Avec de nombreux accessits mais aucune victoire sur les grandes classiques du calendrier, Lotto Soudal hérite du statut de spectateur malheureux. L’équipe belge peut néanmoins se targuer cette saison de posséder l’un des sprinteurs les plus prolifiques, la propulsant parmi les formations les plus victorieuses sur les grands tours. Impossible cependant d’évoquer cette année sans rappeler le drame qui a touché le monde du vélo en août dernier, avec le décès du jeune Bjorg Lambrecht. Un événement qui a bien évidemment réduit à l’anecdote tout enjeu sportif.

Le top : Caleb Ewan

Recruté l’hiver dernier par l’équipe belge, Caleb Ewan était le successeur désigné d’une prestigieuse lignée, l’héritier du lourd costume de numéro 1 d’André Greipel, sprinteur aux 95 victoires. Mais après cinq premières années professionnelles chez Mitchelton-Scott, le changement d’air du coureur de 25 ans inquiétait quelque peu. La réjouissance de son arrivée en Belgique laissa ainsi place à l’impatience, attendant la confirmation de sa bonne intégration, une étape parfois fatale à certains sprinteurs. Se débrouillant généralement seul dans les derniers hectomètres, Caleb Ewan n’a toutefois pas souffert d’un quelconque manque d’automatisme avec ses nouveaux équipiers. Le sprinteur de poche a ainsi répondu présent dès le début d’année, remportant cinq étapes World Tour dont deux sur le Giro, prémices d’une saison très prolifique. Victorieux, il aborda donc de la meilleure des façons son premier Tour de France, l’épreuve de vérité. Sur les routes de juillet, les résultats de l’Australien sont sans appel, trois bouquets dont celui de la mythique étape des Champs-Élysées. En dominant ainsi les débats entre les gros bras du sprint, Caleb Ewan s’est définitivement inscrit dans l’élite mondiale de la vitesse.

Le flop : Wellens et Benoot dans l’à peu près

Voilà huit ans que l’équipe Lotto Soudal cherche un successeur à Philippe Gilbert, un classicman capable de renouer avec la victoire sur les plus grandes classiques. Le potentiel affiché par le duo Wellens-Benoot nourrissait alors l’espoir de la formation belge. Depuis quelques saisons, les résultats prometteurs s’enchaînent mais les victoires prestigieuses peinent à arriver. Une nouvelle fois cette année, le duo de leaders belges a été défait sans faire défaut. Avec 5 tops 5 sur les courses d’un jour World Tour, ils ont été les acteurs impuissants de leurs déconvenues. Plus que l’e puncheur Wellens, le flandrien Benoot subit un manque de réussite malsain. Depuis 2014, il cumule en effet 30 tops 5 sur les courses de premier plan (WT et HC), pour “seulement” deux victoires. Un ratio de réussite extrêmement faible qui, au-delà de ses capacités physiques, questionne sur son aptitude à conclure ses occasions de victoire. Si un succès peut décomplexer et affirmer certains coureurs, le premier triomphe de Tiesj Benoot sur les Strade Bianche 2018 n’a pas agi comme un déclic. Ainsi, cette saison encore, l’équipe belge et ses leaders ont dû se contenter de places d’honneurs frustrantes sur les courses d’un jour.

La stat : 21

En signant une 8e place au classement général final de la Vuelta, le surprenant Carl Fredrik Hagen a mis fin cette saison à une triste série de 21 grands tours sans le moindre coureur de l’équipe Lotto Soudal dans le top 10 du classement général final, soit la plus longue disette du World Tour. Le Norvégien succède à Jürgen Van den Broeck, 4e du Tour de France 2012.

La note des lecteurs : 12,6

Les notes 2019 (sur 20)

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