Après bientôt neuf saisons chez AG2R La Mondiale, il semblerait que Romain Bardet, en fin de contrat cette année, se pose la question de prolonger. D’après le journal De Telegraaf, l’équipe néerlandaise Sunweb aurait déjà approché le coureur français, qui pour le moment n’exclut aucune piste. A 29 ans, c’est un tournant dans la carrière de l’Auvergnat.

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Sur le papier, on dirait une opportunité à ne surtout pas laisser passer. A la fin de l’année, Romain Bardet soufflera sa trentième bougie. S’il veut tenter autre chose, bouleverser ses habitudes et faire le pari de l’étranger, c’est maintenant ou jamais. Signer un nouveau contrat avec AG2R La Mondiale, c’est entériner son futur et s’assurer qu’il terminera très probablement sa carrière là où il l’a débuté. Surtout, la formation Sunweb, qui aurait fait part de son intérêt pour le Français, coche toutes les cases : l’absence d’un grand leader établi avec le départ de Dumoulin, l’ambition de concurrencer Ineos et désormais Jumbo-Visma, une application de tous les instants sur les petits détails chers à Bardet et un budget conséquent pour accompagner celui qui sera la nouvelle tête d’affiche du projet. De quoi faire réfléchir. L’Auvergnat, d’ailleurs, ne veut rien écarter pour le moment.

« La réflexion n’est pas arrêtée, a-t-il expliqué à La Montagne. Il me reste quelques belles années où je peux tirer le meilleur de mes capacités. On réfléchit activement à trouver la meilleure façon, chez AG2R ou dans une autre équipe pour y parvenir. » Aux côtés de Vincent Lavenu, il le sait, l’équipe repose en grande partie sur lui et quand les résultats ne suivent pas, comme depuis deux ans, la pression s’agrandit, même si on l’a toujours présenté comme mentalement assez solide pour le supporter. Après avoir tant aidé à développer l’équipe AG2R La Mondiale, Romain Bardet a donc peut-être besoin d’un projet différent, où tout serait fait pour lui sans qu’il ait besoin d’être impliqué. Moins de responsabilités et d’influence en dehors de la route, pour ne pas dilapider son énergie ailleurs que sur les courses. Le deal ne correspondrait pas à tout le monde, mais peut-être pourrait-il faire souffler et libérer un peu Romain Bardet.

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Le coureur français s’exporte peu. Et malheureusement, le passé récent de ses compatriotes parle contre Romain Bardet. Julian Alaphilippe mis à part, la pige de Pierre Rolland chez Cannondale n’a pas donné les résultats escomptés et les autres tricolores partis à l’étranger ont surtout été cantonnés à un rôle d’équipier. Seul Warren Barguil semble faire exception, mais lors de son aventure chez Sunweb, il était bien plus jeune que Bardet aujourd’hui. L’Auvergnat n’est plus un jeune espoir. Partir en Erasmus à 20 ans, c’est bien, mais à 30 ans, ça ne sert à rien. C’est pareil pour le vélo. Surtout, après deux saisons décevantes, le Français devait se relancer en 2020 sur le Giro. Le coronavirus est cependant passé par là et on est en droit de se demander dans quel rôle il signerait chez Sunweb, par exemple. Leader sur le papier, oui, mais qu’en sera-t-il au moment d’asseoir son statut face à Tiesj Benoot sur les classiques ou Wilco Kelderman sur les courses par étapes ?

A l’inverse, chez AG2R La Mondiale, Romain Bardet a des perspectives plus claires et nul besoin de s’adapter à de nouvelles méthodes et un nouvel environnement. Il fait désormais partie des coureurs expérimentés, avec huit saisons – bientôt neuf – dans les jambes. Il peut mettre à profit ce statut, être un passeur de flambeau auprès des jeunes Paret-Peintre ou Champoussin. Mais plus que ça, Bardet, comme Pinot qui a lui prolongé chez Groupama-FDJ, est le symbole du Made In France. Ça doit le rester. Raison plus terre à terre, enfin, l’Auvergnat est désormais papa. Son équilibre personnel, qui saura rejaillir sur la route, passe par une vie de famille épanouie, c’est-à-dire proche de son fils. Un départ à l’étranger s’y prête peu. Comme le dit un proverbe danois, on ne se repose jamais mieux que chez soi.

Selon vous, Romain Bardet doit-il signer à l'étranger ?

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