Personne ne souhaitait réellement l’avancer avec autant de certitudes ce matin au départ de Tolmezzo, mais Simon Yates continue jour après jour de dominer outrageusement ce Tour d’Italie. Après Gran Sasso et Osimo, le Britannique ajoute à son tableau de chasse une troisième victoire d’étape à Sappada. Une routine qui apparaît de plus en plus difficile à enrayer pour des adversaires, dont seul Tom Dumoulin semble encore pouvoir lui disputer le maillot rose.
Le contrat est déjà rempli
Pas vraiment cité parmi les grands favoris du Giro il y a quinze jours, Yates a parfaitement accompli sa mutation du coureur protégé au leader, et maîtrise à la perfection les codes du maillot rose. Tout en jouant sur ses qualités, à savoir un punch redoutable et un goût certain pour l’offensive, le jumeau d’Adam s’est immédiatement mis en tête de prendre le maximum de temps à ses concurrents, en première ligne Tom Dumoulin et Christopher Froome, les meilleurs rouleurs de la bande. Depuis l’atterrissage du peloton en Sicile, il a ainsi repris 2’31, bonifications comprises, au tenant du titre, pourtant loin d’être ridicule. Un objectif linéaire auquel le maillot rose s’adonne parfaitement, dégoûtant un à un les Pinot, Pozzovivo ou Lopez de tenter quelque chose pour inverser la tendance.
Solidement encadré par son équipe qui s’est hissée au rang d’un Team Sky branché sur courant alternatif, avec des gregario de la trempe de Roman Kreuziger ou Mikel Nieve, Simon Yates fait preuve de malice et grappille de précieuses secondes étape par étape. A-t-il déjà un pied sur la plus haute marche du podium de Rome ? Difficile de s’avancer tant les retournements de situation sont légion sur les dernières éditions du Giro. Mais là où les hommes les plus attendus ont d’ores et déjà échoué à lâcher Dumoulin, Yates, lui, possède plus de deux minutes sur son nouveau rival néerlandais. Une prouesse déjà remarquable qui devrait l’aider à aborder la dernière semaine, capitale, dans des conditions optimistes, sans verser dans le triomphalisme.
Un triptyque pour terminer le travail
La journée de repos, au bon air des Dolomites, fera reposer les têtes, tandis que mardi, c’est un contre-la-montre décisif qui se profile entre Trente et Rovereto. Un exercice où Simon Yates n’est guère à l’aise, c’est même un euphémisme, contrairement à Dumoulin, qui attend cette opportunité depuis avoir endossé une première fois la tunique de leader sur les podiums israéliens. Sur les 34 kilomètres chronométrés, le Britannique s’attend à perdre approximativement entre quatre et cinq secondes au kilomètre. Capable de limiter la casse sur des profils longs d’une vingtaine de kilomètres, ses références sur longue distances sont bien colorées de rouge. En 2016, il avait concédé 3’45 à Froome, quadruple vainqueur du Tour, sur quarante kilomètres. Mais contrairement aux quarante secondes d’avance du timide Nairo Quintana à la veille de l’arrivée il y a un an, Yates s’est donné le moyen d’y croire, et l’agencement du calendrier l’avantage indéniablement.
Au terme du chrono, il restera à s’attaquer aux trois derniers opus montagneux de la course rose. Trois arrivées au sommet, très différentes, qui seront autant d’opportunités pour Yates de décrocher un Dumoulin qui ne s’est pas montré sous son meilleur jour hier et aujourd’hui. S’il perd le maillot mardi soir, le Britannique retrouvera aussi officiellement une position de chasseur qu’il n’a jamais vraiment mis de côté, continuant à désigner le Néerlandais et dans une moindre mesure Froome comme ses principales cibles. Mais ce week-end, sur le Zoncolan puis à Sappada, Yates s’est offert le droit de rêver. Sans se voir trop beau trop tôt. L’exemple de Steven Kruijswijk, battu sur le fil il y a deux ans, doit le forcer à rester les pieds sur terre. Pas facile pour un homme qui vole depuis deux semaines.
on va arrêter l’hypocrisie: c’est plus le même coureur que l’an dernier, il est ” préparé” pour gagner, il se bat avec un fusil alors que les autres ont des canifs.
Rappelez un peu qui est directeur sportif de l’équipe, quel est son encadrement, et sa suspension en 2016.
N’essayez pas de dégager une logique autre que celle de la triche pour ménager un semblant de suspense, et mettez entre guillemets l’intérêt sportif de cette lutte pour la première place.
Quand on le voyait mettre à la peine un Bardet sur le Dauphiné il y a déjà quelques années (2015), on se disait tout de même qu’il pourrait être encore plus fort un jour. A 26 ans, il a gagné en maturité physique.
Ce qui m’embête sur ce Giro, c’est plutôt la perf’ miraculeuse de Froome sur le Zoncolan avant de retomber à son véritable niveau aujourd’hui. Ce qui me fait vraiment dire que la gagne d’hier a été archi-truquée…
et ce qui m’inquiète c’est le niveau de Thibaut Pinot, qui, à 28 ans, semble avoir atteint sa limite, qui n’est vraisemblablement pas celle d’un futur vainqueur de GT, c’est un peu triste…
Est ce que vous vous rendez compte du bon athlétique, du pourcentage de performance gagnée par ce coureur en si,peu de temps? Vous croyez qu’on explose ses capacités aérobie à 26 ans quand on est déjà un athlète de haut niveau très entraîné?
Le,modèle de pinot, que vous trouvez décevant, et déjà remarquable de cohérence quand à sa progression au fil des ans et logique par rapport à son âge.
Je me souviens de l’interview de grappes en 2012 ou 2014 il me semble, qui annonçait que Pinot n’irait désormais ” pas plus vite”, mais qu’il progresserait sur les aspects tactiques, de gestion et d’economie de courses.
On ne devient pas un autre coureur à 26 ans ( sauf jaja en son temps ), et yates est aujourd’hui un autre coureur.
Je vous rejoins sur le cas froome.
Je vous rejoins aussi sur le fait que Yates dès le départ du Giro est à un niveau exceptionnel par rapport à celui attendu. Mais est ce que prendre un peu de temps à Dumoulin chaque jour fait de vous un dopé? Est-ce qu’il n’est pas si plausible que ça qu’il soit au-dessus de Pozzovivo et Pinot en étant “au même régime”? En sachant qu’il est de toute façon plus explosif que les deux garçons pré-cités. Ce qui est nouveau c’est plutôt sa résistance sur des cols longs, encore qu’à part sur le Zoncolan, les autres montées correspondaient plutôt bien à ses caractéristiques. Non?
Je suis assez d’accord, Yates est impressionnant et personnes ne la si fort mais de la à dire qu’il est forcement dopé…
Par contre oui pinote “déçoit”. Ça sera dur pour lui de gagner un grand tour un jour..
Vu comment la course se déroule, on peut dire que Pinot et Pozzovivo se battent pour la dernière place qu’il reste sur le podium et rien d’autre.
Froome qui gagne la veille et qui est à la rue sur cette étape,là on crie au dopage . Après une telle étape sa ne m’étonne pas, forcément on laisse du jus et pas qu’un peu.
Yates lui arrivé second, c’est clairement balader sur cette étape je trouve sa déjà plus suspect…
Ça m’étonnerait même pas qu’il sorte une grosse perf demain.
Comme Pozzovivo.
Je vais vous donner un scoop retentissant.. 12 H 30 ce jour, simon yates viens de quitter le giro…Adam yates de retour de californie viens de prendre sa place au déjeuner , en ce jour ensolleillé de repos.. les équipiers de la michelton scott n’ont rien vu…Pendant ce temps , Simon déguisé en Yogi viens de prendre l’avion pour Manchester. Adam tout sourire se prépare pour l’échauffement .. le giro leur appartient. Mais l’inspecteur Clouzot mêne l’enquête , on ne la lui fait pas !
Aaaaaaaaaaaaaaaaah ! Ca me manquait, je me disais bien qu’un jour ou l’autre, certains parleraient de dopage à propos de Simon Yates. Ouf, ça a mis du temps mais c’est arrivé.
Merci à tous ceux qui se sont enfin lâchés. :-)
Pouces rouges, SVP ?
c’était une blague !
Je suis persuadé que Nibali, Uran Landa et Bardet voir Porte ou un Quintana en forme auraient suivit Yates facile. D’ailleurs Froome le bat dans sa seule bonne journée. Faut arreter de croire que Pinot et Pozzo sont des grimpeurs d’exception hein ? Y’a quand meme Carapaz qui finit toujours dans leur groupe, leur niveau est très homogène.
Un peu a l’image de Nibali 2014 qui donne l’impression de tout exploser alors que derriere c’est Peraud, Pinot et Valverde quoi…
Relativisez les gars
Carapaz un no name l’année derniere hein
Ca se mesure tout cela…….. il ne s’agit pas d’être persuadé et de se fier à des impressions, il s’agit de parler watts et chiffres. Il y a eu plus fort que yates, mais l’anglais a largement passé la ligne jaune, et rien n’indique qu’il soit à bloc.
Pour Pinot, Yates est plus fort que Quintana sur ce Giro et on peut supposer qu’il est plus fort que Nibali également. L’année dernière Pinot a fait jeu égal avec l’italien dans les cols (+ ou – fort selon les jours) et a perdu peu de temps sur Quintana. Il se dit aussi fort cette année et il perd beaucoup de temps sur Yates.
Je ne prétend pas que Yates est dopé mais je pense qu’il faut reconnaître ses performances exceptionnelles à leur juste valeur et ne pas les minimiser pour atténuer d’éventuels soupçons.
Le parcours jusqu’à présent avantageait Yates, c’est évident. On verra s’il est toujours à l’aise vendredi et samedi, lorsqu’il y aura (enfin) de vrais enchainements de cols et la possibilité de faire de vraies différences en partant de loin.
Il est vrai, en tous cas, que je ne l’attendais pas aussi dominateur que jusqu’à présent, signe que ce coureur a indéniablement passé un cap. Son opportunisme, son opiniâtreté à aller chercher la moindre seconde pour augmenter son matelas, tout ça me plaît assez, d’autant que je restais sur les tactiques assez attentistes de son frère pour conquérir les maillots blancs du Tour puis du Giro.
On aura enfin un état des lieux fiable des forces en présence après le chrono de demain, et les autres ne pourront plus se cacher. Cela promet en principe un beau dernier week-end.