Après son dernier Tour de France, Romain Bardet était entré dans une phase de remise en question. Durant l’hiver, il avait pris la décision de s’aligner sur le Giro en 2020. Le voici donc au commencement d’une nouvelle aventure. Le Tour Down Under, la semaine dernière, était déjà une première nouveauté.
Son meilleur mois de janvier
Jamais Romain Bardet n’avait démarré sa saison aussi tôt, depuis neuf saisons qu’il est professionnel. Jamais il n’avait mis les pieds en Australie au mois de janvier, préférant faire sa reprise le plus souvent sur les routes françaises, quelques semaines plus tard. Mais il avait besoin de changement en 2020 et ça ne passe pas uniquement par une participation au Giro. Si le choix de se rendre en Italie au mois de mai et de faire l’impasse sur le Tour de France cet été est audacieux, l’Auvergnat a décidé d’aller au bout de son envie et de changer à peu près tout ce qui pouvait l’être. On pourrait dire que le garçon sort de sa zone de confort, mais pas sûr que son programme des dernières années puisse être qualifié de confortable. Il sort en réalité d’un schéma habituel qui a fini par lui peser plus qu’il ne l’a aidé dans sa quête de maillot jaune.
En Australie, il a donc couru dans l’ombre, loin de l’attention suscitée par Richie Porte ou Rohan Dennis, les locaux toujours attendus, même au mois de janvier. Le Français n’était pas dans une grande forme, a perdu du temps sur des petites bosses où certains l’attendaient plus tranchant. C’est finalement anecdotique. L’intérêt du Tour Down Under, pour Bardet, n’était absolument pas de se montrer ou même de se rassurer, seulement de poursuivre sa préparation loin de l’hiver européen. « J’ai complètement trouvé ce que j’étais venu chercher, a-t-il confié à L’Equipe à la fin de l’épreuve. (…) Je devais couper avec la monotonie des stages de janvier et du premier week-end de compétition en février en Europe. (…) Je termine mon meilleur mois de janvier depuis que je suis passé chez les pros. » La dernière confidence du Français est tout sauf accessoire. Le voici sur le chemin du plaisir retrouvé, petit à petit. L’indispensable carburant de sa réussite.
Un compte à rebours lancé
Les prochaines semaines, avec un retour en Europe, ressembleront peut-être davantage à ce qu’il a connu ces dernières années. Mais la nouvelle dynamique qu’il va devoir trouver pour atteindre son pic de forme en mai plutôt qu’en juillet devrait suffire à le stimuler. La décision prise pendant l’intersaison (« pas à la légère », avait-il assuré) est en train de devenir réalité. Pour la première fois depuis sept ans, Romain Bardet entame une saison en sachant qu’il ne prendra pas le départ du Tour. Rouler sur les routes australiennes, c’était déjà en prendre conscience et chaque semaine qui passe, désormais, ne fera que rendre plus concret ce programme chamboulé. C’est à partir de maintenant que le Français ne peut plus reculer. Il en avait envie, il y est. Le Giro s’élance de Budapest dans quatre mois et demi. Peut-être le plus grand tournant dans la carrière de Bardet depuis son premier podium sur le Tour, en 2016.
Loin d’être alarmant, sa condition peut poser question. Sur un parcours peu difficile et une succession d’étapes courtes, il finit quand même à chaque fois derrière tout en concédant du temps sur certains coureurs loin d’être des cadors (Bennett, Sivakov, Fraile) qui seront présents sur les routes italiennes avec des objectifs mais tout en ne pouvant miser au grand max qu’un top 5-10 ou une victoire d’étape. Au classement général, il est précédé par deux de ses équipiers et termine même derrière André Greipel…. Même en préparation et avec le potentiel qui est censé être le sien, je m’étonne de le voir finir si loin sur la montée de Willunga Hill et perdre autant de temps.
Espérons pour lui qu’il ne s’agissait que d’une remise en jambes sans réel objectif de se tester sans quoi son moral ne sera pas meilleur qu’au Tour.
D´un autre coté comment espérer plus que ce qu´il a déjas démontré tout au long de ces dernère saisons ? La nouvelle génération a déjas poussée les portes (coucou Ritchie) du WT avec fracas; acceder aux podiums des grandes courses devient du coup plus dificile . Une chose est sure, le rytme n´est pas là; il a déjas un coup de retard après ses vacances aux Antipodes; revenir au niveau va demander un gros travailt; et il est content de sa condition ..
S’il avait cassé la baraque en Australie, on aurait dit qu’il était prêt trop tôt.
il y a quand méme une certaine marge entre casser la baraque et lacher du temps sur les garcons classifiés outsider du Giro cités par monsieurcrouch . Sa prestation peut illustrer qu´il se trouve en position de courir après la condition ces prochains temps; Ca ne me semble pas le meilleur des signes après 6 mois à préparer cette saison; peut etre aussi énergivore en bloc de travail pour recoller au niveau.. Voyons la suite des événements ..
On va dire qu’il sait ce qu’il fait et lui faire confiance la dessus. Il est quand même assez régulier depuis 2014 sur l’ensemble de ses saisons, le garçon doit bien sur connaitre quand même.
Pour revenir au TDU, il fait 11 à Paracombe (pas si mal) mais c’est vrai qu’a Willunga il est loin, surtout qu’on a vu son équipe rouler pour lui … donc dire qu’il n’avait pas d’ambition et que c’était juste de la préparation c’est peut être un peu gros, mais si tout le monde disait la vérité dans la presse …
Je dirai plus que son équipe a roule car ils ont rate l énorme échappée de ce jour la que pour Bardet. Après, il n a pas couru depuis le Tour, avait besoin d un break loin du vélo de route et il reprend tranquille. Je ne vois rien d alarmant dans son séjour en Australie.
Je pense très franchement qu’il faut éviter de juger ses performances avant début mars et les Strade Bianche, une épreuve qu’il connaît bien pour l’avoir terminée au 2e rang en 2018. Il sera en terrain connu et face à une opposition de tout premier plan.
Perso, sans être particulièrement un supporter de Romain Bardet, je crois en ce programme chamboulé et reste persuadé qu’il accrochera quelques solides résultats, mais probablement pas le GC au Giro, CLM oblige.