D’Ivan Ramiro Sosa au Tour de Burgos en passant par l’inarrêtable Sepp Kuss sur les routes du Tour de l’Utah, les talents de demain se sont mis en évidence cette dernière semaine. Le deuxième rideau de la jeune garde des courses par étapes lorgne déjà sur l’échelon supérieur, incarné par Egan Bernal.

Au meilleur moment

Pour inscrire durablement son nom dans les discussions qui rythment les coulisses du sport cycliste, toutes les périodes ne se valent pas. Si l’on ne tape pas dans l’oeil des recruteurs et de ses propres directeurs sportifs au printemps, autant le faire en août, lorsque le marché des transferts se débloque. Pour Ivan Sosa, c’était déjà fait depuis un petit bout de temps. Annoncé comme le nouveau Bernal par Gianni Savio, spécialiste dans la détection des pépites sud-américaines années après années, le Colombien avait déjà frappé fort sur le Tour des Alpes. Tenant tête à Thibaut Pinot et Miguel Angel Lopez, futurs protagonistes du Giro, il avait brièvement porté le maillot de leader avant de le céder sur chute. Le voir remporter le Tour de Burgos n’a alors rien de si surprenant, si ce n’est la manière. Opposé une nouvelle fois à son compatriote Lopez, il s’est joué de lui en patron pour remporter sa quatrième épreuve cette année.

Sepp Kuss possède la même force de caractère, et a pris de court les observateurs en écrasant le Tour de l’Utah. Vainqueur en solitaire des trois étapes les plus compliquées, l’Américain a relégué aux oubliettes les coureurs les plus renommés du circuit étasunien, Tejay Van Garderen en première ligne. Transparent jusqu’au départ de cette course, l’homme du Colorado a validé les attentes qu’ont placées Richard Plugge et Nico Verhoeven, managers de la LottoNL. Venu du VTT et passé professionnel plus tardivement que certaines terreurs du circuit espoir, celui qui a préféré finir ses études et conserver d’autres occupations en dehors du cyclisme s’est offert de belles pistes d’avenir en quelques jours.

Et après ?

Radieux, le futur s’est encore accéléré pour Sosa et l’encadrement d’Androni. Comme durant l’automne précédent, Savio cédera à 99 % sa star auprès d’une écurie World Tour, renflouant par la même occasion ses caisses. Telle est la loi en continental Pro. Le lauréat de l’étape des lacs de Neila est pressenti chez Trek, qui se chercher un leader sur les courses par étapes depuis la retraite d’Alberto Contador. Sa trajectoire est quasiment similaire à celle d’Egan Bernal, parti voler de ses propres ailes chez Sky. Grièvement blessé dans le final de la Clasica San Sebastian, le meilleur équipier du Tour de France s’est périodiquement fait voler la vedette par Sosa, de neuf mois son cadet.

Celui qui n’avait pas disputé le Tour d’Italie sur consigne de sa formation, qui ne voulait pas le griller inutilement, devrait se régaler dans l’élite. Et s’il cherchera à conquérir le Tour de l’Avenir, Kuss sera pour sa part propulsé sur la Vuelta. Plus âgé que son coéquipier Neilson Powless, l’autre homme fort du moment vient involontairement de lui apporter une pression supplémentaire. Auteur de débuts ronronnants, anciennement mis sur le même plan que le malheureux Adrien Costa, Powless ne connaît pas une première saison probante en World Tour. Patience et sagesse restent les maîtres mots pour tous ces jeunes garçons.

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