop?
Je pense que Sarreau est limité en sprint, du moins en world Tour. Il me semble qu’en le recrutant, AG2R mise davantage sur un équipier pour les flandriennes que pour remporter des sprints en world tour.
Je ne comprends pas que cette équipe , avant enfin de recruter Sarreau pour 2021, n’ait jamais auparavant cherché à s’attacher un bon sprinteur qui aurait eu le mérite d’améliorer ses maigres résultats. Ce n’est pas un Venturini qui aurait été mieux inspiré de continuer à briller en cyclo cross qui pouvait tenir ce rôle. Pourtant rien qu’en France à um moment ou à un autre, des Coquard, Hoftetter, Bouhanni ou encore Barbier ou Laporte auraient pu être approchés. AG2R en avait les moyens.
Un bon sprinteur ne sert à rien sans l’équipe pour l’emmener – et on peut dire qu’Ag2r n’excelle pas à construire des équipes cohérentes.
Madiot, au contraire, a sans doute des faiblesses tactiques et des erreurs mais les équipes qu’il a construites autour de Pinot et de Démare sont très performantes (un peu limitées en quantité ce qui fait qu’elles sont vite pénalisée par des blessures et que Gaudu joue souvent les équipiers quand il devrait être l’un des leaders).
Tout ça pour dire que le problème n’est pas forcément le choix de la tête d’affiche mais plutôt de comment le mettre dans de bonnes conditions.