Ils se sont donnés rendez-vous à Abu Dhabi, cette semaine. Les sprinteurs veulent en découdre. Mais quel est réellement l’impact des victoires du début de saison ? Tout rafler avant fin février et le Het Nieuwsblad, qui marque la fin des courses par étapes dédiées aux sprinteurs, est-ce un gage de réussite pour la suite de l’exercice ? En statistiques, nous avons voulu étudier le phénomène sur les cinq dernières saisons.

A chacun son rythme


Gare au surrégime dans les premières semaines de l’année. Sacha Modolo en 2014 et Caleb Ewan deux ans plus tard avaient été pris en excès de vitesse, laissant à chaque fois espérer de grandes choses pour la suite de la saison. Mais l’Italien comme l’Australien étaient vite rentrés dans le rang. En fonction des courses, où la concurrence n’est pas toujours au rendez-vous, certains accumulent les bouquets. Modolo avait carburé sur le Challenge de Majorque puis en Algarve quand Ewan était simplement arrivé déjà en grande forme, chez lui au Tour Down Under, alors que beaucoup reprenaient tranquillement. Preuve, aussi, que gagner beaucoup ne veut pas forcément dire grande saison. Sur ses douze victoires de 2016, Alexander Kristoff n’en avait décroché aucune en World Tour. Tout le contraire de Fernando Gaviria, neuf fois vainqueur au plus haut échelon du cyclisme mondial l’an dernier.

Nul besoin de se précipiter

L’année 2017 est sûrement la plus révélatrice. Au terme de la saison, ils étaient trois avec le même nombre de bouquets : Kittel, Gaviria et Mareczko. Mais l’Italien, fin février, n’avait même pas encore ouvert son compteur. Une situation similaire à celle du précédent “homme le plus prolifique de l’année”, Timothy Dupont, lauréat en 2016. Alors bien sûr, ces deux-là n’ont pas décroché les mêmes victoires que les cinq mastodontes Kittel, Cavendish, Greipel, Sagan et Kristoff. Mais leur saison, même en Continental Pro, n’a pas été plus longue, et ils ont aussi connu des périodes fastes pour recoller chaque fois au wagon de tête.

Les bonnes saisons peuvent se cacher


André Greipel est depuis toujours un spécialiste des débuts de saison, titillé ces derniers temps par un Alexander Kristoff adepte lui aussi des épreuves exotiques de janvier et février. Mais Mark Cavendish, par exemple, est capable de passer du coq à l’âne selon les années, modifiant sa préparation et n’arrivant pas toujours avec la même forme sur ses premiers rendez-vous annuels. Difficile, donc, de faire une conclusion générale. Fin 2016, nous élisions Mark Cavendish sprinteur de l’année : il n’avait remporté qu’un seul sprint avant le mois d’avril. Un an plus tard, nous décernions la même récompense à Marcel Kittel, qui pour le coup avait raflé les bouquets dès le début de saison (quatre avant le Het Nieuwsblad).

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