Ces deux derniers jours, vers La Rosière et l’Alpe d’Huez, les sprinteurs ont souffert. Mark Cavendish et Marcel Kittel ont terminé hors-délais mercredi, avant qu’André Greipel, Dylan Groenewegen et Fernando Gaviria abandonnent jeudi. De quoi ouvrir la porte pour ceux qui restent, dont Arnaud Démare et Christophe Laporte.
Un combat pour rester
Les bras en l’air, le sourire aux lèvres et un grand soupir, devant l’hôtel des Groupama-FDJ, jeudi soir, Arnaud Démare fêtait une 140e place au goût de victoire. Lui et son poisson-pilote Jacopo Guarnieri étaient exténués, mais ils sont arrivés dans les délais. « Mission accomplie », disait avec joie Marc Madiot à ses deux poulains. Il y a un an, quelques jours après avoir remporté sa première étape sur le Tour, le Picard et trois de ses coéquipiers étaient arrivés hors-délais à Chambéry. Cette fois, ce sont les autres qui quittent l’épreuve, quand lui voit le chemin vers une victoire se dégager. « Je pense qu’il a repensé à ce qui s’est passé l’an dernier, reconnaît son directeur sportif, Frédéric Guesdon. Parce qu’il ne veut pas revivre ça. Ce genre d’expérience, ça ne peut qu’aider. » Savoir, en plus, que plusieurs de ses rivaux jetaient l’éponge petit à petit, a ensuite été une motivation supplémentaire.
« Il s’est dit qu’il fallait qu’il passe, qu’il ne faisait pas ça pour rien », détaille Guesdon. Arrivé quelques secondes derrière, l’autre chance française au sprint, Christophe Laporte, a lui aussi passé le test. Comme Démare, après une telle étape, il s’est vite éclipsé et n’a pas souhaité s’attarder avec les médias. Mais ses dirigeants, eux, avaient le sourire. « Je pense que les sprinteurs n’ont pas géré idéalement leur première semaine, ils ont tout donné, analyse Cédric Vasseur, manager de Cofidis. Mais le Tour est impitoyable. Heureusement, on a aligné un sprinteur qui passe la montagne et il est toujours là. » Laporte s’est pourtant fait quelques frayeurs. Dans les lacets de Montvernier, il a pris un coup de chaud et s’est retrouvé isolé. Il a fallu l’arroser un long moment avant qu’il ne retrouve finalement un bon coup de pédale pour terminer correctement.
Une pression en plus
Dès ce vendredi, vers Valence, se posera donc la question de savoir si Démare, Laporte et les autres – Sagan, Kristoff, Colbrelli – ont assez récupéré. Et celle de savoir qui voudra rouler. « Il n’y aura pas grand monde pour gérer les échappées, note Alain Deloeuil, directeur sportif de Cofidis. C’est pour ça qu’il y aura peut-être un coup à jouer avec ces échappées. Si on veut prétendre à une victoire d’étape, il ne faudra pas les rater. » Quitte à y envoyer directement Christophe Laporte, qui a déjà prouvé, notamment cette année sur le Tro Bro Léon, qu’il savait construire une victoire avant la dernière ligne droite. Du côté de Groupama-FDJ, la stratégie devrait être plus classique. Alors on compte les équipes susceptibles de donner un coup de main. « Bora, UAE… », cite Guesdon. C’est peu. Et plus il y aura de coureurs à l’avant, plus un sprint deviendra illusoire.
Alors, était-il préférable de voir ces gros poissons quitter le Tour ou qu’ils continuent dans un état qui les empêche de prétendre aux victoires – mais incite leurs équipes à rouler ? « Je préfère qu’ils soient à la maison, c’est mieux pour nous », tranche Cédric Vasseur en souriant. La porte ouverte n’en est que plus grande. Mais ça laisse moins de place, aussi, aux sprints non victorieux. « Des sprinteurs sont éliminés, mais ce n’est pas pour autant qu’on a déjà gagné, nuance Alain Deloeuil. Ça ne se fait pas en claquant des doigts. » Frédéric Guedson reconnaît, lui, que la pression grandit avec les circonstances. « Il ne faut pas se louper dans ces moments-là, sinon tu prends un coup derrière la tête, dit-il. Si tu ne gagnes pas, tu te dis : ‘Il y avait dix sprinteurs je n’y arrivais pas, il n’y en a plus que cinq je n’y arrive toujours pas, ce n’est pas mon année.’ En vérité, c’est une opportunité, mais ça rajoute aussi de la pression. » Démare et Laporte sont prévenus. La porte est ouverte, et il ne faut pas rester planté devant.
Et Andrea Pasqualon ? Toujours là quand c’est dur.
Ouais enfin faudra battre Sagan, Kristoff, Degenkolb et Colbrelli. Autant pour Démare c’est jouable autant pour Laporte j’y crois pas du tout.
Groupama FDJ, Bora et Cofidis qui gèrent les échappés c’est possible si le groupe n’est pas trop important.
Avec l’abandon de Nibali, Bahrain va sûrement miser sur Colbrelli, Dimension Data a encore Boasson Hagen et QuickStep Richeze, Trek peut jouer la carte Degenkolb qui est plus en forme que Mollema… Ca fait quelques sprinteurs à soutenir, dans des équipes qui savent rouler. C’est pas gagné pour les échappés aujourd’hui.
Démare peut aussi dire un grand merci aux organisateurs qui ont gentiment modifié les délais en cours d’étape, alors qu’ils avaient refusé de le faire au départ de l’étape, malgré la demande de certains… Du coup, plusieurs sprinteurs ont abandonné avant d’avoir eu vent de l’extension des délais. De même, Démare a été favorisé par cette modification de dernière minute. A mes yeux, c’est tout aussi grave que le non-reclassement de Nibali. C’est du pur amateurisme et ça fausse le jeu: on ne change pas les règles en cours d’étape… Certains sont moins gentils que moi et n’hésitent pas à parler de chauvinisme quand ils voient que le changement impromptu de délai aide surtout Démare…
Ou on peut retourner le problème et dire que que la modification des délais permettait de laisser une chance à tous les coureurs moins bons grimpeurs que Démare qui a toujours fini relativement facilement dans les temps. Qu’aurait-on dit si certains concurrents de Démare avaient été sauvé de justesse par cet allongement des délais alors que Démare n’en avait pas besoin ?
Pour moi, Démare peut surtout dire merci à ses jambes. Greipel ou, plus tôt dans la course, Cavendish ont sportivement reconnu qu’ils n’étaient pas assez forts cette année. Je ne vois pas matière à polémiquer.
Pas matière à polémiquer? Pour moi si. Soit on change les règles dès le départ, soit on ne les change pas du tout. Peut-être qu’avec la modification des délais dès le départ, Groenewegen, Greipel ou Gaviria se seraient dit que c’était jouable et auraient continué. De même, avec cette modification, Démare a peut-être eu un petit coup de boost qui l’a aidé à tenir… Bien sûr, il a le mérite d’être encore en course au moment où les délais sont modifiés. Mais, dans le fond, je reste sur ma position: l’attitude des organisateurs fausse la course. Ce n’est pas acceptable à ce niveau!
Je vous rejoins quand vous affirmez qu’on ne devrait pas modifier les règles une fois la course lancée mais je ne suis pas convaincu que ce changement ait favorisé Démare et témoigne du chauvinisme des organisateurs. Il avait apparemment les jambes pour terminer dans les temps, que les délais soient rallongés ou non (sauf erreur de calcul de ma part). Il aurait pu être victime d’une injustice si ses concurrents directs avaient été sauvés par un allongement des délais alors que lui s’est efforcé de respecter les délais d’abord accordés.
Bien sûr, mon raisonnement, comme le votre, repose sur des hypothèses et c’est là tout le problème d’un changement des règles en course.
Il y a un règlement avec des clauses flexibles concernant les jours de forte chaleur ou il doit etre question des delais et des ravitaillements . Je pense que les equipes doivent connaitre ce règlement et l´accepte en prennant le départ du Tour .
Demare, si tant est qu´il fut favorisé sur cette etape, n´y est pour rien si les gros culs n´ont pas trouvés les ressourses et le soutien pour arriver dans les delais et si la chance cette année, contrairement à l´année dernière, a tournée de son coté pour echapper á l´élimination redoutée .
Ceci etant dit i,l prefererai peut etre déjas avoir gagné une ou 2 etapes et etre à la maison les pieds á l´air plutôt que de de rester en course avec le compteur toujours bloqué à zéro face à des mecs comme Sagan, Cobreli, le champion d´Europe, Degenkolp et cie …
Question de débutant sans doute : quelle est la logique derrière l’imposition de délais aussi durs ? Le cirque du Tour doit pouvoir replier le chapiteau rapidement et se rendre sur le site du lendemain mais de là à sciemment éliminer les coureurs d’un type parfaitement légitime ? Quel est l’objectif ?
C’est une question légitime dont j’aimerais aussi connaître la réponse. On se rend compte que les seuls sprinteurs qui sont passés sont soit des puncheurs sprinteurs (Sagan ou Colbrelli), soit des coureurs très résistants (Kristoff ou Démare).
On peut tout de même noter que certains sprinteurs n’ont jamais passé la montagne et qu’il ne s’agit pas d’un phénomène complètement nouveau. Kittel et Groenewegen ont un physique imposant comme Cipollini avant eux et il semble logique qu’ils ne passent pas davantage la montagne.
Autre élément qui explique peut-être en partie l’abandon de tant de sprinteurs, c’est le format des étapes, souvent courtes, intenses et propices à des écarts importants. Les délais sont aussi réduits du fait d’un kilométrage assez faible.
Ce ne sont que des hypothèses et on peut évidemment s’interroger sur la volonté de l’organisateur.
“Ne passent pas la montagne” est une formulation courante mais un peu biaisée il me semble. Cavendish passe très bien la montagne le jour de son élimination – avec 34min de retard. Sans les délais, grosse fatigue le lendemain sans doute, mais rien de plus.
Ma question portait plus je suppose sur la justification fondamentale de l’existence de délais. A quoi servent-ils au delà de donner un top “on remballe !”?
heureusement qu’il y des délais !!! sinon les mecs plus faibles prennent leur temps sur une étape trop dures pour eux et flinguent le lendemain.
Ahh, pour forcer un effort minimum donc ? Merci pour l’éclaircissement.
Reste la question de savoir pourquoi ils sont courts au point d’éliminer des coureurs qui se donnent aussi à fond.
Je crois que vous avez repondu à votre question dans des votre premier post; time is tight et ca ne s´arrange pas d´année en année …
Vendredi 20 juillet 17 H 30 .. vous avez la réponse. Qu’est ce que Démarre va trouver comme excuse ? Vous remarquerez que jamais Démarre ne dis; Aujourd’hui je suis tombé sur plus fort que moi.. une fois c’est un mauvais placement, uen fois trop de virages, une autre fois, oui mais ça a chuté devant moi, quand il n’accuse pas directement ses équipiers d’être des manches. L’humilité c’est pas son point fort.. sauf que le plus fort c’et pas lui
Manque de bol, c’est exactement ce qu’il a dit aujourd’hui. ;)
oui c’est vrai , ça m’a fait marrer d’ailleurs ! mais je suis le king de la mauvaise foi
Demare avec 1 R tout simplement …
l’air de rien quoi…