Annoncé sur le déclin, Alejandro Valverde continue pourtant de rayonner. Jusqu’à l’avant-veille de l’arrivée, il était encore en lice pour remporter une deuxième Vuelta. Comme souvent, le Murcian a été un peu court pour décrocher la victoire finale, mais il a montré une nouvelle fois qu’il était sûrement le coureur le plus régulier de l’histoire du grand tour espagnol.

Une belle assiduité

Preuve de son attachement à la Vuelta, Alejandro Valverde n’a fait qu’une seule fois l’impasse, lors de l’édition 2007. Ses autres absences sont dues aux blessures contractées en amont sur le Tour de France (2005, 2017) ou à sa suspension de deux ans pour son implication dans l’affaire Puerto (2010, 2011). Même en 2016, alors qu’il avait déjà un Giro et un Tour dans les pattes, il a pris le départ de son grand tour national pour soutenir Nairo Quintana, futur lauréat. En bouclant l’épreuve pour la onzième fois (en douze départs), il se tient à trois unités seulement du record de José Vicente García Acosta. Cet écart n’est pas figé car Valverde envisagerait déjà de faire Giro-Vuelta en 2019.


Outre sa présence dans le peloton, Valverde n’a jamais fait de figuration. Son profil puncheur/grimpeur s’accorde à merveille avec les tracés accidentés d’Espagne. Rouleur somme toute correct, il est même par moment dans le coup dans les chronos (individuel ou par équipes). Au total, il a terminé à 108 reprises dans les dix premiers d’une étape du Tour d’Espagne (prologue et TTT compris). Une telle présence aux avants-postes se retranscrit de fait dans les classements généraux où il a toujours joué les premiers rôles. Sur les onze Vuelta bouclées, il compte six podiums, neuf top 5 et dix top 10 (record). Surtout, il y a toujours décroché au moins un podium d’étape.


Leader à contre-temps

Le hic, comme souvent avec Valverde, c’est qu’il est plus souvent placé que gagnant. Le Murcian co-détient le record de podiums, détient le record de top 10, mais il n’a remporté qu’une seule fois la Vuelta, lors de l’édition 2009. Idem pour les étapes. Valverde a gagné onze bouquets sur son tour national pour quatorze deuxièmes places et vingt-et-un troisièmes places. Même au niveau des maillots distinctifs, il souffre de la comparaison avec d’autres poids lourds de l’épreuve. Il a connu l’or puis le rouge à 27 reprises, soit une de plus qu’Alberto Contador, sauf que ce dernier a remporté trois fois l’épreuve.


Pour comprendre l’empreinte laissée par Valverde sur la Vuelta, il faut donc prendre des routes détournées. Dimanche dernier à Madrid, El Imbatido a tout de même connu le podium grâce à sa victoire au classement par points. C’est la quatrième fois que le coureur de la Movistar empoche le maillot vert, égalant ainsi le record de Sean Kelly et Laurent Jalabert. Il est même le seul détenteur du record de nombre de victoires dans le classement du combiné avec trois succès (2003, 2009 et 2012). C’est en quelque sorte la synthèse de Valverde sur la Vuelta : à l’épreuve du temps et des routes à un ou deux sommets près.

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