La rédaction de Chronique du Vélo se met à l’heure espagnole pour décrypter les favoris du 73e Tour d’Espagne. Jusqu’au départ, nous allons donc revenir sur chacun de ces protagonistes. À la septième place aujourd’hui, George Bennett.

Loin de disposer du même CV que Nibali, Quintana, Aru ou Porte, George Bennett avance pourtant plein de confiance sur le chemin du Tour d’Espagne. Il faut dire qu’en deux ans, le Néo-Zélandais est grimpé à toute vitesse dans la hiérarchie. Ses ambitions sont légitimement élevées.

Toujours plus haut

Blagueur décontracté, le troisième larron de l’équipe Lotto-NL sur les grands tours sait que son nom n’inspire rien de terrifiant dans le peloton. Celui qui s’était exilé en Europe pour augmenter ses chances de passer professionnel n’a jamais été une terreur dans les catégories inférieures, “seulement” deuxième au général de la Ronde de l’Isard, en 2011. À l’époque, le natif de Nelson, sur la rive sud du détroit de Cook, n’y voyait qu’une simple étape afin de poursuivre son rêve d’enfance, devenir un bon coureur. Et s’il réside désormais à Gérone, Bennett réalisa ses premières armes loin du continent européen. Dans une équipe Radioshack qui ne vit au départ que pour Lance Armstrong, ses débuts sont ceux d’un porteur d’eau s’illustrant outre-Atlantique, aux Tours de l’Utah et du Colorado. De là à s’affirmer comme candidat au podium pour le prochain Tour d’Espagne, il y avait encore une sévère marche à gravir.

Changeant d’air successivement pour Cannondale puis Lotto-NL, Bennett réalise des progrès spectaculaires. Dixième du Tour d’Espagne en 2016, à un quart d’heure de Nairo Quintana, le « kiwi » n’est jamais redescendu du haut du panier. D’une grande régularité sur les courses d’une semaine, il remporte l’an passé le Tour de Californie devant Rafal Majka, avant d’impressionner sur la première moitié du Tour de France. Dans les dix premiers jusqu’au deuxième week-end, il n’avale pas la seconde journée de repos et abandonne le lendemain, distancé dès les premiers kilomètres. Ces quinze jours n’auront pas été vains pour se construire un nom et développer l’engouement autour de sa frêle silhouette. La saison 2018 est d’un niveau tout aussi bon, avec une huitième place au Tour d’Italie.

Des efforts qui lui correspondent

Toutefois, à la lecture de ses résultats, Bennett n’a pas encore été en mesure de signer le moindre top 5 sur l’un des trois grands tours. Une question de temps ? Sans doute, à la vue de sa montée en puissance linéaire. Âgé de 28 ans, l’Océanien a pour habitude de pêcher dans le contre-la-montre ainsi qu’en troisième semaine. Encore insuffisamment comblé, son manque de puissance l’handicapera moins qu’à l’accoutumée sur les routes espagnoles, accidentées en permanence. Débarrassé des meilleurs rouleurs dont Froome, Dumoulin ou encore Thomas, Bennett devrait résister plus facilement. Et si l’excellent Roglic ne sera pas à sa hauteur pour l’épauler, c’est Steven Kruijswijk qui a été amarré au navire en capitaine de route – sans négliger l’étonnant Sepp Kuss.

Comme beaucoup d’autres coureurs engagés sur la Vuelta, Bennett voit aussi plus loin. Les mondiaux d’Innsbruck seront même les premiers à lui correspondre depuis son arrivée dans l’élite du cyclisme. Quatrième du Tour de Pologne et peu récompensé de ses efforts, le suiveur est devenu un attaquant réaliste. Si la victoire semble impossible à atteindre, ces trois semaines imprévisibles ont tout pour lui permettre de signer la meilleure performance de sa carrière. Comme Simon Yates, Bennett a tout du grimpeur-puncheur écrasant les pédales sous la flamme rouge, butinant de secondes en secondes sur les courtes arrivées au sommet en première semaine. Sur une course ayant vu les vainqueurs les plus improbables ces dix dernières années, se méfier de George Bennett semble un gage de sécurité.

Selon vous, qui remportera le Tour d'Espagne ?

  • Nairo Quintana : 23%
  • Richie Porte : 23%
  • Thibaut Pinot : 13%
  • Vincenzo Nibali : 12%
  • Simon Yates : 11%
  • Miguel Angel Lopez : 8%
  • Un autre : 5%
  • Fabio Aru : 2%
  • Rigoberto Uran : 1%
  • George Bennett : 1%

Nombre de votants : 203

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