Pour la troisième saison d’affilée, l’équipe Cofidis avait décidé de tout miser sur un seul homme, Nacer Bouhanni. Malheureusement pour les Nordistes, les errances répétées et la grave chute de leur sprinteur n’ont pas provoqué le décollage d’une machine sévèrement grippée. La structure d’Yvon Sanquer s’est enfoncée pour de bon, si bien que Cédric Vasseur devra enfiler le costume de pompier dès l’hiver pour redresser un pan historique du cyclisme tricolore.

Le top : Anthony Perez

On aurait pu choisir Clément Venturini, vainqueur des Quatre Jours de Dunkerque et brillant sur les routes du Tour d’Autriche, mais l’action la plus remarquable de la saison 2017 est sans doute l’oeuvre d’Anthony Perez. Méconnu jusqu’ici, le Toulousain a décroché sa première victoire professionnelle en terre luxembourgeoise devant, excusez-du peu, Greg van Avermaet. Sur un sprint en côte typique de l’épreuve du Grand-Duché, celui qui s’était déjà échappé durant Liège-Bastogne-Liège a réglé le vainqueur de Paris-Roubaix et futur numéro un mondial, de quoi classer l’étendue de son effort. Troisième du classement général final, Perez a connu la joie de disputer son premier grand tour, à l’âge de 26 ans. Sur la Vuelta, il se distingua par une attitude entreprenante, ponctuée par deux top 10 sur des terrains propices aux baroudeurs, à Cuenca et Antequera. Enfin, son succès d’étape au tour du Gévaudan devant les révélations françaises Gesbert et Martin couronne une année réussie, ce qui n’est pas le cas de la grande majorité de ses coéquipiers. À confirmer en 2018.

Le flop : la structuration collective défaillante

C’est bien le problème d’une équipe axée autour d’un champ de travail unique, lorsque celui-ci déraille, il apparaît extrêmement difficile de rebondir. Sauf qu’au vu de ce qui a été produit durant le Tour de France ou la Vuelta, on a l’impression que les coureurs de Cofidis n’ont même pas essayé de faire illusion. Plus au niveau, Daniel Navarro a traversé la saison comme un fantôme. Les poissons-pilotes de Bouhanni, eux, ont eu énormément de mal à se mettre en lumière. Cinquième à Romans-sur-Isère, pour l’unique top 10 (en dehors de ceux de Bouhanni) de son équipe sur une étape en juillet, Christophe Laporte n’a que trop rarement l’occasion de jouer sa carte, et il paraît inconcevable de faire reposer sur des baroudeurs irréguliers comme Maté ou Edet les derniers espoirs d’une équipe bien démunie. Inutile ici d’accumuler des critiques qui reposent trop souvent sur Nacer Bouhanni, détenteur de sept des treize bouquets de sa formation, au lieu de revenir aux racines du mal. Trop souvent, on entend un refrain monocorde au sein de la maison : attendre que le vent tourne. On peut toujours patienter, jusqu’à ce qu’ASO décide de couper le robinet des invitations.

La stat : 0

Zéro pointé, soit le nombre de victoires à mettre à l’actif des recrues hivernales. Attendus, les Belges Dimitri Claeys et Jonas van Genechten n’ont quasiment rien apporté au pôle vitesse, et symbolisent l’échec d’une politique de recrutement qui reste enfermée dans des vieilles certitudes où l’on accueillait les éléments frontaliers confirmés ou en pleine progression.

Les notes 2017 (sur 20)

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