Il y a quelques semaines, on se demandait quand commençait réellement la saison. Bien sûr, on a eu des sprints de tous les côtés depuis la reprise début janvier, et quelques numéros de puncheurs, aussi. Mais l’arrivée des premiers pavés, lors du week-end d’ouverture de la période des classiques, reste le moment où tout prend une autre dimension.

Alléchant

L’Omloop Het Nieuwsblad et Kuurne-Bruxelles-Kuurne ne vont pas assouvir tous nos désirs, parce qu’on ne verra pas Peter Sagan à l’œuvre. Le Slovaque, après une reprise tranquille il y a plus d’un mois au Tour Down Under, a décidé que son prochain objectif serait les Strade Bianche. De quoi nous laisser un tout petit peu sur notre faim, tant le garçon avait pesé ces dernières saisons sur le week-end d’ouverture. Mais on se satisfera largement de tout le reste. Les pavés, Greg Van Avermaet, les étroites routes de Belgique, les commentateurs flamands, et pour les chanceux au bord des routes, l’odeur des frites et le goût de la bière. Cette semaine, d’ailleurs, le hasard a bien fait les choses en replaçant la légende Tom Boonen au cœur de l’actualité. Mais curieusement, ça n’a pas fait le bonheur des plus fervents supporters de Quick-Step.

Peu auraient en effet pensé que Tommeke deviendrait « consultant » chez Lotto-Soudal, l’autre équipe belge, celle qui a toujours eu du mal à rivaliser avec l’armada de Patrick Lefevere, et qui dans les classiques, vit dans l’ombre de sa rivale depuis bien longtemps maintenant. Le patron des pavés, pourtant, n’est désormais plus à chercher du côté de Quick-Step. Van Avermaet, débarrassé de son encombrant rival slovaque, qu’il avait cependant battu ces deux dernières saisons sur l’Omloop Het Nieuwsblad, sera l’homme le plus scruté du week-end. Sans que ça ne le dérange plus que ça. « J’ai la ferme conviction que je peux gagner le Nieuwsblad pour la troisième fois de rang », confiait-il ces derniers jours. Le nouveau parcours, avec le Bosberg et le Mur de Grammont, devrait favoriser les attaquants. Parfait, sur le papier, pour le dernier vainqueur de Paris-Roubaix.

On y est

Mais surtout parfait pour nous, observateurs. L’an dernier, déjà, le Het Nieuwsblad nous avait offert un superbe spectacle, annonciateur d’un printemps remarquable de bout en bout – enfin jusqu’à l’Amstel. Pour cette année, on n’a donc pas grand chose de plus à demander. Juste que Sagan et Naesen soient un peu moins malchanceux, Vanmarcke un peu plus offensif et Démare un peu plus costaud. C’est à peu près tout, parce que ça devrait suffire à nous offrir la lutte que l’on espère quasiment chaque semaine. Pour le reste, on fait confiance aux acteurs, qui ont compté autant que nous les jours qui les séparaient de ce retour en Belgique. « J’attends samedi avec impatience », lâchait Van Avermaet le week-end dernier, en Oman. Honnêtement, nous aussi.

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