Après Axel Domont, éliminé sur chute lors de la quatrième étape, c’est Alexis Vuillermoz qui a quitté la route du Tour ce lundi, lors de la journée de repos à Annecy. Deux coureurs importants dans le collectif mis en place autour de Romain Bardet, dont l’absence pose question pour la suite. Est-ce un problème pour le Français ?

Oui par Alexis Midol-Monnet

Certes, AG2R n’est pas la seule à être privée d’un élément important sur la route du Tour 2018. Movistar, dépossédée de José Joaquim Rojas, ou Astana, devant composer sans Luis Leon Sanchez, n’en diront pas moins. Mais il n’y a bien que la formation savoyarde qui prendra le départ d’Annecy à six. Disputer une course à huit au lieu de neuf nécessite une gestion minutieuse des détails, et des sacrifices encore plus intenses. Dans un contexte de réduction du nombre de coureurs par équipe, l’infériorité numérique est donc encore plus flagrante. En plus de son fidèle et dévoué compagnon de chambre, Axel Domont, Romain Bardet ne peut plus compter sur Alexis Vuillermoz, treizième du Tour l’an passé.

Deux coups durs qui s’additionnent à la sensation d’être maudit après une journée galère sur les pavés. Dans les Alpes, Bardet n’a pas les moyens de se cacher. Cette fois, il risque bien de s’exposer aux contres collectifs d’une formation comme Sky toujours au complet. Redoutée, voire crainte, l’équipe française a déjà montré qu’elle possédait les ressources pour faire dérailler le peloton là où on ne l’attend pas. À six, cela relève presque de l’impossible. Pire, dans les quelques étapes de transition qui seront proposées, il faudra certainement souffrir en cas de coup de bordure, ou d’un énième pépin mécanique du leader tricolore. Enajoutant la pression qui augmentera jour après jour d’ici l’arrivée, le sort semble s’acharner contre AG2R la Mondiale.

Non par Robin Watt

Certes, courir le Tour à huit sera toujours plus facile qu’à six. Les abandons, en réalité, sont forcément de mauvaises nouvelles. Mais le fait qu’AG2R La Mondiale se retrouve aujourd’hui à six coureurs n’a rien de dramatique. Romain Bardet peut vivre trois semaines sans compagnon de chambre ou gravir les cols du Tour sans Alexis Vuillermoz à ses côtés, l’un de ses anges-gardien en montagne. Tout aurait été plus délicat s’il avait perdu en début de semaine dernière Oliver Naesen, l’homme qui devait le protéger – et qui l’a très bien fait – sur les pavés, ou Pierre Latour, censé être son lieutenant numéro un en altitude et très costaud, visuellement, avant d’entamer les choses très sérieuses ce mardi, vers Le Grand-Bornand.

En revanche, cette infériorité numérique par rapport aux autres formations, si elle réduit les possibilités en terme de stratégies – dictant presque celle à adopter –, laisse à AG2R le « droit » de ne pas prendre la course en main. Face aux armadas de Sky ou Movistar, ce n’est pas plus mal. Romain Bardet va pouvoir attendre son heure, appuyer quand il faut et ne rien gaspiller, ni l’énergie ni les hommes, quand ce n’est pas indispensable. C’est peut-être une incitation à la prudence, après un début de Tour peu porté sur le spectacle, mais le Tour se gagne aussi, pour ne pas dire surtout, avec la tête. Froome et Quintana n’ont pas encore rassuré qui que ce soit qu’ils vont déjà devoir prendre les commandes. Bardet, lui, peut se permettre de rester caché encore un peu.

Selon vous, est-ce problématique pour Romain Bardet d'avoir perdu deux coéquipiers ?

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