Passée la désillusion de son abandon lors du Giro, Thibaut Pinot débutait la Vuelta avec un bon capital de confiance. Dans les temps mais pas encore en mesure de créer des différences, le Franc-Comtois était retombé dans ses travers en cédant bêtement deux minutes sur un coup de bordure prévisible. Pour se faire pardonner, il a finalement décidé de passer la journée à l’avant.
Un pari inattendu
Cette onzième étape disputée de Mombuey à Luintra, arpentant les vignobles de la « rivière sainte » par les gorges du Sil, n’avait rien de décisive pour le classement général quand on connaît le menu qui attend les coureurs à partir de vendredi. De l’aveu même du maillot rouge Simon Yates, le scénario aurait probablement été le même qu’en 2016 lorsque la Vuelta y avait fait une halte. Vainqueur de l’étape en sortant du peloton au pied de la dernière bosse, le Britannique avait faussé compagnie à d’autres baroudeurs sortis en contre, et condamné l’échappée matinale, qui y avait longtemps cru. Sur des montagnes russes continues intercalées entre deux étapes toutes plates, les chances d’une échappée fleuve étaient importantes. Mais voir deux candidats au classement général faire le forcing pour l’incorporer relève de l’inattendu. Rafal Majka, et surtout Thibaut Pinot, grand protagoniste des trois-quarts de l’étape, ont rendu cette journée passionnante, profitant par ailleurs d’une météo fraîche et orageuse.
Seizième à 2’33’’ du leader des Mitchelton au départ, Pinot ne s’est pas fait prier pour continuer la belle aventure de son équipe FDJ, déjà auréolée quatre jours du maillot rouge grâce à Rudy Molard. Longtemps virtuel maillot rouge, le Français est passé tout près d’un gros coup, mais les efforts du team Movistar ont fini par payer, et l’écart a fondu comme neige au soleil dans les vingt derniers kilomètres. Fatigué au moment de passer la ligne, le tricolore termine même avant-dernier du groupe de onze s’étant joué la victoire. Le peloton, réduit au compte-gouttes, a dévalé le dernier toboggan à toute allure, et le butin peut s’avérer immérité à ce stade de l’épreuve. Treize secondes reprises sans le moindre bond au classement général, tout ça pour ça, pourrait-on dire. Mais l’affaire valait immanquablement le coup d’être tentée. Ne serait-ce que pour se rassurer après avoir brillé en Pologne et subi la première semaine espagnole.
Se repositionner dans le jeu
Car dans un Tour d’Espagne encore indécis, la décision risque fortement de se faire petit à petit. Le traditionnel triptyque asturien devrait naturellement lessiver un top 20 qui se tient en cinq minutes, mais pour la tunique rouge, le spectre de la vingtième étape en Andorre, ultra courte, effraye déjà. Dans un tel contexte, tout gain est bon à prendre quand toute perte se coûte très cher. Critiqué pour s’être laissé déconcentrer le long de la Méditerranée, Pinot avait sûrement à coeur de prendre sa revanche et d’envoyer un signal à Cyril Guimard en vue des Mondiaux d’Innsbruck. Alors que le sélectionneur de l’équipe de France n’a pas encore dévoilé la totalité des huit hommes retenus, Pinot a rappelé que son profil s’inscrivait tout à fait dans le schéma des courses d’un jour, potentiellement durcies par les conditions climatiques.
Mais il n’y avait pas que le rendez-vous autrichien comme source de motivation de sa longue échappée. S’il n’a jamais admis explicitement qu’il visait le général, Thibaut Pinot vient peut-être de l’exprimer à sa façon. Celui qui rêve de gagner une étape sur les trois Grands Tours devra encore réessayer. Mais il aura surtout pu s’apercevoir que d’ici Madrid, la fenêtre était assez ouverte pour tenter quelque chose. Expérimentée, l’équipe de Quintana et Valverde a fait le travail derrière. Tout le contraire de la formation du leader, vivement critiquée par les deux mêmes personnes à l’arrivée. « Voulant gagner gratuitement» selon El Imbatido, Yates « restant dans les roues » d’après Quintana, l’entente n’est pas franchement cordiale. Alors, qui assumera ses responsabilités en troisième semaine si une course de mouvement se représentait ? En bon grimpeur qu’il est, Pinot ne doit pas se poser la question, mais tout simplement foncer. La chance ne sourit qu’aux audacieux.
Le Pinot qu’on aime ?
Il finit 10e de l’échappée de 11, perd 2 minutes sur De Marchi en 20 km, finit complètement cramé. Il n’a pas les jambes du Giro.
Pour le général c’était déjà mort et pour une victoire d’étape c’est fini il y aura toujours plus fort que lui dans un groupe d’échappés.
Moi je l’aime pas ce Pinot-là.
d’autres bêtises, ou c’est tout pour aujourd’hui ?
Plus fort que lui ?
Le plus fort ne gagne pas toujours, c’est l’intérêt du vélo, mais c’était clairement le plus fort aujourd’hui.
Evidemment qu’il était le plus fort !
James vos résultats bruts ne signifient rien tels quels, il s’est relevé à la fin…
Ça ne rigolait pas dans sa roue, si vous avez bien regardé…
Il a été à l’initiative de l’échappée après deux heures de bagarre à 48 de moyenne…
Il a fait de loin le plus d’efforts, il avait de super jambes !
Pour le général ça n’a jamais été son objectif prioritaire et pour une victoire d’étape permettez-moi de douter franchement qu’il y aura toujours plus fort que lui !
Sans compter qu’il n’est pas obligé de s’échapper pour ça…
Le Pinot qu’on aime???? franchement partir dans cette echappée c’etait stupide, aucune chance pour lui de gagner l’etape et jamais on ne lui aurai laisse une chance au general.
Donc franchement une fois encore la stratégie des Groupama-FDJ est d’une nullité totale, on a l’habitude mais tout de même …
Même chose, j’aime beaucoup Thibaut mais j’en reviens toujours pas de la nullité de la stratégie. Au final il prend une bordure quasi annoncée , le jour où son équipe défend le maillot et à la veille de grosses étapes de montagne il se lance dans une échappée suicidaire pour n’en tirer aucun gain . Son encadrement est carrément pathétique , on a vraiment l’impression qu’il gaspille son talent .
pathétique c’est le mot! l’encadrement de la FDJ est en -dessous de tout,
Que de commentaires malveillants et mal informés…
Le pathétique n’est pas là où vous croyez le pointer…
Vous ne méritez que des Meintjes !
Vous voulez tous un RigoPinot Uran ?
Un peu de calcul : 13 secondes sur 2’33, ça fait 8,5 % de réduction de l’écart. En supposant que le Français fasse la même opération pour toutes les étapes en lignes qui restent, c’est-à-dire 9, le gain serait de 1’57, donc insuffisant pour ravir le maillot rouge à Madrid.
Je ne serais pas surpris qu’il prenne un éclat en montagne ce week-end et fasse une croix sur le podium.
Le podium est déjà assez lointain mais je ne vois aucune raison de prendre un éclat en montagne, il a démontré une belle condition !
Plutôt d’accord avec tout ce qui a été dit. Il ne suffit pas qu’un leader parte de loin pour que ça soit un grand coup. Parcequ’à aucun moment il n’y eu de chance de renverser la situation au général, les leaders des autres équipes n’ont jamais paniqué sinon ils auraient aidé Erviti et Oliveira. Un coup de très loin est plein de panache quand il a un but. Là Pinot ne savait manifestement pas ce qu’il faisait, il n’a pas roulé devant comme un coureur qui vise uniquement le général (ce qui aurait peut-être fait que d’autres l’aident un peu car il n’aurait pas été un danger) et n’avait aucune chance d’avoir l’étape car qui allait l’aider vu que sa présence gênait l’échappée.
Vous n’avez pas vraiment regardé l’étape ?
Il était un peu coincé dans cette grosse échappée, mais il y a fait l’essentiel du boulot, avec Vincent pour assurer des tempos…
En lisant la chronologie de la course, on remarquera que Vincenzo Nibali avait exactement le même but que Thibaut Pinot. Une stratégie à la Contador.
NIbali est beaucoup plus loin au classement général, il aurait pas eu tout le monde à dos comme Pinot
Moi je n’aime pas ce Pinot là, qui à force de ne pas choisir entre le général et les étapes, va finir comme l’âne de Buridan !
On en reparle dans 10 jours, mais il est bien parti pour ne pas se rassurer du tout.
Alors pour le vélo plaisir et panache, on a ce qu’il faut en France (Rolland, Barguil,…). Par contre des coureurs qui courent avec leur tête, il y en a déjà moins…
Et quel enseignement pour Guimard ? Constater qu’il a couru à l’envers ? Pour faire 10ème notamment derrière des seconds couteaux ? Et ne rien gagner sur les leaders ? C’est le manque de résultat qu’il doit retenir.
Non, je n’aime pas ce Pinot là.
On en reparle dans quelques jours… Une étape est encore tout à fait à sa portée, et un général correct aussi même si ce n’est pas la priorité !
Alors !
On en reparle ?
:)
Je me suis trompé quant à ses résultats, je le reconnais ;-)
Mais du coup, je suis d’autant plus désolé : en courant pour le CG exclusivement il aurait fait podium minimum. Mais c’est déjà franchement bien c’est vrai.
On ne court pas une course d’un jour comme un GT de 3 semaines, il a montré à Guimard qu’il était capable de faire de gros efforts sur une étape sans répit de plus de 200 bornes, c’est l’essentiel.
Dommage que la belle journée des Fdj à l´avant eclipse celle magnifique du vainqueur du jour .
La victoire de De Marchi manoeuvrant ce jeune talentueux colombien est pourtant tactiquement splendide et merite d´etre visionnée dans les écoles de cyclisme ; qui plus est dans le cadre de cette journée dificile et pleine d´enseignement ou Michelton scott met finement la pression sur la Movistar en ne défendant pas le maillot et Pinot rebondissant qui joue le coup, qui fait des efforts et qui semble monter vers son pic .
A chacun son point de vue, moi j’aime le pinot noir, le pinot gris, le pinot meunier.
Le pinot qu’on aime c’est celui là !!
exactement, là c’était une très belle victoire et du panache !