A-t-on vraiment besoin d’expliquer pourquoi Greg Van Avermaet est le flandrien de l’année ? Pour la forme, on va le repréciser : victoire sur le Het Nieuwsblad, le GP E3, Gand-Wevelgem et Paris-Roubaix. Le n°1 mondial a été un modèle de constance durant l’ensemble de la saison, mais c’est bien entre les monts et les pavés qu’il a montré, osons le dire, la forme de sa carrière.
Au-dessus du lot
Connaissez-vous Bas Waaijer ? Probablement pas. Ce Néerlandais de 35 ans est pourtant le seul cette année à avoir réussi, malgré lui, à priver Greg Van Avermaet d’un succès sur une classique flandrienne du World Tour. Sa veste, nonchalamment posée sur une barrière dans le Vieux Quaremont, a changé l’issue du Tour des Flandres. Le vêtement a accroché le guidon de Peter Sagan qui est parti au sol. Dans la roue du Slovaque, GVA ne pouvait qu’en faire autant. Philippe Gilbert, seul en tête à cet instant, disposait d’un boulevard pour conclure. Coupé dans son élan, Van Avermaet a dû se contenter de la deuxième place, son troisième podium sur l’épreuve en quatre ans.
Il fallait au moins un fait de course aussi sordide pour stopper la frénésie de succès du champion olympique en titre. Sur les classiques pavées, il était de loin le plus fort du peloton. Même sur les sprints, le Belge a montré qu’il avait la vitesse et la roublardise pour piéger un Peter Sagan. Sur le Het Nieuwsblad, première flandrienne du calendrier, il domine tellement le Slovaque dans le final que ce dernier se rassoit de dépit dans les derniers mètres. Rarement cité pour ses qualités de sprinteur, Van Avermaet a pourtant eu le mérite, en 2017, de s’imposer à chaque fois qu’il se trouvait dans le groupe de tête.
Un premier monument en apothéose
Sept jours à peine après la frustration du Ronde, celui qui était parfois désigné comme le « Poulidor belge » s’est ainsi rattrapé Outre-Quiévrain en partant à la conquête de son premier monument : Paris-Roubaix. Malgré une première partie de course galère, Van Avermaet s’accroche pour rester au contact des leaders avant de planter le gros de la mêlée sur le Carrefour de l’Arbre. Il s’isole alors avec un petit groupe prêt à jouer la gagne au sprint sur le Vélodrome. Pas besoin de vous faire un dessin pour deviner la suite. Plus véloce que jamais, le Belge s’est offert, l’année de ses 32 ans, un quadruplé sur les flandriennes. Comme le hasard fait bien les choses, ce petit chelem est intervenu le jour de la retraite de Tom Boonen. Celui-là même qui avait réalisé pareil exploit en 2012, l’année de ses 32 ans.
Cerise sur la gâteau, cette victoire sur l’Enfer du Nord a permis à GVA de s’emparer de la première place au classement mondial UCI, aux dépens de Peter Sagan. Trente-trois semaines plus tard, le garçon a tenu son rang malgré une fin de saison légèrement décevante. Malade, il repart bredouille du Tour de France pour la première fois en trois ans. Sur les classiques de l’automne, les places d’honneur s’enchaînent mais la victoire ne lui tend plus les bras. Pas de quoi chambouler Van Avermaet. En bon flandrien qui se respecte, un objectif fait figure de priorité absolue en 2018 : remporter une bonne fois pour toutes ce Tour des Flandres. Ne vous attendez pas à ce qu’il retourne sa veste.
Puisqu’on est dans la période des cadeaux, je me permet un beau HS des familles. Pour les amateurs de jeu de société, je vous recommande chaudement “Flamme Rouge” et son extension “peloton” assez fidèle à l’esprit d’une course cycliste. En plus des circuits officiels, il y a une petite communauté de fan qui propose d’autres circuits ou variantes bien sympathiques… Sinon GVA a fait une sacrée saison ;)
Sur le Tour des Flandres, dans une arrivée à 3 ou 4, c’était loin d’être gagné.
Perso, j’aurais mis une pièce sur Oliver Naesen.