Zdenek Štybar à Ninove, Bob Jungels dans les rues de Kuurne, et Florian Sénéchal à Dour pour le Samyn. C’est bien simple, sur ses trois dernières sorties, l’équipe Deceuninck – Quick Step est invaincue, et la série pourrait bien se prolonger samedi à Sienne, lors des Strade Bianche. Julian Alaphilippe y est particulièrement attendu.
Une première intéressante
Pourtant, le Français n’a jamais eu le luxe de pédaler en compétition sur les routes blanches qui font le charme de la Toscane. Une grande découverte toutefois à relativiser, tant l’expérience et le savoir-faire de son employeur sur les courses d’un jour contre-balancent amplement. Surtout, d’autres l’ont emporté sans le moindre vécu. Fabian Cancellara en 2008, Philippe Gilbert en 2011, Michal Kwiatkowski en 2014, son coéquipier Zdenek Štybar en 2015, pour ne citer qu’eux. Il faut dire que sur cette course devenue célèbre en très peu de temps, les néophytes n’ont jamais cessé d’affluer. Pour sa treizième édition, la troisième sous l’étiquette World Tour, la voici révélatrice des forces en présence au mois de mars, au même titre que Paris-Nice et Tirreno-Adriatico, mais dans le domaine des classiques. Alors, il serait dommage que Julian Alaphilippe loupe le coche, après une reprise convaincante.
En forme trop tôt ? Le refrain connu de tous est en vérité un avertissement pour tous ceux qui aimeraient frimer sous le soleil des Tropiques. Car physiquement et psychologiquement, le mois de mars marque un vrai tournant. L’entrée des organismes dans un cycle de sept semaines, des Strade jusqu’à Liège-Bastogne-Liège. Vainqueur en patron de la Flèche Wallonne l’an dernier après avoir rongé son frein derrière Valverde pendant trois ans, Alaf’ sait qu’il sera surtout jugé sur ses performances de fin avril. Si la météo ne s’en mêle pas trop, le final des Strade Bianche lui permettra de se jauger sur les très forts pourcentages, même s’il ne retrouvera pas le champion du monde espagnol, non-inscrit.
Milan-Sanremo dans un coin de la tête
Le natif de Saint-Amand-Montrond le répète à l’envi, il a hâte d’y être, et de produire quelque chose de positif de l’autre côté des Alpes. Cette première participation sur l’Enfer du Nord italien préfigure sa venue, elle aussi inédite, sur Tirreno-Adriatico, amputé de toute arrivée au sommet. Cité parmi les favoris pour la gagne demain sur la Piazza del Campo, le meilleur grimpeur du Tour de France 2018 l’est également pour la course des deux mers. Et la Primavera, dans tout cela ? Troisième il y a deux ans au terme d’un final épique derrière Kwiatkowski et Sagan, Alaphilippe aimerait sans doute viser la plus haute marche du podium, s’il obtient le feu vert de ses dirigeants, alors qu’Elia Viviani est irrésistible depuis douze mois. Coureur protégé depuis toujours, son sens tactique sera scruté de près ce week-end, puisque comme l’a rappelé Davide Bramati, directeur sportif de la formation belge, presque tous les maillots Quick-Step peuvent faire la différence individuellement sur ce genre de parcours.
Štybar bien sûr, solide lauréat du Het Nieuwsblad, son compatriote Petr Vakoč, Yves Lampaert, Dries Devenyns… Et si les autres écuries se liguaient contre l’épouvantail du moment ? Possible, mais les Strade Bianche sont rarement propices à un tel déroulement. Avec de plus en plus de spécialistes des Grands Tours au départ souhaitant avant tout se faire plaisir et mettre dans le rouge leurs petits camarades, la course se décante de très loin, et toutes les échappées sont bonnes à prendre. Alaphilippe réussira t-il à se mêler aux débats sans se protéger dans la carapace du puncheur, prêt à bondir en vue du mur final ? On l’espère, et en l’absence de Romain Bardet, engagé sur Paris-Nice, il représentera l’espoir le plus crédible pour une première victoire française sur cette épreuve.
Je crois plutôt à Stybar chez Deuceuninck, il est vraiment chaud en ce moment.
A qui Deceunink va lacher la bride ? Normalement je vois ALA vainqueur mais James a raison si Stybar est dans sa forme optimale, il peut doubler la mise. Par contre je m’interroge sur l’absence de Sagan . Qu’il est retardé sa mise en route pour LBL me parait hypothétique. ça prouve que le bonhomme se connait bien et sait quand arriver a son Pic de forme ( enfin lui ou son entraineur ) , mais je suis quand même dubitatif. Il sera interessant de savoir qui a raison de Van avermaet, qui fait toutes les classique depuis le Het, ou Sagan ? réponse mi avril. A moins que les Deceunink et leur force collective ne mette tous le monde d’accord, et ce dés demain.
Demain Ala devra marquer Lutsenko ! s’ils arrivent dans un groupe a la dernière montée , Le kazak sera redoutable.
Pour Alaf c’est une chance d’être chez Deuceuninck, mais paradoxalement il doit aussi lutter contre ses propres coéquipiers pour se forger un palmarès.
Ailleurs il serait leader incontesté et son équipe n’aurait aucune lattitude pour tenter des coups tactiques à la manière de Jungels sur LBL.
Il aurait peut-être gagné Liège sans l’attaque de Jungels vu comme il paraissait fort.
Je sais pas si j’ai déjà posté un commentaire à ce propos. La victoire d’Alaphilippe a été vue comme une prise de pouvoir face à Valverde, le vieux routier qui cède enfin face au jeune fringant. Bien sûr qu’il fait une excellente saison notamment son tour magnifique mais je ne pense pas qu’il était plus fort que Valverde l’année dernière sur la Flèche. Je m’explique, le Mur est un effort tellement intense que tu ne peux pas gâcher la moindre énergie si tu veux l’emporter. Valverde est moyennement placé en bas contrairement à Ala. Quand les Lotto accélèrent menés par Vanendert il est dans la roue là où Valverde est 7-8ème. Wellens craque et Julian suit notre brave Vanendert qui continue son effort et ne remarque pas son leader à l’agonie. A l’inverse, Valverde est derrière Wellens et Kreuziger. Il perd 15-20mètres à ce moment là. Il doit alors lancer son sprint et contourner les 2 (voire 3 avec Devenyins je crois qui se fait reprendre à ce moment là). Il doit donc lancer à 300 mètres de la ligne et avec 30 mètres de retard. Julian lui est toujours “tranquillement” dans la roue de Vanendert qui se crame à… Lire la suite »
Sur une côte comme le Mûr, l’aspiration est négligeable, être dans la roue n’a pas grande importance. Par contre c’est vrai que Valverde était moins bien placé que d’habitude. Je ne suis pas sûr que ce soit si significatif que ça, parce que sur Liège il était aussi le plus fort.
Le fait que Valverde reprenne du terrain n’a pas grande signification : s’il reprenait du terrain, c’est qu’il allait trop vite – c’est d’ailleurs pour ça qu’il a dû se rasseoir. Le Mûr est trop dur pour qu’on puisse faire des écarts significatifs dessus, si quelqu’un va nettement plus vite, ce n’est pas qu’il est plus fort, c’est qu’il va exploser.
Quand aux championnats du monde, c’est quand même un contexte assez différent : la côte était beaucoup plus longue que sur les Ardennaises – et Alaphilippe a eu des crampes, donc c’est plutôt qu’il était dans un mauvais jour.
Non. Les images sont très claires: https://www.youtube.com/watch?v=cTJhg0ulpIE -0’50: au tout début de la montée, Valverde (5e) est très légèrement moins bien placé qu’Alaphilippe (2e) -1’32 : quand commence la rampe vraiment difficile, Valverde (4e) est dans la roue d’Alaphilippe (3e) -1’48 : Alaphilippe donne un premier coup d’accélérateur pour faire le jump dans la roue de Vanendert. Dans les secondes qui suivent, Valverde donne l’impression de coincer. En tout cas, il ne suit pas Alaphilippe et laisse passer deux coureurs. -2’01 : Alaphilippe a retrouvé la roue de Vanendert et se retourne pour voir où est Valverde. S’ensuit une phase de transition d’une vingtaines de secondes où Valverde perd mètre après mètre sur Alaphilippet. -2’19 : Valverde se rassoit quelques instants, tandis qu’Alaphilippe continue en danseuse, donnant l’impression de voler. -2’22 : Valverde se dresse sur ses pédales et déboite pour dépasser Wellens et Kreuziger. A ce moment il doit avoir 10 mètres de retard sur Alaphilippe (certainement pas 30!). Alaphilippe lui, reste dans la roue de Vanendert et attend avant de placer son démarrage, ce qui permet à Valverde de grignoter quelques mètres -2’30 : Alaphilippe lance son attaque finale pour dépasser Vanendert. -2’32-2’40 : Alaphilippe est en phase… Lire la suite »
Débat interessant .. En fait il semblerait que ni Valverde, ni la plupart des suiveurs ne pensait Vanendert capable de tenir ce rytme infernal aussi longtemps, de maintenir un trou et d´emmener sans broncher Alaph aussi prèt de la ligne . Bien joué au belge qui finalement a epater son monde et décroché une belle place d´honneur .
Merci pour cette analyse très précise ;)
J’me suis fait un petit top5 de grosses cotes (à part Stybar)
1 Stybar
2 Fuglsang
3 Schachmann
4 Moscon
5 Oomen
(d’ailleurs qui joue sur procyclingstats ? je m’y suis mis récemment)
Je suis sur Rivals Manager depuis quelques années et j’apprécie pas mal le principe. Bien vu pour Fuglsang.
Bien senti pour Fuglsang, en effet, je ne le voyais pas faire un podium.
Vous allez faire un article pour Paris-Nice ? J’y ai ma grosse cote aussi ;)