Depuis une semaine, la Colombie est entrée un peu plus dans l’histoire. Egan Bernal a remporté le Tour de France, venant terminer le travail de ses ainés, qui n’avaient remporté “que” le Giro et la Vuelta. En inscrivant son nom au palmarès de la Grande Boucle, la jeune pépite d’Ineos est aussi venu mettre fin aux règnes de ses coéquipiers Britanniques. Un succès qui vient affirmer un peu plus la place prépondérante des Colombiens sur les grands tours, ces dernières années.

La Colombie dans le Big Four


Avec 14 podiums depuis le Giro 2009, la Colombie s’est installée comme la quatrième nation la plus prolifique sur les grands tours. Si elle doit en grande partie ce bon classement à Nairo Quintana, six podiums dont deux victoires, elle peut compter sur Egan Bernal pour grimper sur la première marche dans les années à venir. Cette position est pour le moment occupée par les Espagnols, très prolifiques à domicile, un peu moins ailleurs – c’est sur la Vuelta qu’ils ont décroché trois victoires et huit podiums. Idem pour les Italiens qui profitent du Giro, où ils ont récolté quatre victoires et sept podiums, pour se hisser sur le podium. Derrière les Colombiens, la France et les Pays-Bas se situent loin, très loin, avec seulement seulement cinq podiums.

Deux décennies en attendant celle de Bernal


S’il est le seul vainqueur Sud-Américain sur la Grande Boucle, Egan Bernal n’est pas le premier colombien à briller sur les grands tours. En 1979, la mondialisation du cyclisme a permis à ses aînés de venir se tester sur les plus grandes épreuves mondiales. Et c’est avec un certain émerveillement que le public européen a découvert les qualités exceptionnelles en montagne de Luis Herrera et Fabio Parra, notamment. Malheureusement pour le Colombie, leur deux leaders, qui ont de grandes difficultés sur les contre-la-montre, n’atteindront jamais vraiment les sommets du classement général sur le Tour de France. Luis Herrera arrivera tout de même à remporter la Vuelta en 1987.

Après ce succès et avant le début des années 2010, les Colombiens se sont fait discrets. Mais une génération encore plus fournie est alors arrivée sur le devant de la scène, avec Nairo Quintana (deux victoires finales sur trois semaines) et Rigoberto Uran (trois podiums, aucune victoire), qui lance la machine en terminant deuxième du Giro 2012. D’autres suivront, avec Esteban Chaves et Miguel Angel Lopez, qui comptent chacun un podium sur le Giro et un autre sur la Vuelta. Enfin, le sprinteur Fernando Gaviria se révèlera être un important pourvoyeur de victoires d’étapes.

Le risque de l’essoufflement


En 2013, Nairo Quintana participe à son premier Tour de France, à seulement 23 ans, et termine sur la seconde marche du podium. C’est tout un peuple qui se réjouit, alors, en attendant la suite avec impatience, pour voir enfin un Colombien monter sur la première marche du podium sur les Champs-Elysées. Mais cela n’arrivera pas avec le grimpeur de la Movistar. Après des débuts tonitruants et deux succès sur le Giro et la Vuelta, le garçon a piqué du nez. Sur ses quatre derniers grands tours, Nairo Quintana n’ a plus réussi à faire mieux que huitième. Désormais, il évolue en marge des classements généraux. Des échappés victorieuses sur le Tour de France, comme à Valloire cette année et à Saint-Lary-Soulan en 2018, lui permettent de rester péniblement dans le Top 10. Cet essoufflement, qui avait aussi touché Luis Herrera par le passé, sera un point d’interrogation au-dessus de la tête d’Egan Bernal, ces prochaines années.

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