Impressionnant maillot rose pendant treize jours sur le Tour d’Italie, Simon Yates revient sur le Tour d’Espagne avec la ferme intention d’aller jusqu’au bout. Le Britannique, qui n’avait jamais montré pareil niveau sur un grand tour, espère bien être en mesure de retrouver la forme du printemps. La Vuelta tombe donc à pic.
Manque soixante-douze heures
À soixante-douze heures près, Simon Yates remportait le Giro. Cette formule fera très certainement sourire et se révèle finalement inappropriée tant une course révèle des surprises jusqu’au passage de la ligne d’arrivée. Mais à l’instar du Néerlandais Steven Kruijswijk, outrageant leader à deux jours de Turin sur l’édition 2016, Yates n’a pas franchi les derniers obstacles. En retrait par rapport à Tom Dumoulin sur la courte ascension de Prato Nevoso, le frère jumeau d’Adam a complètement explosé sur l’attaque de Froome dans le Finestre, terminant dans le gruppetto les dix-neuvième et vingtième étapes. Pour finir aux portes du top 20, après avoir un temps compté presque cinq minutes d’avance sur Christopher Froome. Le menu final du Tour d’Espagne sera tout autant corsé, avec trois arrivées au sommet à la suite du contre-la-montre individuel. Du côté de l’équipe Mitchelton-Scott, toutes les leçons ont-elles été retenues ?
Le manager général Matthew White veut le montrer. « Nous allons courir la Vuelta différemment, […] et essayer de finir fort car c’est un domaine dans lequel il doit s’améliorer », affirme l’Australien dans les colonnes du Guardian. Pour l’occasion, alors qu’ils courent la plupart du temps chacun de leur côté, Simon et Adam seront réunis histoire de prendre leurs marques avant la course en ligne des championnats du monde, en Autriche. La combinaison gagnante pour transformer la formation « aussie » en une équipe gagnante sur trois semaines ? En tout cas, elle possède des références en Espagne. Sixième en 2016, Simon Yates y avait remporté une étape à Luintra, une ville étape de nouveau proposée cette année. En parallèle, Esteban Chaves finissait troisième du général à Madrid. De quoi être motivé pour signer de meilleures performances, individuelles et collectives.
Gare à la pancarte
D’un point de vue tactique et physique, le plus dur est bien identifié. Puncheur-grimpeur de formation, celui qui compte déjà six victoires depuis le mois de janvier devra se canaliser et ne pas courir à tout prix derrière les bonifications des arrivées explosives. De l’autre côté des Alpes, il s’était construit un matelas très favorable mais fragile dans le sprint final. « Meilleur grimpeur » du Giro d’après son staff, Yates n’a aucune raison pour régresser en trois mois. Sa rentrée en Pologne s’est même avérée brillante, levant les bras sur l’étape reine. Mais arriver en si bonne forme deux semaines avant le grand départ de Malaga n’est pas forcément une bonne nouvelle pour un garçon à qui on demande de ne pas retomber dans ses travers. Et si au cœur du continent européen la victoire finale obsèdait peu de coureurs, ce ne sera pas le cas dans la péninsule ibérique. En écœurant temporairement Dumoulin, Froome, Lopez, Pinot ou encore Aru, Yates ne peut plus être sous-estimé.
Parti à la conquête du maillot rose en sortant sous la flamme rouge en haut de l’Etna, Yates avait tout autant profité du jeu d’équipe que de la passivité des autres favoris, voyant en lui un outsider intéressé par le gain des étapes. Clairement identifié comme favori de la Vuelta, c’est à la pédale et rien que comme ça que le septième du Tour de France 2017 pourra s’échapper, même si dans la défense de sa tunique, il ne s’était jamais démis de ses responsabilités. Puis, sur cette épreuve, rien ne sert de partir à point. Les raids lointains comme celui de Quintana il y a deux ans font figure d’exception. Perdant au mois de mai seulement une minute sur Dumoulin dans le chrono de Rovereto, d’une distance similaire à celui de Torrelavega, Yates a progressé contre-la-montre. Tous les voyants semblent au vert pour s’offrir enfin une très grande victoire, même si son dernier échec peut peser lourd dans la balance. Un nouveau faux pas ferait tâche et l’empêcherait de rejoindre la classe au-dessus. Ce qui, au vu de son talent, serait tout sauf immérité.
Selon vous, qui remportera le Tour d'Espagne ?
- Nairo Quintana : 23%
- Richie Porte : 23%
- Thibaut Pinot : 13%
- Vincenzo Nibali : 12%
- Simon Yates : 11%
- Miguel Angel Lopez : 8%
- Un autre : 5%
- Fabio Aru : 2%
- Rigoberto Uran : 1%
- George Bennett : 1%
Nombre de votants : 203
C´est mon favoris pour la gagne; avec plus de modération et de finesse tactique; il doit pouvoir tenir les 3 semaines.
Son récent Giro a confirmé sa grande classe; il en a probablement tiré beaucoup d´enseignement sur la gestion de ses efforts. La Vuelta me semble etre le terrain de jeu idéal pour permettre à sa progression de s´épanouir .