On sait depuis un moment qu’il est un gros potentiel. Mais Benoît Cosnefroy ne veut pas être qu’une promesse. Il veut prouver, sans cesse, gagner rapidement ses galons chez AG2R La Mondiale et être le plus tôt possible un coureur qui compte au sein de l’équipe savoyarde. Il est en train d’y parvenir, petit à petit. Sa victoire finale sur l’Etoile de Bessèges est une étape supplémentaire dans sa construction.
Des victoires comme des jalons
On ne cesse de dire, année après année, que les courses de janvier et février n’apportent finalement que peu d’enseignements pour la suite. Mais quand même, on ne peut s’empêcher, parfois, d’y voir des signes annonciateurs. Quand Benoît Cosnefroy marche sur l’eau, on a envie de se dire qu’il ne s’agit pas seulement d’un feu de paille hivernal. Le passé est là pour nous empêcher de nous emballer, nous rappeler que Christophe Laporte, il y a un an, avait été étincelant à Bessèges avant de se faire plus discret ensuite. Mais c’est comme si l’ancien champion du monde chez les espoirs, 24 ans désormais, n’était pas fait du même bois. Avec lui, on n’a pas l’impression d’assister à une période faste d’un coureur que l’on connait déjà bien, mais plutôt à l’affirmation de son nouveau statut, celui d’un garçon qui compte dans le paysage du cyclisme français. En une semaine, Cosnefroy a remporté la Marseillaise et Bessèges pour un bilan tout simplement parfait.
La consécration est encore loin, parce que le bonhomme pense surtout au World Tour et à des courses de niveau supérieur. Mais relancer la machine au plus tôt, après une saison 2019 prolifique ponctuée de cinq victoires, il ne pouvait rêver mieux. « Ça récompense mon hiver », disait-il au micro de L’Equipe, ce week-end. Dans l’immédiat, il a raison. Mais ces victoires viennent surtout récompenser sa progression linéaire depuis son passage chez les professionnels, il y a deux ans. On ne cesse de le voir franchir les étapes, mois après mois, sans que rien ne vienne le gêner pour le moment. « J’ai un statut un peu plus protégé dans l’équipe », nous disait-il il y a un peu moins d’un an, après avoir notamment remporté Paris-Camembert. Depuis, tout ça n’a fait que se développer, prendre de l’ampleur. Vincent Lavenu, le manager d’AG2R, sait le talent qu’il a entre les mains et parvient pour le moment à lui laisser exactement l’espace nécessaire.
Dans la peau d’un leader
Dans une équipe construite autour de Romain Bardet pour les grands tours ou d’Oliver Naesen pour les classiques, il n’est pas évident de faire de la place à un jeune puncheur venu de l’équipe réserve de Chambéry. Mais tout se fait jusqu’ici très naturellement. Benoît Cosnefroy a eu la chance d’être désigné leader de l’équipe à plusieurs reprises, l’an dernier, y compris sur des courses World Tour. On se rappelle ainsi de son numéro avec Julian Alaphilippe dans le final du Grand Prix de Montréal, en septembre dernier. Ça n’avait pas payé mais on avait compris dans quelle catégorie pouvait bagarrer le natif de Cherbourg. Désormais, plus grand monde ne doute de lui et ses victoires du début de saison apparaissent comme une simple préparation. Cosnefroy sera attendu à partir du mois de mars, sur Paris-Nice, puis sur les classiques. Il s’est donc mis en confiance en gagnant le plus tôt possible, pour arriver serein sur ses objectifs. Comme un cador.
La référence à Laporte est salvatrice pour l’article : attention à l’emballement. Benoît Cosnefroy a montré de belles choses, mais sur Bessèges le plus costaud était Bettiol.
Un bon potentiel assurément, mais jusqu’où ? Il n’a pas encore gagné en WT. Il a encore du travail pour être au niveau d’un Wellens, ou pour avoir le palmarès d’un Kwiatkowski, deux coureurs qui disputent les mêmes épreuves que lui.
Quoi qu’il en soit bonne chance à Benoît pour passer les prochains paliers.
“On ne cesse de dire, année après année, que les courses de janvier et février n’apportent finalement que peu d’enseignements pour la suite. “: J’ai tout de meme l’impression que cela est nettement moins vrai qu’avant. On se rend compte que les meilleurs apparaissent de plus en plus souvent des fevrier (nettement moins en janvier), et au finl c’est significatif
C’est ce qu’indique Davide Cimolai par ailleurs :
Propos illustrés entre autre en Colombie où des cadors sont déjas en remarquable condition .
Je pense depuis Montréal que Cosnefroy a le niveau supérieur . Il a fallu Alaphilippe et Sagan pour le mettre à la raison et tous les deux s’y sont d’ailleurs cramé.
Je vois mentalement son début de saison comme une confirmation du palier franchit l automne dernier pour lui. J espère qu il pourra confirmer sur la saison et notamment les ardennaises.
Une dégaine à la Vichot et un punch déjas dévastateur ..
Souhaitons-lui plus de succès qu’à Vichot…