À l’heure des grandes classiques flandriennes, Greg Van Avermaet doit défendre trois titres et évacuer la frustration du dernier Tour des Flandres. Pourtant, le Belge, pas du genre à porter la pancarte, s’efforce de rester discret, à la fois en course et en dehors.

Sagan a bon dos

« Il est si complet, il cherche constamment la victoire. Ce n’est donc pas Peter contre moi-même, c’est surtout Sagan contre le reste. » Il nous avait déjà fait le coup lors du dernier week-end de février, quand bien même Peter Sagan était absent et n’est de toute façon pas des plus flamboyants cette saison : Greg Van Avermaet porte l’imprévisible champion du monde aux nues pour mieux s’effacer. En l’espace de trois jours, le Belge va devoir défendre son titre sur le GP E3 Harelbeke (vendredi) et Gand-Wevelgem (dimanche), les deux premières étapes de la grande séquence des classiques flandriennes.

Interrogé par le Het Nieuwsblad au terme de la reconnaissance de l’E3, le chef de file de la BMC a évacué la pression au maximum : « Ça va être difficile à répéter, n’est-ce pas ? » Par prudence, il considère que ses victoires de l’an passé relevaient presque du coup de bol et se focalise surtout sur le Tour des Flandres dont il a pris la deuxième place au printemps 2017 : « C’était vraiment inattendu, un rêve qui s’est accompli. En principe, Harelbeke me convient plus, mais en termes de résultats, Gand-Wevelgem m’a plus réussi par le passé. En soit, la condition est là, mais mon objectif principal reste le Tour des Flandres. »

Faites vos jeux

Faut-il y voir de la fausse modestie ? À bientôt 33 ans, il paraît logique que Van Avermaet se focalise sur le Ronde, le grand absent de son palmarès, mais il est difficile de croire qu’il ne nourrit aucune ambition sur les autres courses de la quinzaine flandrienne. D’ailleurs, BMC ne l’entend pas de cette oreille. La formation américaine se mettra logiquement au service du champion olympique. « Nous avons une équipe solide autour de Greg et nous espérons faire un beau résultat ce week-end et bien commencer la prochaine phase des classiques, a affirmé le directeur sportif Fabio Baldato. Nous savons qu’il peut gagner ces courses et nous ferons tout ce que nous pouvons pour le remettre sur le podium. »

Encore plus que les années passées, GVA a tout misé sur ces classiques, quitte à être un peu moins performant sur les premiers grands rendez-vous de la saison. À l’exception du chrono par équipes de Tirreno-Adriatico, le Belge n’a obtenu aucun top 10 depuis le Tour d’Oman. Cependant, pas d’affolement dans la voix de l’intéressé, satisfait de sa condition et qui reconnaît seulement « un jour sans » sur les Strade Bianche (34e). Cette contre-performance lui a d’ailleurs coûté sa place de numéro un mondial au classement UCI qu’il tenait depuis sa victoire sur Paris-Roubaix. Dans ce contexte, Van Avermaet n’apparaît plus comme le grand favori de ces flandriennes. Il se dissimule dans un groupe. Et si tout se passe bien, il s’en extirpera au moment opportun pour mieux faire la nique à Sagan et aux autres. De l’aveu même de GVA : « Les vraies courses commencent vendredi. »

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