Enlisé chez Cofidis pour sa quatrième saison avec l’équipe nordiste, Nacer Bouhanni joue ce qu’il reste de sa saison à partir de dimanche prochain. En l’absence d’un dernier round d’entraînement comme la classique d’Hambourg, qui aura lieu demain, c’est vers le Tour d’Espagne qu’il se dirige, en « numéro un » du groupe.
Des galères routinières
Depuis l’ambiance exécrable connue chez FDJ durant cette fameuse seconde moitié de saison 2014, Nacer Bouhanni n’a presque jamais réussi à arriver en plein position de ses moyens sur ses principaux objectifs. Et lorsque la préparation se révèle sans accroc, le Vosgien n’a jamais été à l’abri d’un grain de sable dans la machine. Preuve en est sur ce Milan-Sanremo 2016, où son excellent placement se retrouve annihilé par la chute de Gaviria. Accumulant les chutes parfois lourdes de conséquence, comme aux championnats de France 2015 ou au Tour du Yorkshire 2017, ce qui faillit lui coûter la vue, l’ex-maillot bleu blanc rouge s’illustre seulement sur des épreuves où son talent n’est plus à prouver. Paris-Nice, Dauphiné, Tour de Catalogne et le reste du calendrier français n’ont pas la même saveur que le Giro, la Vuelta et le tant espéré Tour de France.
Ce qui est désormais son quotidien s’est rappelé à lui en 2018. à l’exception d’un Tour de Dubaï correct, la suite des événements s’apparente à un mini-calvaire. Hors du coup au mois de mars, ce qu’aucun sprinteur n’espère, Bouhanni a plus fait parler de lui pour les relations houleuses qui semblent le lier avec le nouvel entraîneur de l’équipe Cofidis, l’Italien Roberto Damiani. Car jusqu’à l’hiver, le quintuple vainqueur d’étapes sur les Grands Tours était le maillon essentiel d’Yvon Sanquer, débarqué au profit de Cédric Vasseur. L’ancien cycliste professionnel a décidé de remettre à plat la hiérarchie et les méthodes de management, plaçant à égalité Christophe Laporte et le même Bouhanni.
Une relance déterminante
Malgré tout, depuis son départ de l’équipe au trèfle, on à l’impression de se répéter en analysant la dynamique de l’enfant terrible du sprint français. Après des premiers mois au choix compliqués, malchanceux ou ratés, « Nacer » se rachète peu à peu et termine mieux qu’il avait débuté. Mais les saisons, elles, passent. Depuis son retour à la compétition aux Quatre Jours de Dunkerque, Bouhanni a déjà levé les bras cinq fois, non sans lutter face à son propre coéquipier sur la Route du Sud. Envoyé début août en Pologne, il n’a pu tirer son épingle du jeu. Son abandon sur problèmes gastriques a même laissé planer le doute sur son éventuelle participation à la Vuelta, une épreuve qu’il apprécie et au combien importante pour son sponsor, traditionnellement implanté de l’autre côté des Pyrénées.
Remué dans tous les sens depuis la prise de leadership de Cédric Vasseur, Bouhanni est toutefois loin du hors-jeu aux yeux d’un manager qui court après un succès d’étape sur trois semaines. « Je pense que la fraîcheur physique qu’il affiche lui permettra de compenser le manque de confiance qu’il pourrait avoir en sortant du Tour de Pologne », affirme Vasseur dans le communiqué annonçant la composition collective pour la Vuelta. D’ici Malaga, la dernière halte aurait pu se situer au nord de l’Allemagne, pour l’EuroEye Cyclassics d’Hamburg. Anciennement dénommée Vatenfall, Bouhanni l’aurait remportée en 2016 s’il n’avait pas été victime de sa réputation auprès des commissaires, le déclassant pour sacrer Caleb Ewan. Mais les organisateurs en ont décidé autrement, en ne retenant pas les maillots rouges.
Mais pas question de répéter les mêmes erreurs que sous l’ère Sanquer, ou la totalité des espoirs de Cofidis reposait sur un seul homme. La formation d’un train à ses côtés ayant longuement échoué, seul Geoffrey Soupe devrait l’aider sur les quelques arrivées massives en prévision. Puis, viendra la prochaine coupure hivernale ou il faudra, de nouveau, refaire le point sur de nombreuses choses. Annoncé dans les petits papiers des autres équipes continentales tricolores, Bouhanni devrait normalement aller jusqu’à la fin de son contrat, prévue pour 2019. Tel le rappelait Thierry Vittu, président du groupe Cofidis. Le chantier s’annonce encore immense.
Pas de Bouhanni à Hambourg, la Cofidis n’est pas présente. Ce qui est d’ailleurs dommage.
Merci pour cette article que je trouve très juste. Il est bon de rappeler qu’il n’a pas eu de chance sur ces première année chez cofidis. Car il n’est pas si loin de remporter un Milan San Remo et son niveau de forme en 2015 lors de sa chute au championnat de France laissé présager un beau mois de Juillet pour lui. C’est dommage car j’aime bien sa rage de vaincre et je pense qu’il était probablement le meilleur coureur français de sa génération pour remporter des sprints et le maillot vert sur le Tour. Malheureusement je doute qu’il retrouve son niveau de 2015 mais j’espère me tromper
Mister malchance. Mister gamelle. Mister cogneur. Mister petit gabari; qui lutte face aux gros bras de la dicipline. Il y a du talent chez ce garcon mais il me semble que ca manque cruelement de résultat, d´esprit sportif, de travail, de prestance et de carisme à fédérer une equipe à son service . Ses échecs répétitifs, son gabari leger et sa belle pointe de vitesse et son naturel selfish m´amènent à penser qu´il pourrait s´orienter en puncheur baroudeur et classique.
Qu´il continu allegrement à se casser les dents et à se tatouer de bitume en s´obstinant d´aller frotter les poids lourds du dernier km ou en se faisant pointer en cours d´étape n´est peut etre pas une bonne option pour faire evoluer sa carrière .
Bonne analyse. personne ne peut mettre en doute la classe de nacer bouhanni .
mais la meilleure solution ne serait elle pas pour lui de rebondir au sein d’une equipe world Tour?
Ca pourrait etre une direction. Cependant Il y a un beau plateau d´excellent sprinteur sur le circuit et d´autres supers motivés qui poussent à la porte . Mais la question serait aussi quelle equipe WT voudrait s´encombrer d´un Bouhanni qui rame 3 saisons sur 4, lui mettre un train à dispo, lui offrir le status, le confort et le salaire de la Cof ?
moi j’aime bien Bouhanni, mais il faut reconnaitre que son niveau a baissé, il doit repartir l’an prochain avec le couteau entre les dents et prouver qu’il peut retrouver son niveau d’il y a 3 ans, et la il pourra negocier en position solide pour 2020.
Pour moi 2 questions se posent; Bouhanni est il capable de revenir à son meilleur niveau et ce garcon n´est il pas marqué physiquement et moralement par les serieuses boites répétitives qui l´ont gravement amochées ?
Pour moi, Bouhanni n’a pas besoin de train. Ça n’est pas un paquebot lourd et long a lancer comme peut l’être Demare. Là où je l’ai vu le meilleur, c’est quand il se débrouillait seul en Renard des surfaces. Il est (était ?) capable de se faufiler et positionner à la manière d’un Sagan.
Dommage pour lui qu’il ait été victime de la “malédiction Cofidis” (ça foire toujours quand un gros arrive chez eux, dommage mais c’est mon impression depuis bien longtemps) et donc de la malchance sur MSR puis Championnats de France. Ça aurait tout changé).
Je suis assez d’accord avec Reg; Ce garçon est malchanceux ( San Remo, Hambourg et championnat de France plus les chutes) mais ça ne peut pas tout expliquer. Je pense qu’il n’avait pas les épaules d’un leader sur qui tout repose. Aussi en sprinteur “free lance” d’une grosse formation world Tour, il subirait moins la pression. ces équipes n’ont pas toutes des sprinteurs de son type et lorsqu’on voit Gaviria et Viviani accumuler les bouquets sans se marcher sur les pieds chez Quickstep, qui a en plus d’autres coureurs rapides,on se dit qu’il pourrait par exemple cohabiter chez dimension data avec un Cavendish vieillissant et un Boasson Hagen qui ne score pas souvent, ou aller presque n’importe où en doublon d’un autre sprinteur. Le calendrier le permet amplement, d’autant plus que Bouhanni n’est pas un coureur de classique flamande et qu’il pourrait se consacrer sur les demi classiques et courses à étapes.