Il a une histoire inachevée avec le Giro. C’est pour ça qu’il a été question d’y revenir dès cette année : Geraint Thomas a en tête l’échec de 2017, où leader de Sky, il avait chuté et abandonné avant que ne démarrent les hostilités. Mais la raison l’a emporté : cette année, le Gallois zappera la course rose pour pleinement défendre son titre sur le Tour de France.

Le Giro, peut-être pour plus tard

Ira, n’ira pas ? C’était la question qui se posait depuis plusieurs semaines déjà. Un an après la tentative de Chris Froome, son coéquipier Geraint Thomas se voyait bien, lui aussi, tenter de doubler Giro et Tour de France. A bientôt 33 ans, il sait qu’il ne lui reste plus beaucoup d’opportunités de courir ces deux grands tours à son meilleur niveau. Mais après réflexion, “G” a refusé de faire des folies : ce sera tout pour le mois de juillet et il s’occupera, peut-être, du Tour d’Italie dans le futur. “Je ne voulais pas compromettre mes chances pour le Tour, a-t-il expliqué à la BBC. J’ai une histoire qui n’est pas vraiment terminée avec le Giro et je voulais y penser. Je le courrai peut-être l’an prochain mais cette année, il a toujours été question du Tour.” Le garçon, pas en reste pour profiter de l’intersaison et faire des folies derrière le comptoir, a su, cette fois, opter pour la raison. Bagarrer pour le maillot jaune, une deuxième fois, sera déjà une performance.

Et Chris Froome n’est sûrement pas étranger à cette décision finale. Non pas que le Britannique, quatre fois vainqueur du Tour, ait conseillé son coéquipier – quoique, nous n’étions pas dans l’intimité du groupe. Mais Thomas a pu se servir de l’expérience de son ancien leader. En 2018, “Froomey” a tout mis en place pour l’emporter à la fois au mois de mai puis en juillet. Il est sûrement le plus grand spécialiste des grands tours du peloton actuel et pourtant, il s’est manqué. Vainqueur en Italie mais seulement troisième à Paris. Il n’y a pas de raison pour que Geraint Thomas, fort d’une expérience bien moins importante sur trois semaines, eut été capable de faire mieux. Prouver qu’il a encaissé sa victoire finale de l’été dernier et qu’il peut prétendre à sa propre succession sera déjà un grand défi pour un coureur qui, avant le dernier Tour de France, n’avait jamais terminé dans les dix premiers d’une épreuve de trois semaines.

Froome vs Thomas, an II

Bon point, dans toute cette histoire : Thomas et Froome s’affronteront vraisemblablement dans des conditions équivalentes, sur la prochaine Grande Boucle. Aucun des deux n’aura le Giro dans les pattes et cela pourrait aider à dessiner la hiérarchie entre les deux. Pour la Sky, le Giro sera l’occasion de faire confiance à Egan Bernal, annoncé de longue date sur la course rose et qui devrait donc avoir les clés du camion. Tout ça, en fait, n’attend plus qu’une officialisation de la part de l’équipe britannique, après, visiblement, une ultime discussion entre Geraint Thomas et le manager général, Dave Brailsford. Parce que c’est le petit détail de cette annonce : le Gallois a tout raconté à la BBC, mais il a comme oublié d’en discuter avec son patron. On ne saura jamais vraiment si cela a fait grincer des dents la direction. Mais Thomas, bien que chez Sky depuis bientôt dix ans, continue d’être ce garçon parfois imprévisible, qui rentre peut-être un peu moins dans le moule Sky que le reste de ses coéquipiers.

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