Depuis le début de la semaine, Christopher Froome bataille sur les routes du Tour des Alpes. Avec ses adversaires, mais aussi avec lui-même afin de retrouver des sensations pour son grand objectif de juillet. Sans se précipiter, la course est lancée.

Une reprise en dents de scie

Après un mois d’absence, Christopher Froome faisait son retour à la compétition en début de semaine, à l’occasion du Tour des Alpes. À 24 heures de l’arrivée finale, les interrogations persistent sur son état de forme. D’une étape à l’autre, ses performances sont contrastées. On ne sait pas vraiment sur quel pied danser et visiblement lui non plus. En marge de la première étape à Kufstein, en Autriche, il évoquait sa joie d’être « de retour dans la course ». Avec une sixième place sur la ligne d’arrivée, dans le groupe des meilleurs, il retrouvait le top 10 ; lui qui ne l’avait pas connu en individuel depuis le début de l’année. Une première à ce stade de la saison depuis 2012, lorsqu’il était encore dans l’ombre de Bradley Wiggins à la Sky.

Seulement, la vérité de l’arrivée n’est pas toujours celle de l’étape. En effet, dans la descente, le Britannique s’était battu avec quelques retardataires pour revenir sur les hommes forts. Le lendemain, il perdait plus d’une minute et demie sur son coéquipier Pavel Sivakov. Surtout, il était lâché à chaque fois que la pente s’élevait. Content d’être revenu la veille, la réalité le rattrapa aussitôt. Le soir même, les rôles étaient plus clairs. Il se mua donc en équipier pour la jeune garde de Sky. Celle qui a vu Geoghegan Hart et Sivakov vainqueur de trois étapes (avant vendredi) et dominer le classement général. C’est dorénavant en travaillant pour ses coéquipiers que Froomey peaufine sa préparation. L’histoire se répète puisque le Britannique s’était déjà mis au service d’Egan Bernal, il y a quelques semaines en Colombie.

Des sensations qui vont crescendo

C’est peut-être bien dans ce rôle de gregario, cependant, que Chris Froome retrouve de meilleures sensations. On l’avait quitté complètement à la peine sur le Tour de Catalogne, fin mars. Il est maintenant capable de revenir sur les offensives incessantes de Vincenzo Nibali qui, lui, prépare le Giro. Et même d’imprimer le tempo dans les derniers kilomètres de la troisième étape. « Mes jambes ne sont pas mauvaises. Je pense que la forme est là où elle a besoin d’être […] et je suis content de mes sensations », confirmait-il mercredi soir. Bis repetita ce jeudi, où le quadruple vainqueur du Tour faisait partie des cinq coureurs à pouvoir résister aux accélérations de Nibali. Même s’il a lâché sur la fin de la dernière ascension, la forme revient progressivement. Un motif de satisfaction, le premier, peut-être, d’une saison 2019 qu’il tarde à véritablement lancer.

Mais ce Tour des Alpes est un peu particulier. C’est en effet la dernière course de l’équipe britannique sous l’appellation Sky, puisque le 30 avril elle deviendra Ineos. Une motivation supplémentaire pour Froome et ses coéquipiers de la semaine. C’est aussi une occasion, pour le grand leader de la Sky, de marquer les esprits, alors que le vainqueur du dernier Tour de France, Geraint Thomas, n’a pas davantage montré que lui depuis le mois de janvier. Pour le moment, aucun n’a pris l’ascendant et contrairement aux années passées, Chris Froome n’aura pas le loisir d’aller montrer les crocs sur le Tour de Romandie. C’est l’épreuve à laquelle il a le plus participé après le Tour de France, huit fois au total, mais il laissera cette fois la place à Thomas, justement, préférant pour sa part le Tour du Yorkshire. De quoi alimenter, de nouveau, le moulin des théories sur cette lutte interne pour le leadership du mois de juillet.

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