En ce jour de mariage princier, deux Britanniques ont survolé le mythique Zoncolan. Chris Froome, méconnaissable jusqu’ici, est revenu de l’enfer pour redevenir une menace, alors que Simon Yates, toujours aussi impressionnant, a franchi un obstacle de plus sur la route de Rome.
Piqûre de rappel
On avait presque oublié ce qu’il se passait, habituellement, quand Chris Froome décidait de taper du poing sur la table. On a eu droit à un rappel complet. Un Wout Poels qui donne le tempo, une attaque de « Froomey » sans bouger le cul de sa selle, sa cadence de pédalage s’emballant jusqu’à ce que plus personne ne soit dans sa roue, et une façon si particulière de lever les bras, après avoir franchi la ligne, d’une manière si vive qu’on dirait qu’il va tomber de sa monture : tout était là. Seuls les coups d’œil incessants de Poels vers son leader, dans la première partie de l’ascension finale, venaient trahir cette fresque quasi parfaite, comme la preuve que chez Sky, tout n’est pas parfaitement revenu à la normale, encore. Au sein même de son équipe, le quadruple vainqueur du Tour semble inquiéter. Les quatre derniers kilomètres du Zoncolan, plus qu’une réponse à des questions que l’on se posait depuis quinze jours, en ont soulevé de nouvelles.
Dans quel état de forme est-il vraiment ? Sera-t-il assez fort, sur les dix derniers jours, pour rattraper son retard sur des terrains moins pentus, où sortir tout le monde de sa roue sera plus compliqué ? Il a en tout cas déjoué les pronostics aujourd’hui, sortant loin de l’arrivée alors qu’on promettait l’enfer à quiconque se découvrirait trop tôt. Ajouté à son CV, c’est largement assez suffisant pour installer le doute dans l’esprit de ses adversaires, dont seul Tom Dumoulin a déjà prouvé qu’il savait gérer une fin de course sous haute tension pour finalement s’imposer. De doute, en revanche, il n’y en a plus aucun concernant Simon Yates. Le deuxième anglais du jour est définitivement le plus fort et le plus constant des favoris. Frileux à l’idée de sauter dans la roue de Froome malgré le nuage sur lequel il évolue en ce moment, il a préféré attendre un kilomètre de plus avant de passer à l’offensive. Ce fut assez pour marquer les esprits, encore une fois.
Un duo face à Dumoulin
Dans le dernier kilomètre, on a même cru que Yates comblerait l’écart sur son compatriote. Efficace en position assise, virevoltant dès qu’il se mettait en danseuse, sa quête de troisième victoire d’étape n’était pas loin d’aboutir. Mais à deux cent mètres de la ligne, le garçon a compris, s’est légèrement relevé et s’est contenté de ce qu’il avait déjà acquis : plus de trente secondes prises sur Tom Dumoulin, loin d’être largué mais qui est monté sans à coups et avec un temps de retard. Il en faudrait plus encore pour aborder sereinement le contre-la-montre de mardi, au terme duquel le Néerlandais reprendra sûrement le maillot rose. Mais avec cette opération, l’actuel leader s’offre la possibilité de ne pas être relégué trop loin. Et avant les trois dernières étapes de montagne, le Royaume pourra se féliciter d’avoir avec Yates et Froome les deux hommes qui, potentiellement, peuvent empêcher que Dumoulin ne conserve son titre dimanche prochain, à Rome.
N’ayant jamais de sport de haut niveau je ne comprend pas comment Froome, encore à l’agonie en début de semaine peut aujourd’hui écraser la concurrence avec une telle facilité. Mon premier réflexe serait le dopage (physio ou techno) mais si quelqu’un a une autre explication j’ai envie de l’entendre
“écraser la concurrence avec une telle facilité”
Faut pas pousser, Yates est à 6″, Pozzovivo à 23″, Lopez à 25″ et Dumoulin à 37
Il a eu deux étapes de sprint pour se refaire. Mais c’est vrai que perdre 40 secondes sur 1,5 km il y a trois jours et gagner aujourd’hui c’est surprenant.
On peut presque parler de résurrection collective. Wout Poels semblait au dessus du lot alors que jusqu’à aujourd’hui, il craquait dans chaque ascension.
Je pense justement que c’est le travail de Poels qui a permis la victoire de Froome aujourd’hui. Il suffit de voir comment il s’est arrêté après avoir fini son job. Froome a une grande fréquence de pédalage et il s’est pas mal mis en danseuse pour maintenir son avance. Après, chaque coureur a vérifier son SRM et fait en sorte de ne pas sortir de ses limites.
C’est peut-être Fabio Aru, pas au mieux depuis depuis une semaine (comme l’autre) et qui a encore pris deux minutes aujourd’hui qui a la réponse la plus juste à votre question : “Je ne suis pas une machine.”
Autre piste de réflexion: le poker menteur pour lui et toute son équipe: faire mine de ne plus passer un pont de chemin de fer et terminer à la ramasse quelques étapes ( n’est-ce pas Poels) puis se faire enfermer voir bousculer dans le peloton en un mot subir et “redevenir” un coureur normal dans une équipe normale.
J’ai cru rêver en voyant ces deux semaines de course mais le réveil est brutal et pose plus de questions et de suspicions que celles que l’on se posait avant.
Pôvre cyclisme
Je suis complètement d’accord avec vous. J’avais déjà craint le pire (c’est à dire ce qui vient d’arriver !) dans un précédent commentaire :( Je suis écoeuré et attristé (pour les autres coureurs et le vélo)… ce n’est même plus de la malhonnêteté ! Ce type et son équipe sont indécents et méprisants… Ce sera là (sauf retournement de situation… improbable désormais : la machine est lancée, le moteur s’emballe… et certains applaudissent ???!!! ) mon dernier commentaire sur ce Giro. A plus !
Retour des moteurs turbocompressés. j’arrête ce soir de regarder le Giro.
Même chose. Heureusement, il y a une belle étape sur le tour de l’Ain demain. Je vais aller voir ça. Le Grand Colombier n’est pas le Zoncolan mais l’air y est plus sain et respirable.
La moulinette était de sortie en effet, surréaliste !
Mais pas mal de coureurs ne sont pas très loin alors qu’à une époque on voyait de gros écarts sur ce type de cols, le niveau se nivelle (!)