Après quatre podiums depuis le départ de Bruxelles, Caleb Ewan a décroché ce mercredi, à Toulouse, sa première étape sur le Tour de France. L’Australien, âgé de 25 ans, rentre ainsi dans le club des sprinteurs vainqueurs sur les trois grands tours.
Sprinteur résilient
A Chalon-sur-Saône, vendredi dernier, Dylan Groenewegen avait eu chaud. Il avait levé les bras mais avait senti le souffle de Caleb Ewan, qui avait finalement échoué à un boyau seulement, dans les derniers mètres. « Avec Caleb Ewan, c’est toujours très serré », lançait alors le Néerlandais avec le soruire. Il était soulagé, pour ce coup-ci, ça avait tourné de son côté. Mais très serré, ce le fut encore ce mercredi, à Toulouse. Les deux hommes ont passé la ligne épaule contre épaule, sans savoir réellement qui avait pris le dessus sur l’autre. Finalement, c’était l’Australien, qui tient son premier succès sur le Tour de France. Toujours placé mais jamais vainqueur, troisième à Bruxelles, à Nancy, à Albi et deuxième à Chalon-sur-Saône, le sprinteur de Lotto-Soudal n’avait pour le moment pas réussi à dominer les autres grands sprinteurs, qui se sont, eux, déjà imposés.
« Je suis passé tout proche de l’emporter lors des précédents sprints, aujourd’hui j’ai montré que je pouvais être le plus rapide », a-t-il simplement souligné après la ligne à Toulouse. Une réaction qui sonnait presque comme un pied de nez auprès de certains observateurs qui ne l’imaginaient pas capable de lever les bras face aux Groenewegen, Viviani ou Sagan, sur ce Tour de France. Le petit gabarit qu’il est reste conscient de sa pointe de vitesse, peut-être pas au niveau des meilleurs spécialistes du peloton. Mais il est venu sur le Tour, pour la première fois, avec l’objectif d’en claquer une. « Avec un peu de chance, je peux décrocher une étape », disait-il en première semaine, dans une formule maladroite qui le fait passer pour le gentil sprinteur, pendant que les autres jouent aux durs.
17 ans après McEwen ?
En vérité, Caleb Ewan est peut-être davantage estimé par ses rivaux que par les observateurs extérieurs. Son petit gabarit tranche avec les grosses carcasses de certains et ça n’aide pas, sans doute, à faire de lui, dans l’imaginaire collectif, une machine imbattable comme peut l’être, par moments, Dylan Groenewegen. Mais l’Australien s’en accommode. Lui joue avec ses armes, cette position si particulière sur le vélo au moment de sprinter, et des arrivées parfois un peu plus difficiles que la normale, où il a un avantage. Ce n’était pas le cas à Toulouse, où la dernière ligne droite était complètement plate, mais certains sprinteurs avaient peut-être les jambes un peu lourdes, après dix jours d’une rare intensité sur le Tour.
C’est souvent dans ces conditions, d’ailleurs, que Caleb Ewan décroche ses victoires sur les grands tours. Les premières étapes, quand tout le monde est frais, lui sourient rarement. Il se découvre plus tard. Ainsi, sans être un rouleau-compresseur, le bonhomme qui a fêté ses 25 ans la semaine dernière a déjà levé les bras sur les trois grands tours. Rares, d’ailleurs, sont les épreuves de trois semaines d’où il rentre bredouille. Ce n’est arrivé qu’une seule fois, sur le Giro 2016. Petit bémol cependant, à souligner avant d’attaquer le massif pyrénéen, Caleb Ewan n’a jamais terminé un un grand tour. Mais il dispute actuellement son premier Tour de France, qui pourrait le motiver davantage. Surtout que désormais, celui que l’on présente comme le successeur de Robbie McEwen se pose en candidat pour une victoire sur les Champs-Elysées, où son aîné s’était imposé en 1999 et 2002.
1ere sur le Tour et 6ème victoire en World Tour pour l’australien cette année. Numéro gagnant pour Lotto qui a lâché Greipel pour Ewan.
Beau sprint et vainqueur mérité. Mais alors, quel ennui. Je crains les étapes comme celle d’aujourd’hui : des fuyards au km 0 et le peloton qui s’arrête. On connait la suite, et la fin…La TV devrait se résoudre à ne diffuser que la dernière heure de course.
On va dire qu’il faut des étapes comme celle là. Peut-être. J’ai la nostalgie des étapes ou une échappée succédait à une autre. Mais c’était avant.
De quelle époque vous parlez ? J’ai l’impression qu’il y a, au moins depuis 40ans, des étapes où le sprint est irrémédiable.
Années 70 et 80. C’est vrai c’est loin. Bien sûr on avait beaucoup de sprints aussi à cette époque. Mais pas de scénarios avec l’échappée unique au km 0.
Belle victoire d’un sprinteur atypique, que je ne voyais pas nécessairement s’imposer face aux Groenewegen, Viviani et autres Sagan. Bravo à lui! Je me souviens de ses premières victoires sur la Jayco Bay Classic en janvier 2012 (la première saison cycliste que je suivais en intégralité!), où il avait remporté 2 étapes en battant Allan Davis à seulement 17 ans. On l’annonçait depuis comme un crack du sprint, potentiel successeur de Cavendish avant la révélation de Gaviria sur le San Luis 2015. Il a tardé à confirmer et n’est jamais devenu le rouleau compresseur espéré, mais mine de rien il se constitue un joli palmarès et a sans doute encore de belles victoires devant lui. Avec son petit gabarit et sa giclette, j’aimerais bien le voir s’essayer aussi à des courses plus typées puncheur, style l’Amstel ou les classiques canadiennes.
A noter aussi que c’est le 5e coureur à s’imposer en autant d’arrivées au sprint depuis le départ de ce Tour. Et plus généralement, c’est même le 10e vainqueur différent en autant d’étapes. A mon avis il faut remonter à un petit bout de temps pour trouver une telle dispersion parmi les vainqueurs d’étapes. En tout cas pour tous ceux qui attendaient les arrivées groupées du Tour pour clarifier la hiérarchie du sprint mondial, il va falloir encore attendre un peu ! En un sens tant mieux, ça faisait sans doute 10 ans, soit avant les ères Cavendish et Kittel, que le monde du sprint n’avait pas été aussi ouvert.
Voilà quelques éléments de comparaisons. – La dernière édition où personne n’a plus d’une victoire individuelle au moment de la première journée de repos : Tour de France 2013 (Gerrans vainqueur d’une étape et du chrono par équipe, comme Teunissen, Groenewegen et Van Aert cette année). Premier double vainqueur individuel : Marcel Kittel (1ere et 10e étapes). – Dernière édition avec aucun coureur à plus d’un bouquet individuel ou collectif au moment du premier jour de repos : 2004 (Once vainqueur du contre-la-montre par équipe). Premier double vainqueur : McEwen, gagnant de la 2e étape (il y avait eu un prologue, donc le 3e jour) et de la 9e étape (10e jour). – Edition qui cumule tous les critères (avant la première journée de repos, sur les 11 premiers jours de course et 10 premières étapes hors chrono par équipes) : Tour de France 2002. Avant la première journée de repos, il y a eu un prologue (remporté par Armstrong, donc officiellement sans vainqueur) et neuf étapes dont un chrono par équipes (gagné par la Once, dont aucun des membres n’avait gagné d’étape sur cette première semaine). La 10e étape (donc 11e jour) fut remportée par Halgand, qui n’avait pas… Lire la suite »
A croire qu´ils se partagent les parts du gateau cette année. Ce tour semble plus ouvert autant chez les sprinteurs que pour le classement général; en espérant bien sur que la montagne vienne confirmer cette impression et que ca commence à se compliquer chez Ineos; jusqu´a maintenant avec la quick step aux commandes plus les avatars des autres leaders, ils ont la partie trop belle.
“10 jours d´une rare intensité sur le Tour” ?
Oui, c’est ce que disent tous les coureurs (cf. par exemple l’interview de Gallopin par France Tv hier). Ces 10 premiers jours ont été d’une rare intensité physique, même pour le Tour.
La Hourquette d’Ancizan du coup on la monte en 2025 ? (rires)
Bon bah ma vanne est tombée à l’eau…
J’ai mis du temps avant de comprendre, mais c’est marrant, j’aime bien les jeux de mots. D’ailleurs, jeux de mots, jeux de vélos, comme on dit chez moi…
Espérons-le !
Par contre, pas de Pau pour Roanne, ça c’est sûr !
Roanne de Nice évidemment
grands absents: les sprinteurs français…..
Aucun des trois meilleurs sprinteurs à français et n’est sur le tour…
Qui sont les trois meilleurs ? A la limite Démare et… Bouhanni ???!!!… pour un podium… Qui d’autre est capable d’essayer de rivaliser avec Ewan, Gronenwegen, Viviani, Sagan ou même Van Aert ?
Démare est largement au niveau de Sagan en vitesse pure et a montré sur le Giro qu’il était également au niveau de Viviani. Évidemment pour Coquart et bouhanni c’est moins brillant mais en leur absence ça n’a aucun sens d’évaluer les performances du sprint français.
Pour moi la hiérarchie est au contraire très claire : deux coureurs au dessus du lot (Ewan et gronenwegen), Viviani en dessous mais sauvé par un excellent train, et Sagan à sa place derrière les purs sprinteurs et devant tous les autres.