A 52 ans, l’Italien reste plein d’ambition. En avril prochain, Andrea Tafi envisage de courir Paris-Roubaix, vingt ans après sa victoire sur le vélodrome. Pour ça, il doit trouver une équipe rapidement pour soustraire au règlement antidopage de l’UCI lors des six mois précédant la course. Avant de peut-être goûter aux pavés, son contre-la-montre est lancé. Mais est-ce une bonne idée ?
Oui par Robin Watt
Les chiffres font tiquer, forcément. Andrea Tafi a 52 ans et il a stoppé sa carrière il y a treize saisons. L’imaginer remonter sur un vélo peut, pour certains, relever du ridicule. Mais le cyclisme est un sport de traditions, au milieu desquelles Paris-Roubaix tient une place importante. Et l’Italien, acteur éminent de l’Enfer du Nord à la jonction des années 1990 et 2000, sait qu’il se doit de respecter l’une des épreuves les plus mythiques de son sport. S’il décide d’y revenir, c’est qu’il se sait capable de ne pas y être ridicule. « J’ai disputé une course en juillet, en Hongrie, avance-t-il dans la Gazzetta dello Sport. J’étais au milieu de gamins à 48 km/h, par 37 degrés. J’étais bien. Je me suis dit pourquoi ne pas refaire Paris-Roubaix ? » Tafi assure rouler encore 18 à 19 000 kilomètres par an et ne peser que 80 kilos.
En clair, il tient encore la forme et saurait se débrouiller sur les pavés. Vingt ans après sa seule victoire sur le vélodrome roubaisien, le clin d’œil serait beau. Même partie prenante d’un cyclisme où régnaient des pratiques que l’on tente d’éradiquer depuis des décennies, il a marqué son temps et reste dans l’esprit des observateurs comme un très sérieux classicman. A une époque où les quadragénaires sont rares, dans le peloton, voir revenir un cinquantenaire, le jour d’une course aussi importante que Paris-Roubaix, serait forcément le sujet de débats. Mais si une équipe accepte de lui offrir un contrat et de l’emmener au départ de Compiègne, il n’y aura pas de raison de ne pas en profiter. Parce qu’on peut aussi saluer l’originalité de l’initiative, et l’hommage qui serait rendu par l’Italien à la plus belle course qu’il lui ait été donné de remporter.
Non par Baptiste Allaire
Revenir, vingt ans après, sur les lieux de l’une des plus grandes victoires de sa carrière : sur le papier, l’histoire est belle. Mais elle est bien plus symbolique et médiatique que sportive. Certes, le cyclisme a toujours fait part belle aux doyens – Davide Rebellin, Chris Horner ou encore Joop Zoetemelk en sont des beaux exemples. Mais Andrea Tafi a désormais la cinquantaine bien tassée, et son dernier Paris-Roubaix date de quinze ans. Presque une carrière entière…
Si Tafi s’aligne sur l’Enfer du Nord l’an prochain, ce sera certainement pour de la figuration. Mais le chemin est long avant de pouvoir y participer. L’Italien de 52 ans doit trouver une équipe très rapidement – avant le 14 novembre prochain, pour respecter le règlement antidopage de l’UCI. Mais quelle équipe prendra le risque d’engager l’ancien vainqueur de l’Enfer ? Les formations World Tour ne se prêteront certainement pas au jeu, les enjeux étant trop importants. Se priver d’une place pour un quinquagénaire sans aucune certitude, voilà un pari fort audacieux à l’heure du cyclisme scientifique.
Peut-être une formation invitée ? « J’ai des contacts en Belgique et en Italie », explique Andrea Tafi ce jeudi. L’Italien est lucide, et sait qu’il va devoir convaincre : « Impossible ? Peut-être, mais je veux essayer. […] Laissez-moi rêver, laissez-moi goûter à cette mission impossible. » Rien n’empêchera l’homme aux trois monuments (Tour de Lombardie 1996, Paris-Roubaix 1999, Tour des Flandres 2002) de se battre pour son rêve pavé. Mais la route est encore longue.
Pfff… C’est tout simplement ridicule, ces “vieux machins” qui ne se voient pas vieillir (j’en suis ;) !… Ce n’est pas avec des “petits jeunes” qu’il faut qu’il aille rouler mais avec Sagan, Alaphilippe, Van Avermaet, Pinot, etc… de quoi lui faire passer l’envie d’être ridicule… Ce n’est plus du rêve, c’est du délire. A part un coup de pub pour une équipe invitée, je ne vois ni l’utilité ni l’intérêt.
Il etait déjas un peu hors norme pour tenir la position aero les bras d´equerre sur le haut du guidon .
Ca pourrait étre sympa pour lui de finir la course; l´essentiel pour ce type est probablement de se faire plaisir; cet improbable challenge est tout a son honneur compte tenu des sacrifices et de l´higiène de vie que cela impose. Une chose en entrainant une autre; qui sait où ca peut le mener .
C´est super de pouvoir se permettre d´avoir des buts, de se motiver, d´embrasser une passion, d´entretenir la grande forme .
Jan Ullrich pourrait s´en inspirer pour sortir de sa spirale infernale de grand oisif et pour tenter de renouer avec une dicipline de vie qui lui fait tant defaut .
Pourquoi retrouver une équipe ? Il est au chômage ? Tafi n’a plus de taf ?
Prendre la place d’un coureur en activité dans toutes les courses nécessaires à la préparation et bouffer du budget qui serait utile à un coureur sans contrat ?
Qu’on me dise à la rigueur qu’un ancien champion voudrait s’attaquer au record de l’heure, pour le principe, passe encore car ça n’impliquerait que lui dans l’équipe. Il pourrait même le faire tout seul.
L’an dernier, Joaquim Rodriguez a eu des velléités de reprendre une licence pro. Il est vite revenu à la réalité de la reprise après une longue coupure.
En revanche, côtoyer Tafi sur un Paris-Roubaix cyclo, ça aurait de la gueule et ça ferait un grand plaisir aux organisateurs et à tous les participants.
C’était un très beau coureur.