Après ses deux victoires d’étape et son maillot de meilleur grimpeur sur les routes du Tour de France, Julian Alaphilippe poursuit son bel été en remportant la Clasica San Sebastian en toute maîtrise. En à peine un mois, le Français de la Quick-Step a franchi un nouveau palier dans sa carrière.
L’homme qui gagne
Les suiveurs de cyclisme le savent depuis un long moment. Julian Alaphilippe fait partie des meilleurs coureurs du peloton international, capable de briller sur des grandes classiques et des courses d’une ou de trois semaines. Le grand public n’était pas encore au courant. Mais cet été, l’Auvergnat a par deux fois levé les bras seul sur la ligne d’arrivée d’une étape du Tour. Et surtout, il a ramené sur les Champs-Elysées un maillot blanc à pois rouges toujours très populaire dans le cœur des Français.
Maintenant, le grand public le connaît comme un coureur victorieux. Alaphilippe n’est plus simplement cet espoir du cyclisme qui signe des places d’honneur sur les grandes courses (deuxième du Tour de Lombardie et troisième de Milan San Remo en 2017). Ce samedi au Pays Basque, le vainqueur de la Flèche Wallonne en avril dernier a confirmé son nouveau statut. Sa course était maîtrisée de bout en bout. On l’a cru en difficulté à 60 kilomètres de l’arrivée, on l’a un peu oublié jusqu’à la dernière bosse, et pourtant.
Les Français en forme
Bien placé dans le peloton, il a su éviter les chutes qui ont émaillé les derniers kilomètres de la course et éliminé plusieurs favoris (Bernal, Landa, Gallopin). Les deux premiers ont paru sérieusement touchés et ont dû quitter la course, ce qui a certainement facilité la tâche d’Alaphilippe. Mais le Français était surtout le plus fort. Il n’a pas paniqué sur l’attaque d’Antoine Tolhoek, rejoint par un fringuant Rudy Molard. Bauke Mollema a lancé les hostilités entre les favoris, avant d’être rattrapé au sommet de l’Alto de Murgil, à huit kilomètres de l’arrivée, par le leader des Quick-Step…
Dans la descente, les deux hommes décident de collaborer. Dès lors, la course était jouée, l’Auvergnat s’imposant (logiquement) au sprint. Cinq ans après la dernière victoire française (Tony Gallopin), deux Bleus montent sur le podium, avec la troisième place du champion de France, Anthony Roux. Une première dans l’histoire de la Klasikoa. Un beau bilan auquel se rajoutent la cinquième place de Julien Simon et le rôle dans le final de Rudy Molard, finalement 11ème. Mais surtout, cette victoire entérine la première grande saison de Julian Alaphilippe, qui l’a fait rentrer dans une autre dimension de coureurs.
Innsbruck en point de mire ?
Au total, le Français a gagné huit fois cette année : deux étapes du Tour du Pays Basque, la Flèche Wallonne, une étape du Critérium du Dauphiné, deux étapes du Tour de France, et enfin la Clasica San Sebastian. Même après son très bon mais épuisant Tour et une semaine de critérium tout sauf synonyme de repos, l’Auvergnat était l’homme à battre ce matin à San Sebastian, et n’a pas déçu. Mais sa saison n’est pas encore finie. Les Mondiaux d’Innsbruck en septembre traînent déjà dans la tête du Français. En avril dernier, il nous affirmait : « Une fois après (le Tour de France), il sera temps d’y penser vraiment. Au vu du parcours, il y a vraiment quelque chose à faire en construisant une équipe de grimpeurs et d’attaquants. » Forcément, on a hâte.
Franchement, c’est pas la victoire d’Alaphilippe que je retiens de la journée.
Les images de la chute de Landa et de Bernal sont terribles, surtout Bernal qui ne bougeait plus du tout. Alors, j’avoue que je n’ai pas vraiment regardé la fin de la course… J’ai cherché des infos : ils sont à l’hôpital. Bernal doit passer des examens mais apparemment, il aurait un trauma facial (fracture de la mâchoire et autres blessures : sa tête aura sûrement heurté le trottoir.)
Ce genre d’images me donnent à chaque fois envie de pleurer. En plus, la chute est stupide, elle aurait pu facilement être évitée ! C’est un coureur qui se relève juste devant le peloton. Vraiment n’importe quoi.
Et dire que la Vuelta est compromise pour eux…
Franchement je sais pas pourquoi des gens t’ont mis des -. Moi aussi j’ai eu vraiment peur pour sa vie et la fin de la course semblait très secondaire à côté de tout ça…
Après le coureur Dimension Data commet une faute inattention mais c’est des choses qui arrive souvent dans le peloton sans toujours entrainé de chute et surtout d’aussi grave. Il faut pas lui en vouloir.
Pourquoi on m’a mis des – ? Excellente question. Après, je reconnais que ce n’était pas le sujet de l’article mais j’ai vraiment réagi à chaud. Et sur ce qui me semblait le plus important : j’aime bien Alaphilippe, sa gouaille et ses qualités de puncheur, c’est bien qu’il ait gagné mais ces chutes m’ont totalement détourné de sa victoire. Ce qui faisait le plus mal à voir, d’ailleurs, ce n’était pas la chute en elle même. Elle n’était pas spectaculaire comme celle de Gilbert… on aurait plus dit un jeu de quilles avec tous les coureurs qui se renversent les uns les autres. Non, ce sont les conséquences qui étaient horribles à regarder : Gorka Izzaguire qui se tordait de douleur, Landa en PLS tandis qu’on lui mettait une minerve, Bernal étendu sur le sol, complètement immobile… J’avais vraiment peur. C’est pour ça que j’ai critiqué le Dimension Data. Mais bien sûr, je comprends très bien. Ces erreurs là peuvent arriver à tout le monde, sont courantes dans un peloton et n’ont jamais de conséquences aussi lourdes. Sauf ici, hélas. Du coup, pour Bernal, selon le site de la Clasica, c’est un “traumatisme cranio-encéphalique avec possibilité de fracture maxillaire,… Lire la suite »
Grosse saison de Julian et quand on sait qu’il n’a que 26 ans on se dit que le meilleur reste à venir. Si il garde cette forme et ces jambes là nulle doute qu’il sera un des grands favori pour les championnats du monde en septembre .
Je ne connais pas son programme de fin de saison, mais il serai potentiellement favori a Québec, a Plouay, au championnat du monde, en Lombardie, je prend le pari qu’il en claquera une troisième
Tot ou tard futur champion du monde …
Pas sûr, c’est tellement aléatoire de gagner le Mondial. Le parcours change d’une année à l’autre, les équipes sont nationales et les rivalités exacerbées.
Alaphilippe, c’est pour moi le plus grand coureur français depuis Jalabert… qui n’a jamais gagné la course en ligne du Mondial, même si on lui promettait tous les ans le maillot arc-en-ciel dès 1992. Alaphilippe vient d’ailleurs de faire les mêmes perfs que Jalabert à l’été 2001 : 2 étapes du Tour, le maillot à pois et la Clasica San Sebastian. Les autres références de Julian Alaphilippe ressemblent vraiment beaucoup à celles de Laurent Jalabert : vainqueur de la Flèche Wallonne, 2ème à Liège, victoires d’étapes sur Paris-Nice, le Pays basque, la Vuelta, une place pas loin de la médaille de bronze aux J.O., des podiums à Sanremo, en Lombardie… Vraiment frappant la ressemblance avec le Mazamétain.
Alaphilippe, c’est vraiment la classe mondiale, c’est autre chose que Lilian Calmejane.
Pareil quand on pense que Valverde n’a jamais été champion du monde… ça invite à la prudence !
Evitons l´amalgame; le coté très calculateur suiveur de Valverde est plutôt inversement proportionnel au coté débridé instinctif du français. Si les 2 hommes ont un profil assez identique de super puncheur; l´audace naturelle et les qualités d´attaquant d´Alaph doit pouvoir faire peter le verrou là ou l´attentisme caracterisé du murcien contribuait probablement à ses échecs . Ceci dit un beau circuit aussi pour Valverde à Insbruck .
Tres bonne ton analyse mais pourquoi ce tacle gratuit à Calmejane ?
Je vous renvoie aux commentaires du dernier article sur Calmejane : https://chroniqueduvelo.fr/il-y-en-aura-dautres-lilian/
A contrario, Alaphilippe est un garçon sympathique qui fait plaisir à voir. Calmejane, lui, a la grosse tête mais quand on regarde les courses qu’il a gagné, il n’est pas dans la même catégorie que Julian Alaphilippe.