Quinze ans après son premier podium mondial, à Hamilton, quatre ans après le fiasco de Florence où il avait pris un nouvelle médaille mais fait perdre le titre à son équipe, Alejandro Valverde a enfin décroché le maillot arc-en-ciel. A 38 ans, l’Espagnol n’a pas manqué ce qui était sûrement sa dernière occasion.
Les larmes d’une consécration
Il y a eu beaucoup de larmes dans les minutes qui ont suivi le sprint final. Mais pas une seule n’a coulé sur les jours des battus Romain Bardet, Michael Woods et Tom Dumoulin. Eux tentaient de récupérer d’une course épuisante et de derniers kilomètres asphyxiants. A quelques mètres, porté par ses proches, Alejandro Valverde, lui, craquait. Une scène de joie commune ? Pas vraiment, parce que cette victoire, pour l’Espagnol, veut dire beaucoup plus que pour n’importe qui d’autre. Il n’a pas fait tomber de record et il n’a pas non plus réalisé un numéro surréaliste. Mais il a trop souvent touché du doigt ce maillot arc-en-ciel sans jamais le porter pour ne pas réaliser l’importance de cette victoire. Le garçon a presque tout gagné dans sa carrière, et avec cette nouvelle ligne à son palmarès, on peut dire que le peu qu’il a manqué reste anecdotique.
L’Amstel est la moins prestigieuse des trois classiques ardennaises, il ne s’est consacré au Tour de Lombardie que ces dernières saisons, et le Tour de France était hors de portée, même dans ses meilleures années. En revanche, il n’était pas concevable pour lui de terminer sa carrière sans être champion du monde. Cela n’aurait pas été logique, en vérité. Et il a réparé l’anomalie. Il est venu à bout des Français et des Italiens. Il a su gérer l’inattendu Woods et le gênant Dumoulin. Il a montré qu’il était encore le patron quand une course est aussi dure, que Julian Alaphilippe, son successeur désigné, doit encore progresser. Il a semblé hésitant aussi, par moments, quand il s’est rendu compte que ce titre mondial lui tendait les bras. Mais il n’y avait rien de plus logique. Valverde a sûrement repensé à tous ses échecs passés, dans la descente finale puis sur le replat qui menait jusqu’à l’arrivée. Mais il a aussi réussi à évacuer ces pensées pour conclure.
Revenu de tout
Hier, nous dressions le tableau de l’affrontement attendu entre Alejandro Valverde et Julian Alaphilippe, pour tenter de déceler les atouts de l’un et de l’autre. D’affrontement, il n’y a pas vraiment eu, au final, parce que le puncheur français n’avait pas les jambes espérées, dans la dernière bosse. Mais l’Espagnol a bâti son succès sur le seul critère que nous lui avions attribué : l’expérience. Un domaine, en fait, dans lequel personne ne peut rivaliser avec lui. Une histoire de maths, donc implacable. A 38 ans, le Murcian avait pris part onze fois aux Mondiaux, jusqu’à aujourd’hui. Il y avait décroché six podiums. Alors il avait largement de quoi se triturer l’esprit, avec tous ces souvenirs malheureux. Mais il avait aussi tout en main pour ne pas échouer une fois de plus. La gestion de sa montée du Höll a été un exemple, parce qu’il y était peut-être moins fort que Bardet, mais qu’il n’y a jamais lâché un seul mètre.
Au moment de lâcher ses premiers mots de champion du monde, Valverde parlait ainsi d’un « rêve » qu’il a poursuivi si longtemps et qu’il réalise sur le gong. Une soif de victoires qu’il l’a toujours fait revenir de tout. D’une terrible blessure au genou, survenue sur le Tour de France, il y a un peu plus d’un an, alors qu’il aurait pu dire stop. D’une suspension pour dopage, aussi, qu’il est impossible d’oublier et que certains rappellent même avec une pince de sadisme. La preuve qu’on ne se sépare jamais de son passé. Le garçon le sait, parce qu’on n’a jamais vraiment cessé de lui rappeler cet épisode, comme on évoquait chaque année, jusqu’à aujourd’hui, ses échecs successifs lors des Mondiaux. Ce dernier aspect, en revanche, devrait changer. Désormais, on parlera de Valverde comme du champion du monde 2018 et plus comme le maudit qui aurait dû porter ce maillot arc-en-ciel mais ne l’a jamais eu. C’est tout ce qui comptait pour lui.
C´est bien ce couronnement d´une superbe carrière, d´un gros palmarès et d´un moral d´acier; le maillot sera bien porté .
Dommage pour Alaph probablement fatigué par son enorme saison; et pas de soucis, il a encore largement encore le temps d´aller cueillir ces liserets . Respect aux Français qui ont démontrés un bel esprit d´equipe et qui sont finalement battu par plus fort qu´eux .
Quand on voit que dans la piremière parti de la bosse sur 6 coureurs t’as 3 français, je suis pas sur qu’il y’avait plus fort qu’eux… je suis pas sur que sacrifier Pinot été une bonne idée, au sprint il avait plus ses chances que Bardet.
Et Bardet je pense qu’il espéré que Alaphilipe recole dans la descente, alors qu’il aurait peut etre pu tenter quelque chose. Tactiquement c’été un peu brouillon quand même.
Tout est dans cette phrase en effet, il avait assez attendu.
L’expérience de Valverde certainement. Mais ce n’est pas l’expérience qui lui a fait tenir dans le mur. C’est sa volonté et ses jambes qui lui ont fait suivre les meilleurs Woods (impressionnant) et Bardet très fort également. En passant je précise que Valverde n’a jamais été convaincu personnellement de dopage mais qu’il a payé à un mauvais moment des comportements douteux de son équipe. Sans broncher ni larmoyer il a assumé une sanction très lourde qui l’ont fait revenir plus fort ensuite.
Une belle course des français même si la médaille d’argent laisse des regrets. Je trouve aussi qu’Alaphilippe a été trop massivement montré comme le grand favori et que les journalistes notamment ont mésestimé le rôle joué par les 7 ascensions préalables et l’usure provoquée chez des coureurs qui manquaient un peu de distance et de fond sur un terrain si difficile.
Je regrette un peu aussi que des coureurs comme Gallopin et Geniez aient été aussi absents de la course et n’aient pu y jouer aucun rôle.
Concernant Valverde, il a bien été convaincu personnellement de dopage. Le rapport du TAS, qu’on peut trouver en ligne (en anglais me semble t-il), est accablant. On ne peut pas dire qu’il était au mauvais endroit au mauvais moment.
Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’il est dopé actuellement mais on ne peut pas nier qu’il a construit le début de sa carrière sur le dopage.
Personnellement, je ne crois pas aux athlètes repentis qui battent leurs records de puissance ou de vitesse à l’eau claire comme Valverde ou Gatlin mais c’est un autre débat et cela n’engage que moi.
Pour en revenir à la course, je trouve également qu’Alaphilippe a été propulsé un peu vite comme favori alors que le parcours était à mon sens un poil trop dur pour lui.
Le probleme avec ce genre de tacle basé sur une “affaire vieillote”, opaque et qui à mouillée des centaines d´athlètes (dans un meli melo de noms codés) car c´était la norme du haut niveau à cette triste période full gaz; c´est que ca pince “aujourduis” forcement aussi ses compagnons du final qui sont au mème niveau que lui sur cette journée mis a part qu´ils sont moins doués au sprint et ne possédent pas sa science du final .
Comme l´illustrait Sagan au podium, un brin d´esprit sportif c´est pas mal aussi pour saluer cette course de legende .
effectivement Valverde est un ancien dopé, suspendu deux ans.
Pour ma part, jamais je ne m’enthousiasmerai pour un ancien dopé.
Qui a bu boira… je pense que pour le dopage ce n’est pas différent, surtout quand un sportif revient aussi fort, voire plus fort apres sa suspension pour dopage.
Valverde est le dernier représentant d’un période noire du cyclisme.
Heureusement le grand public a oublié l’historique de Valverde, mais désolé, vivement qu’il quitte la compétition
Valverde, jamais convaincu de dopage ???
Tu veux rire j’espère ?
http://jurisprudence.tas-cas.org/Shared%20Documents/1879.pdf
Pages à lire (pour se faire une idée rapide du document) : 5, 9, 33 à 38.
Valverde n’a jamais été contrôlé positif mais suspendu à cause des poches de sang qui étaient chez fuentes.
Je trouve que faire ce qu’il fait à son âge après sa fracture et cette affaire de dopage force le respect.
Grand champion.
Il a été suspendu deux ans, n’était-ce pas assez ?
Il est revenu, il gagne des courses, et alors ? Rien ne prouve qu’il se dope. Respectons la présomption d’innocence
Eventuelement un regret sur Romain Bardet qui semblait etre à l´aise dans ce final; il a un peu tergiversé en voyant Alaph décroché alors qu´il avait “peut etre/oupas” du jus pour accelerer, tenter de faire un petit trou et tenter le numero à suivre dans la descente; ca pouvait se regarder derrière.
En tout cas il fini sur un etonnant sprint solide et, faute d´une attaque, qui sait si ce n´était pas lui le plus fort en fin de compte ?
Je crois que deuxième, vu les jambes d’Alaf était le meilleur résultat possible pour la France! Rien à regretter. Mais quelle équipe ! Au pied du mur je n’avais jamais vu ça! Pinot/Bardet/Alaf et molard pas en reste.
Je n’aime pas tellement Valverde vu son passé plus que trouble mais il faut reconnaitre qu’il le mérite tant il est constant et fait des saisons pleines à l’ancienne, il était déja devant en janvier ! Bardet voulait attaquer sur la fin du mur mais il a eu un problème de dérailleur… ça n’aurait rien changé..
Bref belle course sans oreillettes, les plus forts et malins sont devant !!
ps: Incroyable Dumoulin zigzaguant dans le mur qui réussit encore à recoller après une saison dantesque, ce type est hallucinant !
Les frissons quand il y’avais Pinot, Bardet et Alaph devant c’etait incroyable. Magique. Je voyais deja bardet et alaph faire 1 et 2.
Pinot a passé vite le relais donc je pense qu’il n’aurait pas pu etre plus fort que Bardet surtout dans les forts pourcentages. Et au final je ne pense pas que Bardet avait encore du jus pour lacher Valverde parce que alaph craque quand meme tot dans le mur il restait pas mal de metres quand Bardet se rend compte qu’il peut jouer sa carte.
Au final la seule chance des francais de gagner c’aurait été de faire attaquer Pinot dès le debut du mur, Valverde aurait été obligé de réagir tot, mais bon encore fallait-il savoir que Alaph n’aurait pas les jambes.
Bref le plus fort a gagner et c’etait une belle course. Typiquement si Dumoulin aurait gagner c’aurait été moins beau.
le probleme est qu’alaph a craqué alors qu’il devait avoir au pied du dernier mur la sensation de pouvoir passer avec les meilleures. Il a donc passé laconsigne de durcir. L’erreur est la.
Apres coup, on peut se dire qu’effectivement il fallait faire attaquer Pinot ou Bardet, et la il est possible que personne n’aille le chercher !!! et en tout cas si le mur avait ete monté un peu moins vite, alaph pouvait etre dans le premier groupe au sommet et gagner au sprint. Bref des regrets, mais refaire la course apres coup c’est facile, juste dommage qu’alaph n’ai pas percu plus tot ses limites (toute relative, il termine quand meme 8ieme)
Triste,triste,triste qu’une occasion pareille ait échappé à la superbe équipe de France. Je regrette que Pinot ou Bardet n’aient pas accompagné Valgreen dans son attaque.
Mais à choisir un champion du monde non tricolore, autant que ce soit Valverde.
Malgré son immense carrière, il lui manquait un monument pour entrer dans la légende: un Tour de France, Paris Roubaix, Milan San Remo ou le maillot arc en ciel.
C’est fait in extremis. Bravo à lui.
Et bravo aux français.