Une année après avoir bouclé sa première saison dans l’élite, l’équipe Bahrain-Merida s’en avec la moyenne mais sans pouvoir s’enorgueillir du contenu livré. Entre un coup d’éclat, quelques belles surprises et l’assurance de valeurs sûres, c’est malgré tout l’impression d’une dépendance toujours aussi accrue à son leader charismatique qui prime dans les esprits en fin de saison.
Le top : Matej Mohoric
Sacré champion du monde espoir à Florence en 2013, le Slovène a mis un temps fou pour enfin s’illustrer au plus haut niveau. Vainqueur d’une étape sur la Vuelta l’an passé sous les couleurs d’UAE, le changement d’étiquette lui a apporté de nouvelles libertés. Parfait pour rentabiliser son profil polyvalent, capable de s’exprimer aussi bien sur les courses vallonnées qu’en grands tours, ou sur de courtes épreuves par étapes. Son mois d’août retentissant, où il s’est adjugé le Binck Bank Tour grâce à une échappée bien sentie avant de damer le pion à Romain Bardet au Tour d’Allemagne, représente un vrai accomplissement personnel. Avant ça, le garçon avait réalisé un solide Tour de Catalogne, puis remporté la plus longue étape du Tour d’Italie – 240 km – à Gualdo Tadino. Meilleur scoreur de sa formation en 2018, Matej Mohoric s’affirme de plus en plus comme un monstre de résistance et pourrait bien surprendre sur la prochaine Amstel Gold Race, à tout hasard.
Le flop : Le Tour de France
On attendait Vincenzo Nibali, Domenico Pozzovivo et les frères Izagirre. Et au final, Bahrain-Merida attend toujours. Engagé jusqu’aux Alpes, le Requin de Messine a été brutalement mis hors-course dans la furie paysagère de l’Alpe d’Huez, vertèbres rompues. Auparavant, Sonny Colbrelli est passé à côté de l’occasion d’une vie, en ratant deux duels face à Peter Sagan. Et l’après-Nibali n’avait rien d’enthousiasmant. Sur le parking des bus, on a vite baissé rideau, tandis que sur la route, des erreurs tactiques inhabituelles ont empêché le restant de la troupe de tirer son épingle du jeu. La différence d’efficacité par rapport à d’autres équipes, même dépourvues de leader, était flagrante. Qu’on était loin du récital collectif de mars sur Milan-Sanremo ou du train d’enfer imposé sur le Tour de Lombardie, là où l’ADN profond de cette équipe ressort régulièrement. Une fois n’est pas coutume, la structure italo-émiratie a toujours autant de mal à émerger lorsque sa figure de proue est hors service. Et on ne peut pas éternellement compter sur le Tour d’Autriche pour sauver son capital de succès.
La stat : 8
Cela faisait huit ans que le championnat d’Espagne n’avait pas récompensé une autre équipe que Movistar. Gorka Izagirre, bien aidé par son frère Ion, a donc cette année brisé une longue série. Mais on n’oublie pas justement qu’il est un ancien de Movistar, dont il est parti l’hiver dernier.
Vous faites les onglets transfert cette année ? Je trouve ca très fluide, partique et sympa à voir comparé à d’autres sites.
Typiquement je voulais voir un peu la gueule de l’effectif l’an prochain
On s’organise pour remettre ça en place prochainement. ;)
cool merci :)
La victoire à San Remo de Nibali, sa seconde place au Lombardie, les belles victoires de Mohoric en World Tour, le titre national d’Izaguirre, me font placer personnellement Bahrein avant AG2R. Pour moi,un 13 ne serait pas immérité.
Mohoric quel coup de pédale ! Il est arrivé très jeune sur le circuit avec une etiquette de double champion du monde (junior et espoir) mais il a une progression linéaire depuis 2 ans et je le vois bien prendre une nouvelle dimension la saison prochaine…
Ne pas oublier une première saison intéressante du jeune Ukrainien Mark Padun, 22 ans, présent du Tour du Pays Basque (7e à Eibar) jusqu’au Tour d’Autriche, et 5e des Mondiaux U23. Un profil polyvalent de grimpeur avec une petite pointe de vitesse qui pourrait être exploité sur les Classiques également.
Une équipe qui se muscle pour 2019, avec l’apport de plusieurs valeurs sûres de la BMC : Teuns pour les Ardennaises + avec Damiano Caruso sur les Tours d’une semaine et Dennis, le roi du chrono. Tout cela pour épauler Nibali, qui perd pourtant son fidèle capitaine de route Franco Pellizotti.
“Sacré champion du monde espoir à Florence en 2013, le Slovène a mis un temps fou pour enfin s’illustrer au plus haut niveau.”
Je vous trouve sévères, n’oublions pas qu’il avait à peine 19 ans lors de ses débuts pros en 2014…C’est normal qu’il ait mis du temps avant de briller en pro…Tout le monde ne s’appelle pas Peter Sagan