Très attendu au sommet du Mur de Huy, Julian Alaphilippe a brillamment remporté sa deuxième Flèche Wallonne. Au terme d’un final bien contrôlé par son équipe, ce succès résonne comme la confirmation qu’il est le meilleur puncheur du monde. Mais également le patron de ce début de saison.

Le n°1 mondial en patron

Chaque année, c’est un peu la même histoire. Comment ne pas se retrouver avec un peloton groupé au bas de la dernière montée ? Le peloton était bel et bien au rendez-vous, mais bien moins conséquent qu’à l’accoutumée. Pour avoir le droit de l’emporter, tout n’a pas été si simple. Yates, Ion Izagirre, Pozzovivo et Kreuziger abandonnaient tout espoir de victoire sur chute, tandis qu’Alaphilippe lui-même crevait à 38 kilomètres de l’arrivée. Un groupe de contre dangereux, comportant des coureurs de la trempe de Wellens ou Schachmann, s’est fait la malle, et avec seulement deux coéquipiers pour les 35 derniers kilomètres, le Français a paru un temps esseulé. Mais sans jamais paniquer, la formation de Patrick Lefevere a pu trouver des alliés de circonstance chez Movistar. C’est ensuite Enric Mas qui a cadenassé la course dans la côte de Chérave, pour qu’enfin, Julian Alaphilippe finisse le travail.

Tous le voyaient facile vainqueur au sommet du chemin des Chapelles. Il était le grandissime favori, comme jamais il ne l’a été depuis le début de sa carrière, et Julian Alaphilippe a parfaitement répondu. La pression, il commence à y être habitué et ça lui réussi plutôt bien. Les premiers cinq cents mètres qui servent de round d’observation entre les favoris n’ont pas dérogé à la règle. Le n°1 mondial a cependant été le seul à pouvoir répondre à la grosse accélération de Jakob Fuglsang. Le Danois n’a pu éviter le retour du tenant du titre. Et les deux hommes qui avaient animé le final de l’Amstel Gold Race n’ont cette fois jamais été revu. Comme l’an dernier, c’est à 175 mètres de la ligne que le Français a jeté toutes ses forces, pour mieux dépasser le coureur d’Astana, impressionnant, et ne plus jamais céder la tête. Cette fois-ci, après de longues secondes de souffrance, “Alaf” pouvait enfin exprimer sa joie et son bonheur de calmer ceux qui lui parlaient de déception trois jours plus tôt. Désormais double tenant du titre, le maestro de Deceuninck-Quick Step accentue sa main-mise sur la Flèche Wallonne.

Finir en beauté

Avec cette victoire en milieu de semaine, Alaphilippe est d’ores et déjà catalogué, une fois de plus, comme le grand favori pour Liège-Bastogne-Liège dimanche. Le coureur de 26 ans n’a eu de cesse de le répéter, la “Doyenne” reste son grand objectif de l’année. Et celle qui lui tient peut-être le plus à cœur. Preuve en est, il racontait avant l’Amstel Gold Race que son cousin, Franck, lui avait laissé le choix entre se reposer pour être tout de suite en condition sur la course néerlandaise ; ou alors faire une séance lactique pour briller dans le barycentre ardennais. Le natif de Montluçon n’a pas tergiversé longtemps et a choisi la deuxième option. La forme est là tout autant que la confiance. En s’adjugeant la Flèche Wallonne, Alaphilippe en est déjà à son neuvième succès de la saison.

Pour s’en adjuger un dixième, il pourra compter sur le retour de son ami et ancien vainqueur de l’épreuve, Philippe Gilbert, qui s’était préservé en ne venant pas se frotter au Mur de Huy, ce mercredi. Deuxième en 2015 derrière un Valverde bien moins effrayant que par le passé, Alaphilippe devra toutefois un peu plus anticiper en raison du changement de parcours opéré cette année. Désormais, la gagne se jouera boulevard d’Arvoy, dans le centre-ville liégeois, sur le plat. Un scénario de course qui ne lui fait toutefois pas peur. Un second monument sonnerait comme le point d’orgue d’un printemps décidément exceptionnel.

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