Il y a quelques jours, un de nos lecteurs s’est interrogé sur la publication d’un article « d’intersaison » alors que les coureurs avaient repris la route sur plusieurs continents. Cette réflexion est tout à fait valable, mais peut-on dire que la saison a réellement commencé ? Doit-on seulement s’appuyer sur le calendrier ? On ouvre le débat.
L’Australie ? Ah non pas encore
Si on respecte le calendrier, le cyclisme, comme le tennis, reprend ses droits en Australie. Dès le premier week-end de janvier, les Wallabies disputent leurs championnats nationaux. Au milieu du mois, le World Tour s’ouvre avec le Tour Down Under, course où quelques sprinteurs du renom font leur rentrée pendant que Richie Porte s’amuse au sommet du Willunga Hill. Sauf que, contrairement au tennis avec l’Open d’Australie, le Down Under n’est pas un grand rendez-vous de la saison. Les quelques stars présentes viennent surtout pour retrouver un peu de rythme avant les premières échéances européennes de la saison. Plusieurs équipes, comme Groupama-FDJ, se rendent d’ailleurs en Australie avant même de faire leur présentation officielle.
Les courses organisées en février ne sont pas plus immanquables. Quelques stars font leur rentrée ça et là, mais personne ne considère ces épreuves comme des objectifs à moins que la course se déroule dans la région natale du coureur ou du sponsor. On ne peut même pas tirer d’enseignement sur la suite de la saison. Les résultats du Challenge de Majorque ou du GP La Marseillaise n’établissent pas de rapport de force, ce ne sont que des indications sur l’état de forme de chacun à un instant T. Dans ce contexte, il est difficile pour nous de vous proposer des analyses à chaud.
Enjeux et perspectives
Les premières grosses échéances n’arrivent qu’à la toute fin du mois de février avec les premières classiques (Circuit Het Nieuwsblad, Kuurne-Bruxelles-Kuurne d’abord, Strade Bianche ensuite) puis les premières grandes courses d’une semaine (Paris-Nice et Tirreno-Adriatico). À cet instant, l’intérêt du public est visible et les résultats comptent davantage. Au moment de juger une saison, des victoires sur l’Étoile de Bessèges ou le Tour de San Juan ne sont pas tellement déterminantes. Inversement, un échec sur ces mêmes courses est bien vite pardonné. Comme les enjeux sont moindres, les conséquences sont quelconques. Or, peut-on dire qu’une saison a commencé alors qu’on se situe dans une période où chacun reprend à son rythme ? Les sports collectifs ont toujours des matches de pré-saison pour se faire la main, mais on considère que la saison reprend à l’heure où on a des titres à défendre et d’autres à conquérir.
On peut aussi s’épargner un débat potentiellement stérile en s’éloignant quelque peu du calendrier UCI. La saison cycliste, ce n’est pas qu’une succession de courses, de vainqueurs et de perdants. C’est aussi un tumulte, une actualité. Au beau milieu du mois de décembre, il ne se passe rien dans le monde de la petite reine. En ce début d’année, ce monde s’agite déjà pas mal. C’est sûr qu’il serait inutile d’épiloguer sur les performances en demi-teinte de Bryan Coquard sur le Sharjah Tour. Sur d’autres fronts, il y a déjà de quoi jacter autour de cette saison 2018 avec, pêle-mêle, la bataille féroce pour les wild cards, les rebondissements de l’affaire Froome ou les choix de courses des uns et des autres. Alors s’il fallait donner une réponse à la question initiale, je dirais que la saison commence le jour où l’on se rend compte qu’on ne sait déjà plus où donner de la tête. Bonne saison à tous.
On peut aussi envisager la question sous l’angle des coureurs concernés. Si on ne pense qu’aux cadors qui visent les grandes courses, effectivement rien de significatif avant la fin février. Mais pour Marc Sarreau, sa victoire à Bessèges comptera dans son bilan de fin de saison – elle est du même niveau que ses principales victoires lors des saisons précédentes (aux Boucles du Haut-Var ou Tour du Poitou-Charentes). Et le cyclisme vit aussi de ces dizaines de bons coursiers qui composent le peloton sans pouvoir rivaliser avec ceux de votre top 50.
Bon article .
En fait , maintenant les coureurs sont tellement spécialisés qu’il y a plusieurs saisons en une .
Pour les équipes conti et les coureurs qui vont travailler pour les gros leaders ça commence dès l’ouverture. Pour les sprinters ça commence aux émirats . M^me chose selon qu’on soit spécialistes des ardennaises , des flandriennes , des courses par étapes ….Donc difficile de dire quel est le début, quelle est la fin ?
il semble que Valverde, sanchez et Fugslang sont déjas sorti des startblocks . Donc oui la saison est partie !
Pour les Belges, la saison commence au Het Nieuwsblad, pour les Français ça commence vraiment avec Paris-Nice, pour les Italiens aux Strade Bianche ou à Tirreno, et pour le grand public, ça commence début juillet. Pour ma part, je considère que ça commence en février. D’ailleurs j’aime beaucoup cette séquence de six mois de février à juillet où ça monte crescendo de l’hiver à l’été. Février, on reprend un peu partout en Europe… France, Espagne, Belgique… On voit les nouveaux maillots, les hommes en forme… Mars, ça devient sérieux avec Paris-Nice puis le premier gros rendez-vous à Sanremo. Avril, c’est un premier sommet de la saison avec la ferveur des classiques du Nord. Mai, on monte encore plus haut avec le Giro, les neiges du Stelvio, le retour des grimpeurs, la quête du maillot rose… Juin, derniers réglages sur le Dauphiné, grande répétition du Tour de France, on est tout proche de l’heure de vérité… Juillet, LE grand rendez-vous. Après, une fois le Tour terminé, on sent que c’est la fin, même si la Vuelta ou le Lombardie sont de belles courses, il n’y a que le Mondial qui pour moi est vraiment excitant, mais bon, ça ne dure qu’une… Lire la suite »