Troisième du Tour de Romandie, Geraint Thomas vient de se rassurer sur sa condition. Présent dès que la route s’élevait, la forme est plutôt bonne. Le message est envoyé à son équipe : cet été, « G » veut jouer les premiers rôles.

Diagnostic rassurant

Sur le podium du Tour de Romandie à l’issue du contre-la-montre final, Geraint Thomas obtient ainsi son premier bon résultat de l’année. Systématiquement dans le groupe des meilleurs cette semaine, Thomas rassure de plus en plus. Le Gallois a réalisé la meilleure performance de sa saison dès le prologue en prenant la cinquième place. Le lendemain, c’est lui qui attaquait dans les premiers dénivelés de la course, avant tout pour voir où il en était. « Je me sentais plutôt bien dans le final donc je me suis dit qu’il fallait tenter et tester les jambes. C’était vraiment bien », relevait-il sur Cyclingnews. Il termine finalement troisième derrière un impressionnant Roglic. C’est mieux que l’an dernier à la même époque où il avait fini 33e à plus de sept minutes du Slovène, qui lui aussi préparait la « Grande Boucle ». « La Romandie n’a pas été le meilleur moment de l’année dernière pour moi, mais c’est ce qui m’a donné envie de rouler à fond et de vraiment progresser vers le Tour », expliquait-il avant la course. Même s’il n’a pas encore son affûtage de juillet, la course suisse reste un excellent point de repère.

On l’avait quitté 40e du Tour du Pays Basque, toujours quelques kilos en trop. Lui-même reconnaît, il n’est pas dans les temps de passage qu’il avait l’an dernier. En progression constante, le Gallois a toutefois moins couru et donc a moins de rythme. On peut noter même une certaine décompression cet hiver après avoir remporté la plus grande course du monde. « Je sens qu’il y a moins de pression parce que j’ai fait tout ce que je voulais faire, a déclaré Thomas au micro de la BBC. Cela ne signifie pas que je suis moins motivé mais je ne pense pas que j’ai quelque chose à prouver. » Le coureur de 32 ans semble serein comme si la victoire de l’an passé lui avait ouvert les yeux sur le coureur qu’il est réellement. Les doutes existeront toujours mais le contrôle de ceux-ci apparaît plus clair. L’une des satisfactions : les jambes répondent présentes au meilleur des moments et permet ainsi d’envoyer un message à l’ensemble de sa formation.

La valse à trois temps

Ce n’est pourtant pas les nombreux pépins qu’il a connu qui ont facilité les choses. Entre abandon, chute et problème d’estomac, Geraint Thomas a vu sa préparation sévèrement parasitée. Des aléas indépendants de sa volonté au contraire de sa situation dans l’équipe. Au final, mai est déjà là et on ne sait toujours pas qui sera leader sur le Tour de France. Pendant que Froome fait office de pancarte humaine pour l’arrivée du nouveau sponsor Ineos au Yorkshire, Thomas lui a toujours la ferme intention de défendre son titre en juillet prochain. « J’essaie d’obtenir la meilleure condition possible, simplement parce que je l’ai gagné [le Tour]. » Du côté des dirigeants le silence en dit long sur leur le flou qui règne ; leader unique ou co-leader ? Une situation d’autant plus compliquée que Egan Bernal devrait être également de la fête sur les routes françaises suite à son forfait pour le Giro.

Son rôle reste néanmoins à définir. La pépite colombienne ne cesse de prouver tout son talent et sa maturité. Primo, il a démontré en 2018 qu’il avait la caisse pour tenir trois semaines. Deuzio, son début de saison jusqu’à Paris-Nice l’a sérieusement fait évoluer dans la hiérarchie de son équipe. Tertio, il n’est pas improbable qu’il soit tout simplement plus fort. Le Kényan blanc de son côté avait réalisé une rentrée plus mitigée du côté du Tour des Alpes. Pas d’inquiétude, s’il y a bien une équipe qui est experte en matière de préparation millimétrée ces dernières années, c’est la Sky. Cela ne devrait pas changer avec Ineos. Pour le nouveau sponsor anglais, n’importe quel coureur qui remportera le Tour de France sera une réussite. Du côté de « G », même si les discours de façade indiquent qu’il se rangera derrière le collectif, finir derrière son compatriote serait une déception.

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