C’est ce qui s’appelle changer de braquet. Après des années de schéma on serait tenté de dire classique, l’Étoile de Bessèges s’offre un nouveau look en cette année 2020. Un retour à cinq jours de course, des étapes vallonnées et corsées à souhait et une ascension inédite au terme de la quatrième étape, sur les hauteurs du Mont Bouquet. Une nouveauté qui va redessiner considérablement l’épreuve et offrir un spectacle de premier ordre.

Une Étoile plus brillante que jamais

Pour sa 50e édition, l’Étoile de Bessèges s’offre un véritable lifting. Un nouveau visuel, une journée de course supplémentaire, et une bien meilleure mine après quelques années très compliquées au niveau budgétaire. Le tout avec une visibilité accrue, puisque l’épreuve est désormais retransmise sur la chaîne L’Équipe depuis deux saisons. Mais par dessus tout, c’est l’intérêt sportif qui va changer puisque les sprinteurs ne seront plus les seuls mis à l’honneur. Le premier jour offrira un final inédit avec une arrivée à Bellegarde, au sommet d’un mini mur de Huy. Le lendemain, l’étape de Poulx tracée autour de Nîmes sera corsée dans le final avec la montée du Pont Saint Nicolas, empruntée sur le Tour l’an passée, à quelques kilomètres d’une arrivée musclée. Puis viendront la traditionnelle étape autour de Bessèges, et le contre-la-montre final sur les hauteurs d’Alès et sa désormais célèbre montée de l’Hermitage. Déjà là, on ne gagnera pas par hasard. Mais c’est surtout la quatrième étape, avec son ascension finale du Mont Bouquet, qui attire l’attention.

Un beau bouquet au sommet du Bouquet

Dans la région, on le compare à un petit Mont Ventoux. Il faut dire que les similitudes ne manquent pas. Sa visibilité en premier lieu : le Mont Bouquet se repère de loin, des kilomètres à la ronde, au milieu d’un paysage fait de garrigues et de vallons. Son aspect, avec son relais de télévision au sommet, si proche du célèbre observatoire du Mont Chauve, accentue la gémellité. En haut, la vue est saisissante. A près de 700 mètres d’altitude, c’est toute la plaine de l’Uzège qui se dévoile, avec le Ventoux en fond. Un régal pour les yeux bien connu des cyclistes amateurs de la région. Chaque cyclo du coin tente de s’y frotter, plus ou moins souvent, avec à la clé une vraie performance tant le monstre inspire la crainte et le respect. Trois accès différents sont possibles pour aller tutoyer les sommets, chacun avec ses caractéristiques et ses vacheries. Celui qui concernera les coureurs en ce samedi de l’Étoile est le versant ouest, abordé par le village de Brouzet-lès-Alès : 4,6 kilomètres à 9,5 % de moyenne. Un genre de montée assez peu en vue sur les courses françaises, plutôt propres au Tour du Pays-Basque ou au Giro. C’est donc une vraie curiosité qui va surprendre ici plus d’un coureur.

Autant le dire tout de suite, on ne débranche quasiment jamais dans cette montée. Pour ce qui va représenter entre quinze et vingt minutes d’effort pour des coureurs professionnels, les possibilités de répit sont extrêmement minces. Quasiment aucune rupture de pente, pas de lacets pour soulager les cuisses, des passages de guerrier à plus de 15 % : la route vers le sommet du Bouquet ne fait aucun cadeau. Pas moyen de se cacher, les jambes porteront les plus à l’aise et trahiront les plus faibles. Car la possibilité de prendre un éclat en cas de coup de moins bien est réelle sur ces pentes. De quoi assurer un grand spectacle déjà très tôt dans la saison, puis imposer cette arrivée comme un classique sur cette course et asseoir son statut de montée référence dans les environs. Une chose est sûre, les grimpeurs auront la part belle, avec le classement général dans le viseur, à la veille du chrono alésien, qui perd donc quelque peu de son côté décisif. Les écarts seront certainement minimes au départ du Pont du Gard le matin de cette quatrième étape : tout se jouera dans cette montée sauvage et atypique. Ce ne sera pas le Bouquet final de la course, mais ça y ressemblera.

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