Les aveux de Georg Preidler, qui ont suivi ceux de Stefan Denifl, en début de semaine, sont venus nous mettre un coup de massue sur la tête. Comme pour nous rappeler que le cyclisme et le sport en général ne pourraient jamais complètement gagner le combat contre le dopage. Seulement tenter de marquer des points, de temps en temps.
Nous aussi, on voudrait comprendre
Au début de l’affaire, le monde du vélo a pu esquisser un sourire. Un fondeur autrichien pris en flagrant de délit d’autotransfusion, lors des Mondiaux de ski nordique : la scène était cocasse, bien que très triste pour Max Hauke, l’athlète concerné, et surtout, pour une fois, le cyclisme était épargné. Du moins croyait-on, car rapidement, le nom de Stefan Denifl est sorti. Puis celui de Georg Preidler. Le paroxysme, pour le moment, d’une histoire bourrée d’enseignements. Parce que naïvement, beaucoup estimaient impensable une affaire de dopage dans une équipe française. A force de rabâcher que le dopage recule, alors qu’on ne dispose en somme d’aucun outil pour le mesurer, on aurait fini par convaincre tout le monde. Chez Groupama-FDJ, situation de crise oblige, la levée de boucliers fut collective, sans que l’on puisse déceler totalement la parole honnête de la parole calculée. Le climat invite à la suspicion, aussi, et c’est comme si l’on n’avait plus envie de croire personne.
« J’aimerais comprendre, assurait dans L’Equipe Thibaut Pinot, pour qui Preidler roulait le plus souvent. C’était devenu un ami. J’avais limite de la peine pour lui (quand il a appris la nouvelle, ndlr) parce qu’il a foutu sa vie en l’air, ce con. » Nous aussi, on aimerait comprendre. Depuis les révélations, le même discours : tout le monde s’interrogerait, personne n’aurait rien vu venir, parce que Georg Preidler était un mec bien, dont la place n’était pas menacée. Mais dans ces moments-là, on a toujours l’impression de faire un bond en arrière. De plusieurs années. Quand les cas de dopage avérés se succédaient et que déjà, à l’époque, le monde du vélo la jouait surpris. On a envie de faire confiance à Thibaut Pinot, parce qu’il n’est pas responsable des actes de ses coéquipiers, parce que lui n’a jamais rien eu à se reprocher, parce que sa réputation et ses prises de positions parlent pour lui. Mais cette impression de faire du surplace dans la lutte antidopage est insupportable, avec des instances dans l’observation plus que dans l’action – les révélations sont venues de la police, et Preidler courait depuis six ans dans des équipes membres du MPCC.
On en sait si peu
Alors sur les réseaux sociaux, ces derniers jours, tout le monde est devenu spécialiste de la question. Les avis, les explications, les analyses ont fleuri. Peu, finalement, sur le cas de l’Autrichien, et davantage sur le dopage en général. Comme si tout le monde savait exactement ce qu’il se passe du côté obscur. Deux sentiments se mêlent alors. La frustration de savoir que certains savent vraiment, qu’ils soient coureurs, managers, journalistes, mais qu’ils ne peuvent passer à table, par manque de preuves ou de courage. Et l’énervement de voir certains surfer sur la vague, avec des motivations que l’on ne comprend pas toujours, mais qui sont de toute façon rarement défendables. Le cyclisme irait mieux et on a envie de le croire. Mais on aimerait plus que des hypothèses. Discuter avec des gens du milieu, nouer des relations, aujourd’hui, c’est aussi apprendre qu’untel aurait fait ci ou ça. Sans preuve. Juste des on-dit qui n’avancent à rien. La seule vérité est que l’on en sait si peu. Comme avant.
Malheureusement on était loin de trouver impensable l’idée qu’il y ait du dopage au sein d’une équipe française … Les exemples très récents de Di Gregorio l’année dernière ou d’AG2R avec Georges en 2013 et Mondory en 2015 en témoignent.
il y a eu des coureurs dopés dans des équipes francaises, mais cela concerne des coureurs qui ont triché en dehors de l’équipe. Rien a voir avec par exemple l’US Postal ou festina la le dopage etait institutionnalisé dans l’equipe
Aucune équipe qu’elle soit francais ou pas ne peut être incriminé pour un cas de dopage totalement en dehors de son controle comme c’est tres clairement le cas pour Preidler.
Moi qui suis un supporteur de Pinot et de la GFDJ, cette histoire me fait mal, elle nous ramène en arrière, au temps du doute permanent… Elle nous fait espérer secrètement, dans notre coin, que le cycliste que l’on vénère est lui bien propre… En tant que pratiquant, j’ai envie de croire en mon sport et dans le fait que ça va mieux, je veux croire à ce que je vois, je veux croire dans la valeur supérieure de ces hommes. Mais nous allons une fois de plus être dévoré par le doute, nous sommes le seul sport où une performance interroge plus qu’elle n’emerveille…
la fin de votre article , laisse supposer que parce que l’on a pas de preuves on doit se taire, me laisse sans voix . Le problème avec ce genre d’affirmation, c’est qu’on va droit dans le mur. Même quand on sait, et l’exemple d’Armstrong est flagrant. on savait qu’il se dopait, l’équipe en avait fourni la preuve, mais on la laissé courir et tuer ce sport pendant 8 ans. et tout ça pour des raisons financières, l’ouverture du marché US . Il en va de même avec une certaine équipe.. mais quand il se fait prendre, on ferme les yeux a coups de dollars. Une équipe qui domine aussi outrageusement , ne peut qu’engendrer des doutes, mais ce ne sont que des doutes, alors on se tait ? oui mais voila quand il se prend la main dans le pot de confiture on se tait aussi. Le docteur Sainz on savait mais on c’est tu parce qua pas de preuves.. mais on va ou ? En vérité on est dans une impasse. Si demain on avait a la preuve que froome se dopait , on sagan ou autre tres grand champion, les instances seraient obligées de se taire car… Lire la suite »
Il y a quand même un écart entre ne pas déclamer des conclusions bâties sur du sable, et ne rien dire. C’est un mauvais procès que de s’en prendre à un rédacteur de militer pour l’omerta alors qu’il consacre son article au sujet qui fâche…
je ne fais de proces a personne, je ne fais que débattre. Donc aujourd’hui on ne dit plus rien, on n’est pas d’accord, et on se tait ? ou on s’auto-censure ..
Le truc c’est que si on fait son boulot de journaliste, qu’on enquête, bas on découvre si c’est battis sur du sable ou pas, et que ce travail il est rarement fait par des journalistes du milieu.
Aujourd’hui journaliste de vélo c’est de plus en plus le café des sport, on nous raconte une course, on nous donne un avis sur qui marche en ce moment, sur qui est le meilleurs sprinter…Etc, j’ai envie de leur dire merci, mais j’ai la télé moi aussi, alors faite votre boulot de journaliste sinon vous êtes juste des blogueurs, et c’est très différent.
c’est exactement ça, ! un journaliste sportif est pied et poing lié . si tu tires sur ce qui te fait vivre, tu n’a plus aucun accès aux équipes, et aux sponsors ; Les coureurs ne te parle plus . je comprends les la difficulté d’être journaliste dans ce sport ou les autres d’ailleurs. Un sponsor qui paie une fortune pour une équipe, n’a pas envie d’avoir des critiques a l’antenne ou a longueur de pages .. . il n’ y a que la peur du gendarme qui peut faire reculer le dopage. et quelque part quand on triche on vole.. donc.. dommage d’en arriver là. il faudrait une meilleur éducation des jeunes sur les dangers du dopage
L’éducation est effectivement fondamentale. Il faut pour cela abolir cette valeur mérite car non dans le sport tout n’est pas mental, tout le monde ne peut pas réussir et surtout dans le vélo. tout le monde n’est pas adapté à la compétition et a fortiori de haut niveau. Le vélo peut être un plaisir sans recherche de performance. il convient donc de ne pas banaliser les compléments alimentaires ou autres barres énergétiques pour améliorer des performances amateurs. Il faut que dès le plus jeune age, les individus comprennent que l’on ne se réalise pas seulement en gagnant une course et dans un esprit compétitif ou dans le dépassement de soi. Le vélo de haut niveau demande peut être encore plus que les autres sports des prédispositions naturels qui ne peuvent être compensées par du surtravail ou de la force de caractère.
mille fois d’accord
Un journaliste (j’ai aucun doute sur sa parole, ni sur ses sources ou autre) m’a dit que Bernal avait été contrôlé positif au cortico sur le Tour de l’Avenir qu’il gagne, et que Savio c’est démerdé avec une AUT antidaté pour faire invalider le contrôle(encore chez androni). Mais que même avec des sources fiables, sans avoir d’élément concret a publier, c’était impossible de sortir l’histoire, sans compter les portes fermés par la suite auprès de nombreuses équipes DS gens du milieu…Difficile de continuer à bosser quand on remue la merde. La preuve pour Sainz, il à fallu attendre que des journalistes extérieur au vélo fasse le boulot pour que ça avance. Ce qui est dramatique c’est que c’est toujours des journalistes, ou la police qui enquête sur ces affaires; que fait l’AFLD par exemple ? leur controles fonctionne pas pour les transfusion, les micro-dose, le passeport biologique est “traficable”, pourquoi il ne pourrait pas faire ce qu’a fait FTV pour Sainz, fournir les élément a la police, obtenir des mandats, enqueter quoi, la base…Je suis d’accords que les journalistes devrais aréter de couvrir certains fait avérer que tout le monde sais dans le milieu, mais il faut surtout reprocher aux… Lire la suite »
Ce que je crains à ce stade, c’est que la montagne accouche d’une souris, pour des enjeux politiques et économiques, et que les aveux de Preidler constituent l’acmé de l’affaire du sang revitalisé.
Je préfèrerais que les fautifs soient tous punis, même si le cyclisme français devait prendre sa part.
a priori il s’agit du affaire qui ne concerne pas essentielleent le cyclisme mais plutot le sport autrichien general me semble-t-il?
Il est important aussi de voir que Preidler affirme ne pas être passé a l’acte. Si c’est vrai, il ne s’est pas dopé même s’il en etait pas loin, et que ca n’enleve pas sa culbabilité.
C’est important de le rappeler que Preidler (selon ce que j’ai compris) ne s’est pas dopé mais en voie de le faire et qu’il s’est arrêté avant. Pourtant il est suspendu par l’UCI alors que certain connaisse un contrôle “anormal”, qui soit disant passant est seulement une différence sémantique visant a euphémiser la situation qui est bel est bien un contrôle positif (c’est à dire de la langue de bois), et bien lui court toujours. l’exemple parfait du deux poids, deux mesures.
Faut se renseigner un minimum avant de dire n’importe quoi. Deja c’est l’AMA qui a décidé que le controle anormal n’en etait pas un et pas l’UCI.
https://www.lequipe.fr/Cyclisme-sur-route/Actualites/L-uci-explique-sa-decision-de-blanchir-chris-froome/918066
Se prélever du sang dans l’intention de se le réinjecter plus tard, qu’il le fasse ou non, est considéré comme un acte de dopage. Donc normal d’être suspendu.
On aimerait que les autres sports concernés par ce scandale aient aussi leur part de tourmente médiatique.
Ce qui me fait bondir, c’est qu’une radio de m….. comme France info qui ne parle JAMAIS de cyclisme en dehors du Tour, s’est immédiatement précipitée pour annoncer le dopage d’un illustre inconnu d’une équipe française, l’affaire du siècle.
en effet , moi aussi ça me crispe ! par contre ce sont les journaux non sportif qui investigue le mieux sur le milieu du dopage.. la recherche du sensationnel ? Une chaine fait du bon boulot aux USA c’est CBS , et souvent les journaux anglo saxon font un travail d’investigation plus poussé , quand ils ne sont pas liés aux intérêts sportifs .
Coté investigations francaises, Elise Lucet et son equipe devraient pouvoir creuser le sujet un de ces jours .
elle l’a fait avec l’affaire Sainz . c’est elle qui a levé le lievre …
C´est juste, Je pensais en fait à de plus gros poissons notament au trés interessant fuel de régénération cellulaire developpé par nos amis Brittish .
Ils n’ont pas un truc pour arreter de vieillir ? je suis preneur !!!! Vous me direz y ‘en a bien un , mais il est un peu radical….
Que des journaux comme l’Equipe écrivent sur le dopage ok mais j’ai toujours en travers l’appel du journal le Monde à arrêter le Tour au temps de l’affaire Virenque alors que ce journal à l’image de ses lecteurs intellos ou se prétendant tels n’avaient et n ont toujours rien à battre d un sport qui sent encore trop le populo.