Peter Sagan a décidé de faire l’impasse sur le week-end d’ouverture des classiques, et ça s’est vu. Sur le Het Nieuwsblad puis sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne, les “gros” ont été cueillis à froid et laissés Michael Valgren puis Dylan Groenewegen rapporter les bouquets. Sans que l’on puisse tirer le moindre enseignement pour la suite.

Groenewegen se frotte les mains

On ne sait pas si vous avez vu l’affiche promotionnelle de Kuurne-Bruxelles-Kuurne. On y voit un dessin représentant le tenant du titre, Peter Sagan, monté sur un cheval blanc, portant fièrement sa tunique arc-en-ciel et son bicorne blanc. Une référence appuyée au Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard de Jacques-Louis David. Sauf que le Napoléon slovaque n’a pas fait le déplacement en Belgique pour les premières classiques belges de la saison, le Het Nieuwsblad et « KBK ». Comme l’empereur français lors de la campagne de Russie, Sagan est parti à la conquête d’un terrain qu’il ne maîtrise guère avec l’ambition de prolonger sa domination mondiale, à savoir la haute montagne prévue aux Championnats du monde d’Innsbruck en Autriche.

En son absence, les deux premières courses belges du calendrier n’ont pas eu la même saveur. Les autres favoris, Greg Van Avermaet, Oliver Naesen, Sep Vanmarcke et Zdenek Stybar entre autres, n’ont pas vraiment eu l’occasion de s’expliquer. Les changements de parcours du Het ou la vague de froid venue de Russie (on y revient toujours) qui n’épargne pas la Belgique ont eu raison des porteurs de pancarte. Sur la route vers Kuurne, ils ont été nombreux à mettre une banderille mais sans grand succès. À l’arrivée, c’est un peloton de 57 éléments qui a franchi la ligne après un sprint dominé sans grand suspense par Dylan Groenewegen. Seul Arnaud Démare semblait en mesure de ravir la victoire au Néerlandais, mais le champion de France s’est vu nettement pris de vitesse.

L’hiver s’achève

56e samedi, 50e dimanche, Greg Van Avermaet repart bredouille de ces deux premiers rendez-vous. Le coureur de la BMC craignait une course cadenassée en l’absence de Sagan, il ne croyait pas si bien dire. « Pour moi, ce n’est pas un avantage que Peter ne soit pas là. J’aime courir avec Peter. Il ouvre la course et roule à fond quand il est avec moi. C’est étrange à dire, mais parfois c’est plus facile d’avoir un gars comme ça à côté de toi, plutôt que d’être le favori que tout le monde regarde. » Après coup, GVA a reconnu qu’il lui en manquait sous la pédale pour forcer la sélection, il lui manquait surtout l’émulation qui le pousse à surpasser un coureur comme Peter Sagan.

Il y a au moins un point positif après ces deux courses. Impossible de prédire de quoi sera fait les classiques de printemps. Aucun nom ne s’est détaché. Les purs flandriens ont été en retrait, des sprinteurs ont été au rendez-vous et Sagan entretient encore le mystère sur sa condition. Cela laisse autant de place pour les surprises que pour les grandes explications. Le froid, le manque de rythme, les absents notables, toutes ces excuses seront rangées au placard quand le printemps pointera le bout de son nez.

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